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né à Bologne, en 1737, s'étant un jour aperçu que la pointe d'un scapel, approchée des cuisses d'une grenouille écorchée, causait aux muscles. une vive agitation, multiplia les expériences, et en conclut tout simplement... que les ani>> maux ont une électricité particulière, inhé. >> rente à leur économie, répandue dans le sys>> tème nerveux, et que les muscles sont les ré>> servoirs principaux de cette électricité. » Ce savant et religieux médecin qui aima mieux, en 1792, s'exposer à vivre et mourir presque dans l'adigence, que de prêter un serment révolutionnaire, s'en tint à cette conclusion. Il la développa dans une dissertation de 54 pages qui a déjà enfanté plus de deux mille volumes. Les partisans des idées systématiques et impies ont multiplié les doctrines, les espérances, les promesses, au point de faire croire à leurs adeptes, qu'ils viendraient à bout, avec le Galvanisme, de guérir les maladies, d'expliquer les miracles, et peut-être même de ressusciter les morts.

ART. 11.

La Cranologie.

Vers 1804.

Leurs rêveries ont été remplacées par celles de la Cranologie, ou de l'Encephalo-CranioScopie. Le Mesmerisme avait créé des lois pour la formation de nos corps ; le Galvanisme avait espéré qu'il pourrait les ressusciter; la Cranologie voulut démontrer et prédire les facultés de l'esprit et les penchants du cœur par les protubérances du crâne. Le médecin Jean

Joseph Gall, né dans le Wurtemberg, en 1758, dépensa, dit l'auteur de l'exposition de sa docirine, (Paris, 1804, 1. vol. in-8°. ) cinquante mille fr., pour se procurer une collection de crânes d'hommes et d'animaux, de têtes en plâtre, et de cerveaux en cire, ainsi que pour imprimer sa découverte, et graver ses planches. Ses leçons furent défendues, en 1801, à Vienne en Autriche, comme n'étant propres..... « qu'à » bouleverser les têtes, à sapper les fondements. >> de la Religion, et à propager le matérialisme. » (Id.) Le docteur Gall se rendit à Paris avec tous ses crânes: grand empressement autour de lui : auditoire nombreux. Beaucoup de personnes trouvaient très-commode la doctrine des protubérances du cerveau, pour expliquer leurs passions, et justifier leurs vices. L'ignorance, la sottise, la fraude, la paresse, la cruauté, le vol même et le libertinage y cherchaient leur cause et leur excuse. L'on voyait force amateurs chercher les sinuosités et les protubérances de leurs crânes ou de celui des autres. C'était un moyen facile de répondre à tout. Les voleurs et les assassins eux-mêmes auraient, sans doute, substitué à leurs avocats, des experts cranologistes. Mais la chute de ces scientifiques visions n'a pas permis aux criminels de recourir à ce nouveau genre de défense. L'Encephalo-Cranio-Scopie, après avoir donné le jour à un assez grand nombre de brochures, et de pamphlets, s'est inscrite sur la longue liste des inventions aussi ridicules que dangereuses, et a fini par s'évaporer en épigrammes et en plaisanteries de toutes les espèces,

ART. 12.

Lavater.

Avant 1789.

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Avant l'invention de la Cranologie, Lavater, ministre protestant à Zurich, avait enseigné à connaître le caractère des hommes par les traits du visage. Sa perspicacité avait reçu de grands loges. Mais, vanité des Sciences physionomiques et philosophiques ! Les auteurs d'une nouvelle édition de son ouvrage, en 8 vol.in-8°., avec 6 vol. in-4°. de gravures, disent d'abord, que le philosophe instruit dans l'art de Lavater... « voit, (par les traits du visage) ce qui, » est digne d'amour ou de mépris;.... devine » l'âme, et trace le portrait moral... d'un »sonnage... dont il ignore (même) le nom. » Mais à la page 62 de leur Prospectus, on lit:... «que Lavater a cru aux rêveries des somnambules, à l'évocation des esprits, aux imposteurs Schræpfer et Cagliostro, et à tous les charlatants imposteurs de son siècle! » Où était donc alors cette perspicacité qui devinait les âmes? Cette science tant vantée de connaitre les hommes à la seule inspection de leur visage, de quoi servait-elle donc au célèbre Lavater ?Quels services a-t-elle rendu avant et depuis la révolution, avant et depuis le retour de Louis XVIII en France? Ses 14 volumes ont ils appris à distinguer, d'après leur visage, les honnêtes gens des fripons, les âmes droites des intrigants, et les vrais royalistes des révolutionnaires déguisés ? Cette science de Lavater a-telle aidé depuis 50 ans, à éloigner des affaires

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publiques les esprits vains, irréligieux et vision naires? Prenons, pour exemple, Dupont de Nemours, né à Paris, en 1738, et mort en Amérique, en 1819, l'un des chefs des économistes, auteur de 16 à 17 ouvrages philosophiques, dans lesquels on lit ... « Que les animaux ont un langage entre eux comme les » hommes;..... que s'ils ne font pas ce que nous » faisons, c'est qu'ils n'ont pas encore appris à écrire ;... que le chat a l'avantage d'une lanque dans laquelle on trouve les mêmes voyelles que prononce le chien; et de plus, 5 con» sonnes, I'm, l'n, le g, l'r et l'f;..... qu'il y a > un Dieu dans le polype, et peut-être plusieurs, >> un Dieu dans l'huître à l'écaille, et un trèsrespectable dans l'éléphant; qu'il y en avait » un très - sublime dans Confucius, etc.;_que » création de Nihilo est absurde;... que Dieu et » la matière doivent leurs propriétés au destin;... » que sous la puissance du destin, deux mots » très-clairs expliquent tout ... Natura natu»rans, la Nature naturante, qui est Dieu, et » Natura naturata, la Nature naturée, qui est » matière, etc. L'auteur de ces absurdités consignées dans les Mémoires de l'Institut de France, dont il était membre, et surtout dans sa Philosophie de l'univers, (1 vol. in-8°.) n'en a pas moins été employé dans le Gouvernement, scus Louis XV, sous Louis XVI, sous la République, sous Benaparte, et sous Louis XVIII, par lequel on l'a fait nommer deux fois conseiller d'Etat, ce qui recouvrit son serment de haine à la royauté en 1797: de quoi a donc servi, depuis 50 ans, la science de Lavater ?

»

Revenons, de cet exemple auquel l'on pour

rait en ajouter tant d'autres, à la suite des phénomènes offerts en bien et en mal par la révolution. Nous appelons ainsi les faits suivants. ART. 12 bis.

M. Neker, ministre.

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Le choix, en 1777, et en 1788 de l'ancien commis d'un marchand de Genève, pour être ministre du roi de France; d'un ancien garçon de caisse, devenu millionnaire, pour administrer les finances du royaume de Louis XIV, enfin de M. Necker, étranger calviniste, philosophe, bel esprit, pour régir la France au moment où la Religion catholique et la Monarchie étaient le plus violemment menacées par un philosophisme impie et cosmopolite.

ART. 13.

Crédulité ridicule..

L'importance donnée dans le dix-huitième siècle, même parmi les personnes les plus éle vées aux rêveries absurdes des sophistes, et aux extravagances des charlatants, tels que les Saint-Martin, les Mesmer, les Cagliostro, etc.; tandis que l'on refusait de croire aux vérités, tout à la fois si consolantes, si sublimes et si simples de l'Evangile.

ART. 14.

États-Généraux.

An 1789.

La concession et l'appel des Etats-Généraux, dans le moment de la plus grande fermentation

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