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des esprits, et leur réunion à Versailles, à 4 lieues seulement de Paris, véritable foyer du volcan, où les factieux de toutes les parties de la France venaient, depuis 30 ans, allumer leurs torches incendiaires.

ART. 15.

Mécompte des Chefs.

L'illusion de tous ceux qui ont aidé les fac-tieux à soulever la multitude, en se persuadant qu'ils pourraient la contenir ou la diriger au gré de leurs désirs, et de leurs intérêts, lorsqu'ils l'auraient précipitée dans la révolte, la fureur et l'anarchie.

ART. 16.

Imprévoyance des Constituants.

La confusion des trois ordres, clergé, noblesse et tiers état, dans une assemblée qui s'appela constituante pour tout détruire, sans voir qu'elle préparait la perte de la France et la sienne propre. Presque tous ses chefs ont péri sur l'é-chafaud, ou par d'autres morts violentes.

ART. 17.

Église constitutionnelle.

L'espérance d'établir sur les ruines de l'antique église gallicane, au nom du philosophisme, un fantôme d'Eglise constitutionnelle, après que 133 évêques sur 137, bravant tous les périls et la mort. même, eurent refusé en 1791, avec une immense quantité des plus respectables prêtres dans tous les rangs, de prêter

serment à une organisation opposée aux prin cipes de l'Eglise, et présentée sous le nom de constitution civile du clergé, refus dont l'héroïsme, à la fin du dix-huitième siècle, sera toujours incompréhensible à la sagesse humaine, mais bien admirable aux yeux de la foi, et devant le Dieu de miséricorde qui l'a inspiré. Il nous semble être, avec tout ce qui l'a suivi, le gage d'un plus heureux avenir pour notre patrie.

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La propagation rapide des rêveries républicaines dans un vaste royaume qui existait de- puis plus de 1300 ans avec gloire et puissance, et à qui l'on a dit qu'il n'a jamais eu de constitution, royaume dont la population est naturellement royaliste, et l'a toujours été, comme on l'a vu à la chute de sa prétendue république.

ART. 19.

La Vendée.

La Vendée, simple portion du Poitou, l'une des 32 provinces de France en 1789, luttant de 1793 à 1795, contre les fureurs du philosophisme révolutionnaire, maître de la France et de dix à douze armées, la terreur de l'Europe; enlevant dans 17 batailles rangées, et 700 combats particuliers, dit un illustre et éloquent écrivain, (M. le vicomte de Châteaubriand, n.o 54 du Conservateur) 500 pièces de canon, 150000 fusils, et forçant enfin les ennemis de son Dieu et de son roi, à traiter avec

ses chefs en 1795, et à leur promettre la plus noble récompense de ses vertus héroïques, le libre exercice de la religion catholique, et la reddition, dit-on, de Louis XVII, fils de Louis XVI; la Vendée philosophe et impie cût-elle offert ce phénomène aussi honorable pour elle que pour toute la France? Passons à d'autres.

ART. 20.

Pie VI. Sa Mort.

Le vénérable pontife Pie VI, âgé de 86 ans, est enlevé de Rome par ordre du directoire de la république française à la fin de février 1798. Il est trainé, infirme et souffrant, de prisons en prisons, de Rome à Sienne, de Sienne à. Florence, de Florence à la Chartreuse voisine, de la Chartreuse à Turin, de Turin à Briançon, de Briançon à Grenoble sur une charette : l'on veut non-seulement le harceler de toutes les manières, mais encore l'avilir, et partout il est environné de la vénération, des voeux, des larmes et des sanglots d'une affluence de fidèles qui affrontent tous les dangers pour venir se prosterner à ses pieds, et qu'il console en leur disant : « Mes malheurs commencent à me faire espérer que je ne suis pas indigne d'être le » vicaire de Jésus-Christ, et le successeur de >S. Pierre.» Des impies plus furieux encore veulent le transférer de Grénoble à Dijon, et peut-être jusqu'au foyer de tous les crimes. Mais l'Eternel arrête leurs fureurs : il appelle à lui ce saint Pontife Pie VI reçoit son Dieu, bénit pour la dernière fois ceux qui l'entourent, en keur disant : « Conjurez mon successeur de par

>> donner aux Français, comme je leur pardonne » de tout mon cœur; » et son âme s'envole dans le ciel, laissant sur la terre pour héritage, le triomphe de la religion par sa foi et son courage. Voilà encore ce que nous appelons l'un des phénomènes de ces temps de malheur, mais un phénomène glorieux et consolant.

ART. 21.

Election de Pie VII.

Pie VI, après de longues persécutions, meurt à Valence, le 29 août 1799. L'impiété assure qu'il n'aura plus de successeurs: des de gens bien, selon le monde, le croient; des fidèles le craignent. Et voilà que celui qui se joue des vains projets des hommes, a amené des rives du Tanaïs et du Borysthène, ces enfants du Nord que les sophistes méprisent comme des barbares, et que l'Église aime comme des enfants égarés qu'elle ne désespèrera jamais de rappeler dans son sein maternel par ses vœux et ses prières. Dignes d'avoir pour chef l'invincible Šouwarof, ils combattent, ils triomphent. Autant de batailles, autant de victoires. Quatre en trois mois. L'Italie est délivrée, un conclave s'assemble Pie VII est nommé. Les Russes n'ont plus de succès : ils repartent : leur mission est remplie. Ils pouvaient entrer dans le royaume la France les désirait : Paris leur aurait ouvert ses portes avec joie. Louis XVIII à leur tête aurait changé leur marche en un triomphe perpétuel. Ils n'entreront point. Leur mission est remplie. Dieu permettra des obstacles, parce qu'il réserve à la France et à l'Eu

rope des châtiments d'un autre genre, afin de leur faire mieux sentir le besoin du respect pour la sainteté de la religion, et pour la legitimité des princes. L'impiété nous donnera-telle une meilleure explication des phénomènes de ce temps?

ART. 22.

Élévation de Bonaparte.

En 1798, Bonaparte part pour l'Égypte, il perd ses vaisseaux à Aboukir, ses soldats sur les bords du Nil, une partie de sa gloire au siège de S. Jean-d'Acre, et son honneur en s'enfuyant d'Égypte; il traverse sain et sauf les croisières anglaises dans la Méditerranée ; il arrive à Paris en octobre 1799, sans armée, sans permission du directoire; il renverse ceux qui avaient le droit de le punir, prend leur place, se fait premier Consul, organise un nouveau Gouvernement, rend muets 300 Français en leur laissant avec 10,000 fr. par an, le nom de Législateurs, stupéfie les plus fiers républicains, immole à Paris le duc d'Enghien enlevé par trahison en terre étrangère, élève un trône impérial et fait tout plier sous son joug. Le Sénat l'approuve, l'Institut le complimente, les ennemis de Louis XVI le louent, les poètes le chantent, les orateurs l'élèvent au-dessus des nues: tout rampe ou s'empresse autour de son trône, les régicides eux-mêmes. N'y a-t-il point en tout ceci de phénomène, et de phénomène dans l'ordre des châtiments de la justice divine?

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