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encore nous écrier avec le prophète : Misericordiæ Domini quia non sumus consumptæ ; (Jer. 3.) comme le respectable pontife par lequel la bonté divine console l'illustre Eglise de Paris de la perte d'un autre Onias, le faisait le 9 février 1815, dans une oraison funèbre dont la pieuse et touchante éloquence nous montrait avec tant de vérité le souvenir des malheurs et des vertus de Louis XVI et de son auguste famille, comme l'une des preuves les plus convaincantes des dangers de l'impiété, et de l'utilité ainsi que de la grandeur de la religion: ces dangers de l'impiété nous rappelleront, tant que la religion ne sera point l'âme de toutes nos institutions, l'effrayante et trop fidèle peinture que l'orateur nous fit alors du volcan placé sous le trône de Louis XVI par cette impiété; des feux souterrains qui firent d'abord entendre d'affreux mugissements autour de ce trône, l'isolèrent ensuite par de larges ouvertures qui engloutirent ses fidèles sujets dans leurs abîmes, et laissèrent Louis XVI seul avec son auguste famille, ses dangers et sa religion, Sans doute, les temps sont bien changés, mais l'impiété se remue, s'agite et conspire encore avec des formes différentes, et sous tous les masques, Même en ce moment on la voit cherchant assez ouvertement et dans des écrits publics, à ranimer ses partisans, et leurs criminelles espérances en leur disant : « Elle mérite fidélité et persévérance cette cause » (de la révolution) qui, malgré tant de malheurs offre des combinaisons inépuisables et des chances » sans cesse renaissantes. » (Tabl. univ. 1. 51. cité dans la Quotid. du 28 novemb. 1823.) L'impiété craint moins les victoires qui désarment les bras que celles qui changent les coeurs. Remercions et invoquons le Dieu de miséricorde qui peut seul opérer ce changement. Le salut de tous en dépend, celui des impies eux-mêmes. L'expérience l'a prouvé. Maîtres du pouvoir, ils persécutent,

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ils tuent, ils se tuent ensuite les uns et les autres, et se damnent. Dieu dont les œuvres sont grandes et toujours coordonnées à l'exécution de ses desseins, Magna opera Domini, exquisita in omnes voluntates ejus. (Ps. 112.) Dieu a conduit les souverains, par la voie des calamités et des périls, à une coalition aussi inouie dans la politique moderne, par sa nature que par sa dénomination de sainte alliance. Les pensées, les vues, les actions de ceux qui possèdent ou partagent le pouvoir, ainsi que celles de tous les amis du bien doivent tendre au rétablissement et à l'accroissement de la religion pour ne pas contredire les desseins de Dieu qui n'a point en vain suggéré le nom de Sainte, donné à une alliance par laquelle ila déjà répandu tant de miséricordes, et sur ses propres membres, et sur tous ceux qu'il a soumis à leur empire.

Nous prions nos lecteurs de nous pardonner d'avoir inséré, dans cette préface, des choses qui pourront leur paraître, ainsi qu'à nous, n'avoir point un rapport nécessaire avec ce Mémorial de la révolution. Nous les y avons fait entrer, parce que nous avons cru que leur publication pouvait être de quelqu'utilité, et qu'à notre âge et avec nos infirmités, il nous semble que nous ne devons point différer, dans la crainte de quelque légère critique, ce que nous croyons pouvoir n'être pas entièrement sans fruit, même dès ce moment.

Nous terminons en suppliant les personnes religieuses qui liront ce Mémorial, de vouloir bien unir leurs vœux et leurs prières aux nôtres, afin que Dieu daigne répandre ses miséricordes sur nous, et ses bénédictions sur cet ouvrage. Nous les conjurons d'invoquer ses bénédictions sur tous nos lecteurs, mais spécialement sur les jeunes gens dont le bonheur, ainsi que celui des familles, et de l'Etat entier, dépend de leur éloignement de l'impiété révolutionnaire, source effroyable de

désordres, de crimes et de malheur. Point de paix réelle, point de vraie félicité à espérer sans notre divine religion, mère de toutes les vertus, et qui sait seule, en conduisant les hommes au ciel, les rendre encore à tous les âges, mais surtout dans la jeunesse, si aimables sur la terre.

Nota. Les personnes qui désireront se procurer notre Mémorial de l'Ecriture-Sainte, soit l'édition latine et française, en 4 vol.; soit l'édition française seulement en 2 vol., tous in-12; et n'excédant point 50 sols, nous obligeront si elles veulent bien se faire inscrire chez M. BeaucéRusand, Imprimeur à Paris, près S. Sulpice, hôtel Palatin; mais sans rien payer d'avance, ne voulant nous exposer à aucune inquiétude personnelle dans le cas où nous ne pourrions achever nous-même la publication de cet ouvrage. L'unique but de la demande que nous faisons ici, est de savoir à peu près, si cela nous était possible, le nombre d'exemplaires que nous devons faire tirer; et de nous assurer que l'honnêteté avec laquelle notre imprimeur seconde notre désir de livrer au meilleur marché possible tout ce que nous imprimerons, ne lui sera point à charge pendant trop long-temps.

AU MÉMORIAL

DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DE 1789,

TIRÉE

DE LA POLITIQUE SACRÉE DE bossuet.

Le premier principe des révolutions, ainsi que de toutes nos fautes, est dans le péché de nos premiers parens. Aussitôt qu'ils eurent transgressé la défense qui leur avait été faite de toucher à l'arbre de la science du bien et du mal, ils perdirent cette précieuse innocence dans laquelle Dieu les avait établis, en les créant à son image. Ils sentirent à l'instant audedans d'eux-mêmes cette révolte qui faisait dire à saint Paul, à un apôtre, à un vase d'élection: «Malheureux homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort? Ce sera la grâce de Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ. » Infelix ego homo, quis me liberabit de corpore mortis hujus? Gratia Dei per Jesum Christum Dominum nostrum. (Rom. 7. ) Cette révolte intérieure, fille et mère du péché, se produisit bientôt au dehors. Elle attaqua les lois de Dieu sur la charité fraternelle, par l'assassinat d'Abel; celles sur le respect pour la paix, ainsi que pour le bien de ses frères, par les conquêtes de Nemrod et de ses succes-

seurs; celles sur les vertus nécessaires au bonheur de l'homme, par cette inondation de vices qui amena le déluge; celles sur l'humilité, par cet esprit d'orgueil que Dieu confondit à la Tour de Babel; sur le culte dû au Créateur, au seul Maître de tout ce qui existe, par l'idolâtrie; sur la soumission à l'autorité qu'il a confiée aux rois de la terre par les cris d'indépen dance, cris qui s'élèvent surtout de ces grandes cités, de ces Babylones, sur le front desquelles les Anges de ténèbres ont écrit: mystère d'iniquité; enfin, celles sur l'obéissance aux règles invariables du gouvernement des peuples, consignées dans les divines Ecritures, par toutes les erreurs de la fausse politique des passions humaines.

Ce fut pour opposer une digue à ce torrent toujours croissant, surtout depuis les funestes rebellions des novateurs du seizième siècle, contre l'invincible autorité de l'Eglise catholique leur mère, que le grand Bossuet réunit les immuables principes des livres divins, et les reproduisit, dans sa politique sacrée, aux yeux des rois et des peuples, comme le seul guide qui put les conduire au véritable bonheur. Cet ouvrage fut composé vers 1678, par ce vaste génie « qui accable, dit La Bruyère, par le grand nombre, et par l'éminence de ses talents; orateur, historien, philosophe, théologien d'une rare érudition, d'une plus rare éloquence;» par cet immortel évêque de Meauxauquel, selon les paroles de M. le cardinal de Beausset, (Hist. de Boss.) « l'admiration de ses contemporains décerna le titre de Père de l'Eglise. Ces principes qui ne peuvent

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