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pas plus changer que Dieu lui-même, leur auteur, on les retrouve encore dans d'autres ouvrages de Bossuet, tels que l'Histoire universelle, l'Histoire des variations du Protestantisme, et le cinquième avertissement aux Protestants contre leur prétendue souveraineté du peuple, erreur dangereuse que les plus sages d'entre eux ont désavouée. Passons maintenant à notre extrait de ces indestructibles maximes. Puisse la bonté infinie de Dieu graver ces divins principes dans tous nos cœurs, et alors la révolution bien jugée nous ramènera à la vérité et au bonheur !

ART. 1.

La vraie politique est dans l'Ecriture-Sainte.

:

« Dieu est le roi des rois c'est à lui qu'il appartient de les instruire et de les régler comme ses ministres. Ecoutez donc, dit Bossuet au Grand Dauphin, fils de Louis XIV, et son élève, les leçons qu'il leur donne dans son Ecriture, et apprenez de lui les règles et les exemples sur lesquels ils doivent former leur conduite. »

« Outre les autres avantages de l'Ecriture, elle a encore celui-ci, qu'elle reprend l'histoire du monde dès sa première origine, et nous fait voir, par ce moyen, mieux que tous les autres historiens, les principes primitifs qui ont formé les Empires. >>

Nulle histoire ne découvre mieux ce qu'il y

a de bon et de mauvais dans le cœur humain ; ce qui soutient et ce qui renverse les royaumes; ce que peut la religion pour les établir, et l'impiété pour les détruire. »

« On y voit le gouvernement d'un peuple dont Dieu même a été le législateur; les abus qu'il a réprimés, et les lois qu'il a établies, qui comprennent la plus belle et la plus juste politique qui fut jamais.

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Tout ce que Lacédémone, tout ce qu'Athènes, tout ce que Rome, ont eu de plus sage, n'est rien en comparaison de la sagesse qui est renfermée dans la loi de Dieu, d'où les autres lois ont puisé ce qu'elles ont de meilleur. Aussi n'y eût-il jamais une plus belle constitution d'Elat, que celle où vous verrez le peuple de Dieu. Moïse qui le forma, était instruit de toute la sagesse divine et humaine, dont un grand et noble génie peut être orné. »

«< Jésus-Christ vous apprendra par lui-même el par ses apôtres, ce qui fait les Etats heureux: son Evangile rend les hommes d'autant plus propres à être bons citoyens sur la terre, qu'il leur apprend par là à se rendre dignes de devenir citoyens du Ciel. »

- Dieu, - par qui les rois règnent, n'oublie rien pour leur apprendre à bien régner. Les ministres des Princes, et ceux qui ont part, sous leur autorité, au gouvernement des Etats et à l'administration de la justice, trouveront dans sa parole des leçons que Dieu seul pouvait leur donner. C'est une partie de la morale chrétienne, que de former la magistrature par ses lois Dieu a voulu tout décider, c'est-à-dire donner des décisions à tous les Etats, à plus

forte raison à celui d'où dépendent tous les autres.» (Introd. à la polit. sac.)

« Un docteur de la loi demanda à Jésus : Maitre, quel est le premier de tous les commandements? Jésus lui répondit : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo, et ex totâ animâ tuâ, et ex totâ mente tuâ, et ex totâ virtute tuâ. Voilà le premier commandement; et le second qui lui est semblable, est celui-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, diliges proximum tuum tanquàm teipsum. (S. Marc, 12.) » En ces deux préceptes consistent toute la loi et les prophètes. (S. Matt. 22.) In his duobus mandatis universa lex pendet et propheta (Polit. sac., liv. 1., art. 1.)

"Dieu a établi la fraternité des hommes, en les faisant tous naître d'un seul, qui, pour cela, est leur père commun et porte en luimême l'image de la paternité de Dieu. — Il a même voulu que la femme qu'il donnait au premier homme fût tirée de lui, afin que tout fût un dans le genre humain; ainsi les hommes qui n'ont tous qu'un même père, doivent s'ai mer comme frères. A Dieu ne plaise qu'on croye que les rois soient exempts de cette loi, ou qu'on craigne qu'elle diminue le respect qui leur est dû. Ils ne s'élèveront point, dit le Seigneur, au-dessus de leurs frères, par un sentiment d'orgueil et c'est à cette condition qu'il leur promet un long règne. (L. 1. art. 5.) Notre-Seigneur condamne l'erreur des Juifs qui ne regardaient comme leur prochain

que ceux de leur Nation. Il leur montre par la parabole du Samaritain qui assiste (un étranger) méprisé par un Prêtre et par un Levite, que ce n'est pas sur la nation, mais sur l'humanité en général, que l'union des hommes doit être fondée. (Id. art. 4.)

ART. 2.

Origine et avantages de la Monarchie.

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« Au commencement du monde Dieu était le seul roi des hommes, et les gouvernait visiblement. Il donna à Adam le précepte qu'il lui plut, et lui déclara sous quelle peine il l'obligeait à le pratiquer. Il se déclara visiblement en faveur du sacrifice d'Abel contre celui de Caïn; -il donne des lois à Ncé et à ses enfans; il conduit de la même sorte Abraham, Isaac et Jacob. Il exerce publiquement l'empire souverain sur son peuple dans le désert. Il est leur roi, leur legislateur, leur conducteur. C'est lui (ensuite) qui établit les rois. Il fit sacrer Saül et David par Samuel.-Le trône des rois d'Israël est appelé : le trône de Dieu. (L. 2. prop. 2.)

«Le Gouvernement monarchique était tellement le plus naturel, qu'on le voit d'abord dans tous les peuples.-- Ce qui a été en république a vécu premièrement sous des rois : Rome a commencé par là, et y est revenue comme à son état naturel; ce n'est que tard, et peu à peu que les villes grecques ont formé leurs ré

publiques. A présent il n'y a point de république qui n'ait été autrefois soumise à des monarques.--L'Etat monarchique a son fondement et son modèle dans l'empire paternel.-S'il est le plus naturel, il est par conséquent le plus durable, et dès-là aussi le plus fort.» (L. 2. prop. 7.)

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L'opinion ancienne de la Grèce était celle qu'exprime Homère dans l'Iliade. La pluralité des Princes (ou des maîtres) n'est pas une bonne chose qu'il n'y ait qu'un prince ou un roi. » (Id.)

« Tout le monde. commence par des monarchies; et presque tout le monde s'y est conservé comme dans l'état le plus naturel. » (Id.)

« Le Gouvernement monarchique est le plus opposé à la division, qui est le mal le plus essentiel des Etats, et la cause la plus certaine de leur ruine. Tout royaume divisé en luimême, dit Jésus-Christ, (S. Matt. 12.) sera désolé. (Id., 8.)- Omne regnum divisum contra se, desolabitur. ».

« De toutes les Monarchies, la meilleur est la successive ou heréditaire, surtout quand elle va de mâle en mâle, et d'aîné en aîné, c'est celle que Dieu a établie dans son peuple; à moins qu'il n'arrivât quelque chose d'extraordinaire, l'aîné devait succéder : et à peine trouvera-t-on deux exemples du contraire dans la maison de David (tel que celui de Salomon choisi par Dieu à la place d'Adonias.) (Id. prop. 9.)-Les peuples s'accoutument d'euxmêmes à la Monarchie héréditaire :-point de brigues, point de cabales dans un Etat pour se faire roi. La nature en a fait un : le mort, disons-

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