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D'après Wading, l'abbé Gerbert, et toutes les autorités compétentes, nous attribuons le Stabat à Jacopon (Jacopo da Todi), poète italien du XIIIe siècle, qui fut religieux de l'ordre des Frères Mineurs de SaintFrançois d'Assises, et qui mourut le 25 décembre 1306. Toutefois, il ne doit point avoir seul l'honneur de cette composition admirable. Nous avons déjà signalé dans saint Bernard et dans saint Bonaventure des passages qu'il a pu leur emprunter. Dans un manuscrit du xite siècle, on trouve un fragment qui a pour titre Planctus Mariæ, et qui offre la moitié d'une strophe du Stabat avec un léger changement:

Quis est homo, qui non fleret,
Christi matrem si videret
In tantâ tristitiâ.

Faut-il en conclure que le Stabat remonte au XIIe siècle, et que Jacopon n'en peut être l'auteur? Comment alors expliquer le silence des manuscrits et des liturgistes pendant près de deux siècles? Nous pensons que Jacopon, voulant chanter dignement les douleurs de la Vierge mère, a dû consulter les ouvrages déjà composés sur le même sujet, et que le passage cité plus haut du Planctus Mariæ, est un de ceux qui lui ont servi de modèle pour le rhythme et qui l'ont inspiré. Voyez d'ailleurs la note que nous avons faite sur le Dies ira. Jacopon avait l'habitude de paraphraser et d'imiter les compositions des autres poètes chrétiens; il a modifié et arrangé le poème De contemptu mundi de saint Bernard, et plusieurs auteurs ont été ainsi portés à le lui attribuer.

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Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio?
Quis non posset contristari,
Piam Matrem contemplari
Dolentem cum Filio?

Pro peccatis suæ gentis
Vidit Jesum in tormentis
Et flagellis subditum,
Vidit suum dulcem Natum
Morientem, desolatum,
Dum emisit spiritum.

Eia Mater, fons amoris !
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.

Sancta Mater, istud agas:
Crucifixi fige plagas
Cordi meo validè.
Tui Nati vulnerati
Tam dignati pro me pati
Pœnas mecum divide.

Fac me tecum verè flere,
Crucifixo condolere,

Donec ego vixero.

Juxta crucem tecum stare,
Te libenter sociare
In planctu desidero.

Virgo virginum præclara,
Mihi tam non sis amara,

Fac me tecum plangere;
Fac ut portem Christi mortem
Passionis fac consortem,
Et plagas récolere.

Fac me plagis vulnerari,
Cruce hâc inebriari
Ob amorem Filii.
Inflammatus et accensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.

Fac me cruce custodiri, Morte Christi præmuniri, Confoveri gratiâ. Quando corpus morietur, Fac ut animæ donetur Paradisi gloria.

!

Henricus Pistor, docteur en théologie de Paris, et moine de l'abbaye de Saint-Victor, assista au concile de Constance, en 1415, et il se distingua dans son temps par sa science et par sa piété.

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François Pétrarque, un des plus grands poètes de l'Italie, naquit à Arezzo, vers 1304, et mourut en 1374. Il composa cette gracieuse et touchante prière lorsqu'il alla visiter, à la Sainte-Baume, près de Marseille, le tombeau de sainte Marie-Madeleine, et il l'inscrivit sur la grotte où la sainte passa les dernières années de sa vie.

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Prière à sainte Marie Madeleine.

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Dulcis amica Dei, lacrymis inflectere nostris,
Atque meas attende preces, nostræque saluti
Consule: namque potes. Neque enim tibi tangere frustra
Permissum, gemituque pedes perfundere sacros,
Et nitidis siccare comis, ferre oscula plantis,
Inque caput Domini pretiosos spargere odores.
Nec tibi congressus primos a morte resurgens
Et voces audire suas et membra videre,
Iinmortale decus lumenque habitura per ævum,
Nequicquam dedit ætherei rex Christus Olympi.
Viderat ille cruci hærentem, nec dira paventem
Judaica tormenta manus, turbæque furentis
Jurgia et insultus, æquantes verbera linguas;
Sed mostam intrepidamque simul, digitisque cruentos
Tractantem -clavos, implentem vulnera fletu,
Pectora tundentem violentis candida pugnis,
Vellentem flavos manibus sine more capillos.

Habitura» est au vocatif et se rapporte à sainte Marie-Madeleine.

Il est intéressant de comparer ce tableau un peu physique

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du repentir de Madeleine avec celui qu'en ont tracé Odon de Cluny au xe siècle et Godeschalk au XIe siècle. Voyez, pages 390 et 408.

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