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ART. 23.

Vainqueur vaincu à Marengo.

Le 14 juin 1800, Bonaparte livre la bataille de Marengo, en Italie. Elle est perdue jusqu'à six heures du soir. Pendant qu'il fait craindre les suites de son désespoir, et que les Autrichiens triomphent, le général Désais arrive, il périt, mais la bataille est gagnée. Le général ennemi aussi imprudent dans sa défaite que dans sa victoire, livre à l'instant, sans y être forcé, toutes les places, et Bonaparte vaincu se trouve, au moment où il s'y attendait le moins, le vainqueur et le maître de l'Italie.

ART. 24.

Concordat par Bonaparte.

Celui qui encensait les idoles du philosophisme à l'Institut, les autels de Mahomet sur les bords du Nil, l'héritier d'une révolution, fille de l'impiété, mère de l'athéisme, le pre- . mier persécuteur de Pie VI, Bonaparte traite en 1801 avec Pie VII pour replacer par un concordat le culte Catholique sur ses bases fondamentales. Il fait approuver cet acte antiphilosophique par beaucoup d'impies, et exécuter par beaucoup de philosophes. Il demande àl'Eglise des solemnités religieuses; il les déclare obligatoires pour tous les fonctionnaires publics, et chacun s'empresse de s'y rendre, même les athées qui occupent ou sollicitent des places.

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ART. 25.

Églises conservées.

Pour celui qui connaît les menaces et les fureurs dévastatrices des impies pendant le règne de la terreur, en 1793 et 1794, leur acharnement à détruire jusqu'aux simples apparences de religion, la conservation d'une seule Église doit être un phénomène, à plus forte raison celle de 36 à 40 mille, quoique ce nombre soit bien inférieur aux besoins des fidèles, surtout dans les campagnes, et dans plusieurs villes ou les destructions ont été très-nombreuses. Remercions la bonté divine, et prions.

ART. 26.

Chute de Bonaparte.

Le fils d'un huissier ou d'un assesseur de l'île de Corse, empereur de France, maître d'une grande partie de l'Europe, renversant ou ébranlant les trônes, créant des rois à son gré, ayant des princes pour courtisans, de vaillants capitaines pour chefs de ses armées, des monarques pour tributaires, vainqueur de l'Orient à l'Occident, à Lodi et Arcole en Italie, au Caire en Égypte, à Austerlitz en Moravie, à lena en Prusse, à Friedland en Russie, à Wagram en Autriche, à la Moskowa aux portes de Moscou, fuyant d'Egypte en 1799, d'Espagne en 1810, de Russie en 1812, de Vaterloo dans la Flandre en 1815, survivant aux machines infernales, aux conspirations de tous genres, aux vœux formés en tant de pays pour sa destruction, à vingt ans de fatigues et

de combats, ayant trouvé l'Europe trop petite, et terminant tant d'aventures par être prisonnier dans l'île Saint-Hélène, point imperceptible de l'Océan : voilà, nous le pensons, des phénomènes que la politique et le philosophisme n'ont pas plus prévus qu'ils ne peuvent les expliquer. Il faut recourir à cette Providence qui se plait à confondre la sagesse du monde et l'orgueil des superbes.

ART. 27.

Délivrance de Pie VII.

Pie VII inquiété depuis 1806, persécuté depuis 1808, arraché de sa demeure dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, emmené dans une voiture fermée, comme un malfaiteur, détenu à Savone dans les États de Gênes, puis à Fontainebleau en France, vexé et tourmenté de toutes les manières pour lui extorquer des actes contraires au bien de l'Eglise, le tout par ordre de Bonaparte'; survivant à ses longues souffrances, et à des périls de toute espèce; délivré par ces mêmes Russes auxquels l'Eglise doit son élection; environné partout, et dans toutes les positions, des respects et des hommages les plus empressés; remontant sur le Saint-Siége dans Rome, tandis que Bonaparte abdique le trône impérial à Fontainebleau; comblé des bénédictions de l'Eglise et des témoignages de vénération de l'Europe entière, pendant que Bonaparte maudit sa prison de Sainte-Hélène : voilà des évènements qui ne sont point dans le cours ordinaire des choses humaines. Disons encore de ce phénomène : Le doigt de Dieu est là. Digitus Dei est hîc. (Ex. 8.)

ART. 28.

Triomphe de l'Espagne.

La politique et la sagesse humaine avaientelles prévu que l'Espagne, attaquée et traversée dans tous les sens par les armées les plus redoutables depuis 1809 jusqu'en 1814, ne pourrait être domptée par celui dont le nom seul faisait trembler l'Europe?

ART. 29.

Désastres de Russie.

1812.

En 1812, Bonaparte traverse l'Europe à la tête de 500 mille hommes bien armés, bien équipés, abondamment pourvus de tout, portant avec eux l'expérience et la renommée de 15 ans de combats et de victoires : il pénètre dans la Russie en maître: vainqueur à la Moskowa, il entre triomphant dans Moskou. Bientôt cette invincible et superbe armée n'existe plus. Elle a péri du genre de mort le plus horrible, de froid et de faim au milieu des neiges et des glaces. Bonaparte a fui; et en avril 1813 4 mois après, il reparaît en Allemagne à la tête d'une nouvelle armée d'environ 400 mille hommes, gagne les batailles, de Lutzen, de Wartchen, ainsi que de Bautzen: et en avril 1814, les souverains et les chefs de vingt-deux États, ses tributaires ou ses alliés, Russes, Prussiens, Saxons, Autrichiens, Bavarois et autres, sont établis dans la capitale de son empire, et de là ils lui en dictent l'abdication. A Domino factum est istud. (Psaume 117.)

Voyons d'autres phénomènes non moins

étonnants.

ART. 30.

Rétablissement de Louis XVIII.

La bonté inépuisable de Louis XVI n'a pu le sauver. Des sujets rebelles ont prostitué les formes juridiques au régicide. Ils ont traîné leur roi de la prison sur un échafaud élevé en face de son palais. Les Bourbons sont proscrits. Défense de rentrer en France sous peine de mort. Le généreux dévouement de l'honneur et de la fidélité qui partagent leur sort, les console par sa magnanimité, mais il les afflige par les sacrifices et les douloureuses épreuves auxquels la Providence le soumet. Les meurtriers du rəi sont les maîtres de la France. Leurs armes victorieuses ont réduit une partie de l'Europe à traiter avec eux. Un jeune Corse abbat la république. Les régicides eux-mêmes sont enchaînés à son char. Le sabre à la main, il fait la loi aux puissances de l'Europe. Il met en 1804 la couronne impériale sur sa tête. L'espoir du retour des Bourbons s'affaiblit. En 1810, il épouse la fille des Césars, et la splendeur de l'union semble affermir son trône. L'espoir d'un meilleur avenir est agonisant dans beaucoup de cœurs. En 1811, il naît à Napoléon un fils, cru l'héritier futur de son vaste Empire. L'espoir expire pour beaucoup de bons Français. Bientôt tout change. Le vainqueur des hommes est vaincu par le Ciel. L'on voit le dominateur de l'Europe réduit à se débattre contre elle, dans le centre même de son propre Empire. Son orgueil refuse encore comme trop petit, le

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