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est agréable; car les pensées des hommes sont timides, et nos prévoyances sont incertaines et trompeuses, parce que le corps qui se corrompt appesantit l'âme; cette demeure terrestre dans laquelle nous vivons appesantit l'esprit par la multiplicité des soins qui l'agitent sans cesse. Habebo per eam immortalitatem; disponam populos; -in multitudine videbor bonus, et in bello fortis; mitte illam de cœlis

sanctis tuis ut mecum sit, et mecum laboret, ut sciam quidacceptum sit apud te ;-cogitatio nes enim mortalium timidæ et incerta providentiæ nostræ; corpus enim quod corrumpitur aggravat animam, et terrena inhabitatio deprimit sensum multa cogitantem. C'est par la sagesse, Seigneur, qu'ont été guéris des plaies et de l'aveuglement des passions tous ceux qui Vous ont plu depuis le commencement du monde. Per sapientiam sanati sunt qui cumque placuerunt tibi, Domine, à principio.» (Sag. 9. 8. et 3. L. 5. art. 1. prop. 1. et 1.)

«La sagesse sauve les États plutôt que la force. La guerre met tout en hasard. L'empire du sage est stable, Principatus sensati stabilis erit. (Ecclésiastique 10.) Sa sagesse fit craindre le belliqueux Josaphat. (2 paral. 17.) La sa gesse vaut mieux que les forces, et l'homme prudent est au-dessus de l'homme fort. Melior est sapientia quàm vires, et vir prudens quàm fortis. (Sag. 6).»

Le prince doit étudier et faire étudier les choses utiles. (L'Esprit saint leur dit par la bouche du roi Salomon) comme l'Ecclésiaste, (c'était lui-même encore fidèle aux bienfaits dont Dieu le comblait). était très

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sage:

: il a instruit son peuple, et il a recherché les sages sentences. L'Ecclésiaste a étudié pour trouver des discours utiles, et il a écrit des choses droites, des paroles véritables. C'était le roi qui prenait soin et de chercher par lui-même, et de faire chercher aux autres les discours utiles à la vie. Cum-esset sapientissimus Ecclesiastes, docuit populum-quæsivit verba utilia, et conscripsit sermones rectissimos, ac veritate plenos. (Ecclés. 12.) Mon fils, n'en désirez pas davantage : His ampliùs, fili mi, ne requiras, (Id.) c'est-à-dire renfermez-vous dans les choses profitables. Laissez les livres de curiosité. (Le roi Salomon disait, dès son temps, il y a près de trois mille ans :) on multiplie les livres sans fin. faciendi plures libros nullus est finis. (Id.) Les vraies études sont celles qui apprennent les choses utiles à la vie humaine. Il y en a qui sont dignes de l'application du prince habile. Dans les autres, c'est assez pour lui d'exercer l'industrie des savants par les récompenses, dont la principale est toujours dans les esprits bien faits, l'agrément est l'estime d'un maître entendu. Il ne convient pas au prince de se fatiguer par de longues et curieuses lectures : qu'il Lise peu de livres. Qu'il lise comme Salomon les discours sensés et utiles; surtout qu'il lise l'Evangile, et qu'il le médite : c'est la loi et la volonté du Seigneur. (L. 5. art. 1. prop. 8. ) Le prince doit savoir la loi. Il est fait pour juger, et c'est la première institution de la royauté. (Les Israélites disent au prophète Samuel:) faites-nous un roi qui nous juge: Constitue nobis regem ut judicet nos: et encore nous voulons être comme les autres nations et avoir un roi qui nous juge.

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Erimus nos quoque sicut omnes gentes; et judicabit nos rex noster. (1 reg. 8.) Aussi avonsnous vu que Dieu commande aux rois d'écrire (c'est-à-dire, de copier de leur propre main) la loi de Moïse, d'en avoir toujours avec eux un exemplaire authentique, et de la lire tous les jours de leur vie. C'est pour cela que, dans leur sacre, on la leur mettait en main. Legetomnibus diebus vitæ suæ ut discat timere Dominum Deum suum, et custodire quæ in lege præcepta sunt. (Deutero. 18.) Il est dit de Joas au ch. 23 du l. 2. des Paralip. : Ils lui mirent la loi à la main;-le pontife Joïda assisté ( des prêtres), ses enfans, le sacra, et tout le peuple lui souhaitant un heureux règne se mit à crier vive le roi dederunt in manu ejus tenendam legem; — unxit quoque illum Joïada Pontifex, et filii ejus : imprecatique sunt ei, et dixerunt: vivat rex. Le prince doit croire aussi que dans la nouvelle alliance, il reçoit l'Évangile de la main de Dieu pour se régler par cette lecture. Le peuple doit savoir la loi, sans doute, du moins dans ses principaux points; car il la doit pratiquer. Mais le prince qui, outre cela, la doit faire pratiquer aux autres, et juger selon ses décrets, la doit savoir beaucoup davantage. On ne sait ce qu'on fait quand on va sans règle, et qu'on n'a pas la loi pour guide. La loi est une lumière, ses ordonnances sont la route qui conduit à la vie... Lex lux, et via vitæ increpatio disciplinæ. (Prov. 6.) Que le prince sache donc le fond de la loi par laquelle il doit gouvernerqu'il sache du moins les grands principes de la justice pour n'être jamais surpris. Que la vie du prince est sérieuse! il doit sans cesse méditer

laloi. Aussi n'y a-t-il rien parmi les hommes, de plus sérieux ni de plus grave que l'office de la royauté.» (Id. 8 et 9.)

Le prince doit connaître les hommes : c'est là, sans doute, sa plus grande affaire, de savoir ce qu'il faut croire des hommes, et à quoi ils sont propres. Il doit juger de chacun par ce qu'il est dans son fond. Ne méprisez pas le pauvre qui est homme de bien n'élevez pas le riche à cause qu'il est puissant.-Noli despicere hominem justum pauperem, et noli magnificare virum peccatorem divitem.- (Eccl. 10.) L'abeille est petite, et il n'y a rien de plus doux que ce qu'elle fait. Brevis in volatilibus est apis, et initium dulcoris habet fructus illius. ( ́Id. 11.) (L'Esprit saint dit encore:) prenez garde à ceux qui vous environnent, et tenez conseil avec les sages. Cave te à proximo tuo, et cum sapientibus et prudentibus tracta. ( Id. 9.) - David, pour avoir bien connu les hommes, sauva ses affaires dans la révolte d'Absalom. Il vit que toute la force du parti rebelle était dans les conseils d'Architophel, et il tourna tout son esprit à les détruire. Il connut la capacité et la fidélité de Chusaiï, — et il ne se trompa point dans sa pensée (en l'envoyant auprès du rebelle), Chusaï empêcha Absalom de suivre un conseil d'Architophel, qui ruinait David sans ressources. Architophel sentit aussitôt que les affaires (de la révolte) étaient perdues, ( et il se pendit. )- Au contraire, Roboam, pour avoir mal connu l'humeur de son peuple et l'esprit de Jéroboam qui le soulevait, perdit-plus de la moitié de son royaume. Dieu aide le prince quand il s'applique à con

naître les hommes; car le cœur du roi est entre ses mains. Cor regis in manu Domini (Prov. 21.) (Par l'organe de Chusaï), ce fut le Seigneur lui-même qui dissipa les conseils utiles d'Architophel, Domini autem nutu dissipatum est consilium Architophel utile. (2. rois. 17.) Aussi David s'était-il d'abord tourné à Dieu : ô Seigneur, (lui dit-il,) je vous en conjure, confondeź le conseil d'Architophel,- Infatua, quæso Domine, consilium Architophel. »(2 rois 15.) ( Id. prop. 12.)

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«Le prince doit se connaître lui-même. Celui qu'il lui importe le plus de bien connaître, c'est lui-même. Mon fils, dit l'Esprit saint: éprouvez votre âme toute votre vie, et si elle yous semble mauvaise, ne lui donnez pas de pouvoir, c'est-à-dire ne vous laissez pas aller à ses désirs. Fili, in vitâ tuâ tenta animam tuam: et si fuerit nequam, ne des illi potestatem. (Eccli. 37.) Tout ne convient pas à tous; il faut savoir à quoi on est propre. C'est un caractère de folie d'adorer toutes ses pensées, de croire être sans défauts, et de ne pouvoir souffrir d'en être averti. Achab ne voulait point entendre le seul prophète -Michée, fils de Jemula qui lui disait la vérité, parce qu'il la disait sans flatterie: ce roi voulut être trompé, il le fut (et périt.) Le Sage regarde tous ceux qui lui découvrent ses fautes avec prudence, comme des envoyés de Dieu pour l'éclairer. Il ne faut point avoir égard aux conditions. La vérité conserve toujours son autorité naturelle dans quelque bouche qu'elle soit. Les hommes libres obéissent au serviteur senServo sensato liberi servient. (Eccli. 10.)

sé.

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