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Celui qui acquiesce aux repréhensions est maître de son cœur. Qui-acquiescit increpationibus possessor est cordis. (Prov. 15.) (1d. prop. 23.) Qui est incapable de conseil, est incapable de gouvernement. (Id. art. 2. prop. 3.) Pour conseillers, choisissez-en un entre mille. -Consiliarius sit tibi unus de mille. (Eccl.6.) »

« Le prince est lui-même une sentinelle établie pour garder son Etat. Il doit veiller plus que tous les autres. Les sentinelles (de Juda, dit Isaïe,) sont toutes aveugles:-chacun songe à son intérêt,chacun suit son avarice.-Venez, disentils, buvons, enivrons-nous; il sera demain comme aujourd'hui, et cela durera long-temps. -Speculatores (Juda) cæci omnes; — omnes in viam suam declinaverunt, unusquisque ad avaritiam suam. Venite, sumamus vinum, impleamur ebrietate: et erit sicut hodie, sic et cras (in statu rerum,) et multò ampliùs. (Isaïe. 56.) Voilà le langage de ceux qui croient que les affaires se font toutes seules, et que ce qui a duré durera de lui-même, sans qu'on y pense. Vient cependant tout-à-coup le moment fatal: et la même nuit, où il a donné un magnifique festin à tous les grands, Balthasar, roi des Chaldéens, est tué, et Darius le Mède est maître le son royaume. Eadem nocte, quâ fecit grande convivium optimatibus suis, — interfectus est Balthasar rex Chaldeus, et Darius Aiedus successit in regnum. (Dan. 5.) (Id, art. 2. prop. 2.) Ce n'est pas assez au prince de voir, il faut qu'il prévoie.» (Art. 1. prop. 17.) « Le prince consultera les temps passés; en toutes choses, le temps est un excellent conseiller. Qui veut bien juger de l'avenir doit

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consulter les temps passés. Il n'y a rien de meilleur que les choses éprouvées. N'outre-passez point, (dit l'Esprit Saint,) les bornes posées par vos ancêtres. Ne transgrediaris terminos antiquos quos posuerunt patres tui. (Prov. 22.) Gardez les anciennes maximes sur lesquelles la monarchie a été fondée et s'est soutenue. Imitez les rois de Perse qui avaient toujours auprès d'eux ces sages conseillers instruits des lois et des maximes anciennes. Assuerus Persarum-interrogavit sapientes-septem duces. Qui ex more regio semper ei aderant; et illorum faciebat cuncta consilio scientium leges et instituta majorum. (Esther. 1.)Tous les peuples qui ont voulu avoir des conseils suivis, ont marqué soigneusement les choses passées pour les consulter au besoin; - c'estpourquoi, comme il est écrit dans la sagesse, qui sait le passé peut conjecturer l'avenir.

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Scit præterita, et de futuris æstimat. (Sag. 8.)-N'écoutez pas les vains et infinis raisonnements qui ne sont pas fondés sur l'expérience. Il n'y a que le passé qui puisse vous apprendre et vous garantir l'avenir. De là vient que l'Ecriture appelle toujours aux conseils les viellards expérimentés. Les passages en sont innombrables; en voici un digne de remarque: ne vous éloignez point du sentiment des vieillards: écoutez ce qu'ils vous racontent; car ils l'ont appris de leurs pères. Vous trouverez l'intelligence dans leurs conseils, et vous apprendrez à répondre comme le besoin des affaires le demandera.- Non te prætereat narratio seniorum; ipsi enim didicerunt à patribus suis, ab ipsis disces intellectum, et in

tempore necessitatis dare responsum. (Eccl. 8.) Qui n'a point d'expérience sait peu de chose.» (Id. prop. 7.)

ART. 5.

Ce que c'est que la Majesté dans les Rois.

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« Le Prince doit savoir ce que c'est que Majesté. Je n'appelle pas Majesté cette pompe qui environne les rois : ou cet éclat extérieur qui éblouit le vulgaire, c'est le rejaillissement de la Majesté, et non pas la Majesté elle-même : la Majesté est l'image de la grandeur de Dieu dans le Prince. Dieu est infini, Dieu est tout. Le Prince, en tant que Prince, n'est pas regardé comme un homme particulier : c'est un personnage public, tout l'Etat est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. Comme en Dieu est réunie toute perfec-. tion et toute vertu, ainsi toute la puissance des particuliers est réunie en la personne du Prince. La puissance de Dieu se fait sentir en un instant d'une extrémité du monde à l'autre la puissance royale agit en même temps dans tout le royaume. Elle tient tout le royaume en Etat, comme Dieu y tient tout le monde. Que Dieu retire sa main, le monde retombera dans le néant : Que l'autorité (du Roi) cesse dans le royaume, tout sera en confusion. (Bossuet écrivait ces mots en 1678, il y a 145 ans. Chacun sait ce que la France a éprouvé depuis la révolution de 1789.) Considérez le Prince dans son

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cabinet. De là partent les ordres qui font aller de concert les magistrats, les capitaines, les citoyens et les soldats, les provinces, les armées par terre et par mer. C'est l'image de Dieu, qui, assis dans son trône, fait aller toute la nature. Voyez l'ordre, voyez la justice, voyez la tranquillité dans tout le royaume, c'est l'effet naturel de l'autorité du prince. Voyez un peuple immense réuni en une seule personne; voyez cette puissance sacrée, paternelle et absolue : voyez la raison secrète qui gouverne tout le corps de l'Etat, renfermée dans une seule tête vous voyez l'image de Dieu dans les rois, et vous avez l'idée de la Majesté royale. Dieu est la sainteté même, la bonté même, la puissance même, la raison même. En ces choses est la majesté de Dieu : En l'image de ces choses est la majesté du prince. Elle est si grande cette majesté, qu'elle ne peut être dans le prince comme dans sa source: elle est empruntée de Dieu qui la lui donne pour le bien des peuples. Que le roi ne s'oublie pas pour cela lui-même.Je l'ai dit, (c'est Dieu qui parle) je l'ai dit : vous êtes des Dieux, vous êtes tous enfans du Très-Haut; mais vous mourrez comme des hommes, et vous tomberez comme les grands. - Ego dixi : Dii estis, et filii excelsi omnes : vos autem sicut homines moriemini, et sicut unus de principibus cadetis. (Pseaum. 81.) Je l'ai dit, vous êtes des Dieux; c'est-à-dire : vous avez dans votre autorité, vous portez sur votre front un caractère divin. Vous êtes les enfans du Très-Haut.. C'est lui qui a établi votre puissance pour le bien du genre humain; mais ô Dieux de chair

et de sang! ô Dieux de boue et de poussière ! Vous mourrez comme des hommes. Vous tomberez comme les grands. La grandeur sépare les hommes pour un peu de temps; une chute commune, à la fin, les égale tous. O rois, exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine; mais exercez-la avec humilité. Elle vous est appliquée par le dehors. Au fond, elle vous laisse faibles; elle vous laisse mortels; elle vous laisse pécheurs, et vous charge devant Dieu d'un plus grand compte. (L. 5. art. 4. prop. 1.) A la grandeur la plus éminente, conviennent des choses les plus grandes, c'està-dire les grandes vertus.- Le prince pensera des choses dignes d'un prince.-Princeps ea quæ digna sunt principe cogitabit, (dit Isaïe, neveu d'Amasias roi de Juda. ch. 32.) Les pensées vulgaires déshonorent la majesté.-Les pensées royales sont celles qui regardent le bien général. Les grands hommes ne sont pas nés pour eux-mêmes, Les grandes Puissances que tout le monde regarde sont faites pour le bien de tout le monde. Le prince ne peut donc prendre des desseins trop nobles, ni trop au-dessus des petites vues, et des pensées particulières.-Saül est élu roi, et en même temps Dieu qui l'a élu, lui change le cœur. Immutavit ei Deus cor aliud. (1. Rois 10.) — Ce Saül changé en un autre homme dans le temps qu'il fut fidèle à la grâce de son ministère, était au-dessus de tout. Au-dessus de la royauté qu'il appréhende: (Il veut l'éviter en se cachant.) Ecce absconditus est domi. (Id.) Audessus des sentiments de vengeance: un jour de victoire où tout le peuple lui veut immoler

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