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ANTILOGIES
PHILOSOPHIQUES;
OUVRAGE dans lequel on a recueilli les
Morceaux les plus curieux & les plus inté
reffans fur la Religion, la Philofophie
les Sciences & les Arts, extrait des Livres
Philofophiques les plus modernes, & les

plus connus. par l'abbé de Fontenay

TOME PREMIER,

(asen Aut

Biart de mul
Aut&Siart
mej
* Marug

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Chez

A AMSTERDAM,
Et fe trouve A-PARIS,

(NYON, ainé, Libraire, rue Saint-Jean-
de Beauvais;

LAPORTE, Libraire, rue des Noyers.

M. DCC. LXXVII.

PREFACE.

iij

L en eft des productions de la littérature comme des fruits de la terre. Dans celle-ci, fouvent à côté d'une plante faine & nourriciere, on voit s'élever des végétaux nuifibles, dont le fuc perfide eft d'autant plus redoutable, qu'en flattant le palais, il brûle les veines, déchire les entrailles, & porte rapidement au fond du cœur le poifon & la mort. Que fait le cultivateur prudent & éclairé? Appliquet-il indistinctement par-tout le fer & le feu? Son économie eft beaucoup mieux entendue: il marque avec intelligence les plantes qui peuvent fe convertir en alimens, il en raffemble les germes épars ilen claffe les différentes familles dans des plans deffinés avec goût; il les environne de bandes de fleurs,

dont l'affortiment gracieux & l'émail brillant fervent de bordure aux divers tableaux de ce riant potager; fouvent, du fond d'un bofquet touffu qui le couronne, comme le bon vieillard de Virgile, il promene un œil fatisfait fur ce nouveau domaine, où par fes travaux l'agréable s'unit à l'utile; il voit, au déclin du jour, une épouse laborieuse & chérie des enfans fains & joyeux, cueillir en chantant les légumes qui vont orner sa table ruftique, fans danger de mêler le poison avec les herbes falutaires, ou de rencon→ trer le ferpent caché fous les fleurs.

Ce qu'un habile économe fait dans le regne des végétaux, nous penfons qu'il est à propos de le faire dans l'empire de la littérature, du moins dans cette portion que l'efprit philofophique a cultivée, & qu'il regarde comme fon précieux héritage.

Raffemblons auparavant les traits principaux de l'histoire de la philofophie, de ses progrès & de les abus, d'après les monumens les plus inconteftables.

La philofophie, qui parut pref que dès l'origine du monde, & qui eut fes premiers temples fur les bords du Gange, du Nil, & dans le fein des républiques de la Grece, concourut avec la religion à raffembler les hommes, à les civilifer & à les inftruire. Des écoles nombreuses, préfidées par des chefs illuftres, s'occuperent des vérités les plus importantes à l'hu manité & des recherches les plus effentielles à fon bien-être. L'effence de la divinité, le fublime accord de fes attributs, le prix & le fort de la vertu, les devoirs de l'homme & les rapports de la fociété; tels furent les objets facrés des méditations d'une partie des premiers Sages; tandis que

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