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Pierre, surnommé le Vénérable, naquit en Auvergne l'an 1091. Il appartenait à la famille des comtes Maurice. Il fut successivement nommé prieur de Vézelay, de Domère et enfin abbé de Cluny en 1122. Il fut l'ami de saint Bernard, réconcilia Abailard avec ce saint adversaire et avec le pape, après avoir pratiqué en faveur de ce grand esprit égaré la plus ardente charité. Il réfuta les erreurs de Pierre de Bruys, le Talmud des juifs, et l'Alcoran dont il fit faire en Espagne, l'an 1141, une première traduction en latin. Il mourut en odeur de sainteté, dans son abbaye de Cluny, en 1156. Il joignit à un haut degré une science étendue, la culture des lettres et le goût de la poésie au savoir du théologien.

HYMNES.

1. De vita S. Benedicti 1.

Inter æternas superûm coronas
Quas sacro partas retinent agone,
Emicas celsis meritis coruscus,
O Benedicte.

Sancta te compsit puerum senectus
Nil sibi de te rapuit voluptas;
Aruit mundi tibi flos, ad alta
Mente levato.

Hinc fugâ lapsus, patriam, parentes
Deseris fervens eremi colonus.
Edomas carnem subigisque Christo
Tortor acerbus.

1 Saint Benoît, fondateur de l'ordre des Bénédictins, et frère jumeau de sainte Scholastique, naquit en 480, sur le territoire de Nurcia, dans le duché de Spolète. En 529, il fonda le célèbre monastère du mont Cassin, sur les ruines d'un temple d'Apollon qu'il avait lui-même fait détruire. Il mourut dans son monastère, le 21 mars 543.

2 « Inter, etc. » Strophes saphiques, composées de trois vers saphiques et d'un vers adonique. Voyez, page 275, note 4.

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:

Senectus» est pris ici dans le sens moral, et doit s'entendre de la gravité des mœurs et de la maturité du caractère. Cette maturité se trouve quelquefois jointe à la jeunesse. On lít dans le livre de la Sagesse, ch. Iv v. 8: « Senectus enim venerabilis est, non diuturna, nec numero annorum computata; cani autem sunt sensus hominum et ætas senectutis vita immacu lata. »

4 « Erěmi.» Voyez, page 81,

note 5.

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Ne diu tutus latebras foveres,
Signa te produnt operum piorum :
Spargitur felix celeri per orbem
Fama volatu.

Fracta1 restauras prece præpotenti;
Frangis oblatum cruce mortis haustum;
Currit ignarus monachus per undas
Patre' jubente.

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« Fracta. » Saint Benoît rétablit dans son intégrité un crible ou un van que l'on avait brisé en le jetant sans précaution sur une table.

2 « Frangis, etc. » Des moines qui ne pouvaient supporter la sévère discipline de saint Benoît, lui présentèrent un verre qui contenait du vin empoisonné. Saint Benoît fit le signe de la croix, et le verre se brisa.

3

<< Patre. » Saint Benoît. Un jeune enfant, nommé Placide, qui était disciple de saint Benoît, tomba dans une rivière où il s'abreuvait. Saint Benoît donna ordre à un moine qui se trouvait là de courir au plus vite, et de soustraire l'enfant au danger qui le menaçait. Le moine remplit les ordres du saint avec tant de zèle que, sans y penser, il courut sur les eaux comme sur une terre ferme.

4 « Verberas, etc.» Saint Benoît délivra un moine du démon, en le frappant de verges. «Ad manus, etc. » Un moine

coupait des buissons sur le bord d'un lac. Le fer de l'instrument qu'il tenait se sépara du manche et tomba dans l'eau ; saint Benoît survint: il se fit donner le manche, le plongea dans le lac, et le fer vint s'y rejoindre.

Præcipis, etc. » Le monastère de saint Benoît était situé sur le sommet du mont Cassin. Les moines se donnaient beaucoup de mal pour aller puiser de l'eau dans un lac placé au bas de la montagne, à une grande distance du monastère. Ce fut dans ces circonstances que, par les prières de saint Benoît, le rocher le plus élevé de la montagne jeta de l'eau en abondance.

7 « Ales, etc.» Un prêtre envieux avait offert à saint Benoît du pain empoisonné. Le saint homme ordonna à un corbeau d'enlever ce pain, et de l'emporter dans un endroit où perSonne ne pourrait le trouver.

8

« Lora, etc. » Un soldat goth avait chargé de chaînes un paysan qu'il torturait avec cruauté pour

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II. In translatione S. Benedicti.

Claris conjubila, Gallia, cantibus;
Læteris Benedicti patris ossibus,
Felix quæ gremio condita proprio
Servas membra celebria.

lui extorquer son argent. Saint sous la forme d'un globe de feu Benoît accourut, et dès qu'il eut l'âme de saint Germain, évêjeté ses regards sur le malheu- que de Capoue, que les anges reux paysan, ses liens se rompi- portaient au ciel.

rent.

1

Conspicis, etc. » Au milieu de la nuit, pendant qu'il était plongé dans la prière et dans la méditation, saint Benoît vit venir du ciel une lumière éclatante qui dissipa les ténèbres, et tout à coup le monde entier s'offrit à sa vue au milieu de cette lumière, comme sous un rayon de soleil.

<< Mortuum. » Par ses prières, saint Benoît rendit la vie au fils d'un paysan.

3

Corda, etc.» Saint Benoît prenait son repas du soir. Un moine qui tenait une lumière à la main pour l'éclairer, se sentait humilié de remplir un tel office. Le saint s'aperçut aussitôt de la vanité de ses pensées, et lui fit retirer la lumière des mains.

«Cernis, etc. » Saint Benoît, éclairé d'une lumière divine, vit

"Strophes composées de trois vers asclépiades et d'un vers glyconique.

6

«Conjubila. Mot composé de « cum» et de jubilare. » Le poète abrège ici la première syllabe de ce dernier mot.

7 « Benedicti. L'asclépiade a ordinairement une césure à la fin du premier choriambe: mais, comme la quantité du mot « Benedictus » qui devait nécessairement entrer dans le vers, ne lui permettait pas de conserver la césure, le poète a mieux aimé ne point observer une règle qui n'est pas absolument nécessaire, que de supprimer un mot dont l'emploi était d'une nécessité absolue. D'ailleurs, dans ces deux vers, il a moins recherché la quantité que la rime qui flattait davantage l'oreille des fidèles.

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1 « Gallos, etc. » Le vénéra- suscita au contact des os sacrés ble abbé du monastère de Fleu- du prophète. Le même miracle ry-sur-Loire, Mummolus, décou- se repro duisit, lorsqu'on transvrit, par une révélation divine, porta en rance les restes de les restes de saint Benoît, et les saint Benoî transporta en France en 660. Les Bénédictins de France célébraient cette translation par une fête solennelle.

2 « Signis,» miracles.

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4

<< Navis. >> Le vaisseau sur lequel avaient été placés les os de saint Benoît. 5 «< Arida, Style biblique.

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l'aride, la terre.

« Gelidi temporis. » C'est en hiver qu'eut lieu la translation du corps de saint Benoît.

6 « Vatum,» prophètes. On lit dans le ive livre des Rois, chapitre XII, v. 21, qu'un homme dont le cadavre avait été jeté dans le sépulcre d'Elisée, res

7 « Dona. » Impératif de «donare. »

SÉQUENCES.

I. De Beatà Virgine 1.

Ave Maria, gratiâ plena,
Dominus tecum, virgo serena;

Benedicta tu in mulieribus,
Quæ peperisti pacem hominibus
Et angelis gloriam.

Et benedictus fructus ventris tui Qui cohæredes ut essemus suî Nos fecit per gratiam.

Le texte de cette séquence est tiré de trois manuscrits : du manuscrit 904 de la Biblioth. imp., du manuscrit de Pierre de Corbeil et de celui de Gauthier de Coincy.

Les deux vers que renferme cette strophe ont dix syllabes et la penultième longue.

Les deux strophes suivantes renferment chacune trois vers. Les deux premiers ont onze syllabes, et riment ensemble. Le troisième a sept syllabes et rime avec le troisième vers de la strophe correspondante. La pénultième est toujours brève. Il faut remarquer aussi que les vers de onze syllabes sont partagés en deux hémistiches après la cinquième syllabe.

Per hoc autem Ave Mundo tam suave, Contra carnis jura Genuisti prolem, Novum stella solem Nova geniturâ.

Tu parvi et magni, Leonis et agni, Salvatoris Christi Templum exstitisti, Sed virgo intacta.

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