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ART. 8,

Obéissance due au Prince.

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Les sujets doivent au prince une entière obéissance. Si le prince n'est ponctuellement obéi, l'ordre public est renversé, et il n'y a plus d'unité par conséquent, plus de concours, ni de paix dans l'Etat. C'est pourquoi quiconque désobéit à la Puissance publique, est jugé digne de mort (dans la loi de Dieu.) (Deuter, 17.)- Morietur et auferes malum de Israël. Saint Paul dit au nom de Dieu : Que tout âme soit soumise aux Puissances supérieures; car toute puissance est de Dieu.Ainsi qui résiste à la Puissance, résiste à l'ordre de Dieu. Omnis anima Potestatibus sublimioribus subdita sit: non est enim Potestas nisi à Deo itaque qui resistit potestati, Dei, ordinationi resistit. (Rom. 13.) Il n'y a rien de mieux fondé sur la parole de Dieu que l'obéissance qui est due, par principe de religion et de conscience, aux Puissances légitimes. Il n'y a qu'une exception à l'obéissance qu'on doit au prince, c'est quand il commande contre Dieu. Comme on ne doit obéir au pas gouverneur contre les ordres du roi, on doit encore moins obéir au roi contre les ordres de Dieu. C'est alors qu'a lieu seulement cette réponse des Apôtres (déjà citée) : il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. - Obedire oportet Deo magis quàm hominibus. » (Actes 5.)

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ART. 9.

Nécessité de payer les tributs ou impôts publics.

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<«< On doit le tribut au prince. Si, comme nous l'avons vu, on doit exposer sa vie pour sa patrie et pour son prince, à plus forte raison doit-on donner une partie de son bien pour soutenir les charges publiques. Saint Jean-Baptiste ne dit pas aux Publicains qui recevaient les impôts quittez vos emplois, car ils sont mauvais et contre la conscience, mais il leur dit : N'exigez pas plus qu'il ne vous est ordonné. — Nihil ampliùs quàm quod constitutum est. (S.Luc 3.) Notre Seigneur le décide: les Pharisiens croyaient que le peuple de Dieu ne devait point payer de tribut à un prince infidèle. JésusChrist leur dit rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. — Reddite ergò quæ sunt Cæsaris Cæsari: et quæ sunt Dei Deo. (S. Matt. 22.) Comme s'il eût dit : Ne vous servez plus du prétexte de la Religion pour ne point payer le tribut: Dieu a ses droits séparés de ceux du prince : les tributs qu'on paie au prince sont une reconnaissance de l'autorité suprême, et on ne les peut refuser sans rébellion. Saint Paul l'enseigne expressément. Le prince, dit-il, est le ministre de Dieu; c'est pourquoi vous lui payez le tribut. — Dei enim minister est tibi in bonum-(et) vindex in iram ei qui malum agit-ideò-et tributa præstatis.-Reddite ergò omnibus debita : cui

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tributum tributum, cui honorem honorem. (Rom. 13.) La raison fait voir que tout l'Etat doit contribuer aux nécessités publiques auxquelles le prince doit pourvoir. On voit par les paroles de l'Apôtre qu'on doit payer le tribut au prince religieusement et par obligation de conscience, propter conscientiam, comme on lui doit rendre l'honneur et la sujétion qui sont dus à son ministère. Sans cela, il ne peut ni soutenir ni défendre les particuliers, ni l'Etat même. Le royaume sera en proie (aux troubles), les particuliers périront dans la ruine de l'Etat, de sorte, qu'à vrai dire, le tribut n'est autre chose qu'une petite partie de son bien qu'on paie au prince pour lui donner moyen de sauver le tout.» (Liv. 6., art. 1., Proph. 3.)

ART. 10.

Respect et fidélité envers le Roi.

« Le respect, la fidélité et l'obéissance qu'on doit aux Rois, ne doivent être altérés par aucun prétexte : c'est-à-dire qu'on les doit toujours respecter, toujours servir, quels qu'ils soient, bons ou méchans. Obéissez à vos maîtres (dit l'Esprit-Saint), non-seulement quand ils sont bons et modérés, mais encore quand ils sont durs et fâcheux. Subditi estote Dominis, non tantùm bonis et modestis, sed etiam dyscolis. (1. S. Pierre 2.) L'état est en péril, et le repos public n'a plus rien de ferme s'il est permis de s'élever pour quelque cause que

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ce soit, contre les princes.

Nous avons vu David non-seulement refuser d'attenter sur la vie de Saül (son persécuteur); mais trembler pour avoir osé lui couper (secrètement) le bord de sa robe, quoique ce fût à bon dessein.(1. Rois. 24.)—S. Angustin reconnaît, après l'Ecriture, une sainteté inhérente au caractère royal, qui ne peut être effacée par aucun crime. Vous m'objectez, dit-il, à Petilien, évêque donatiste, que celui qui n'est pas innocent, ne peut avoir la sainteté. Je vous demande si Saül n'avait pas la sainteté de son sacrement et de l'onction royale (par lesquels Dieu l'avait fait roi). Qu'est-ce qui causait en lui de la vénération à David?-Son cœur frappé trembla quand il coupa le bord de la robe de ce roi injuste. Post hæc percussit cor suum David, eò quòd abscidisset oram chlamydis Saül. (1. Rois 24.) C'est, dit S. Augustin, cette sainteté que David, injustement poursuivi à mort par Saul, David sacré lui-même pour lui succéder, a respectée dans un prince reprouvé de Dieu car il savait que c'était à Dieu seul à faire justice des princes; et que c'est aux hommes à respecter le prince, tant qu'il plaît à Dieu de le conserver. Aussi voyonsnous que Samuël, après avoir déclaré à Saül que Dieu l'avait rejeté, ne laisse pas de l'honorer, -nous montrant par cet exemple que le bien public ne permet pas qu'on expose le prince au mépris. (1. Rois. 15.) Roboam, (fils de Salomon roi de Juda), traita durement le peuple; mais la révolte de Jeroboam et des dix tribus qui le suivirent, quoique permise de Dieu en punition des péchés de Salomon, ne

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laisse pas d'être détestée dans toute l'Écriture qui déclare : qu'en se révoltant contre la maison de David, ils se révoltaient contre Dieu qui régnait par elle. Dominus ( dedit) regnum David super Israël.--Ipsi et filiis ejus,-et surrexit Jeroboam filius Nabat, servus Salomonis filii David, et rebellavit contra Dominum suum. (2. Paral. 13.) Tous les Prophètes qui ont vécu sous les méchans rois ; Elie et Elisée sous Achab et sous Jesabel ( dans le royaume) d'Israël : Isaïe sous Achaz et sous Manassés Jérémie sous Joakim, sous Jéchonias, sous Sédécias : en un mot, tous les prophètes sous tant de rois impies et méchans n'ont jamais manqué à l'obéissance, ni inspiré la révolte, mais toujours la soumission et le respect. -Jérémie, — après l'entier renversement du trône des rois de Juda, parle encore avec un respect profond de son roi Sédécias ( emmené captif à Babylone) : l'oint du Seigneur (dit ce prophète) que nous regardions comme le souffle de notre bouche ( souffle par lequel nous respirions) a été pris pour nos péchés, lorsque nous lui disions: nous vivrons sous votre ombre parmi les gentils (au sein même de la captivité.) — Spiritus oris nostri Christus Dominus (rex Sedecias) captus est in peccatis nostris: cui diximus : in umbrâ tuâ vivemus in gentibus. (Ger. ham. 4. ) Les bons sujets-respectaient, jusque dans les fers et après la ruine du royaume, le caractère sacré de l'autorité royale (même dans un mauvais prince). (Liv. 6. Art. 2 prop. 4.)

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