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C

Abbé HIPPOLYTE GAYRAUD

L'Antisémitisme

DE

ST-THOMAS D'AQUIN

« Et si vivent tous les Juifs des
labeurs de leurs mains et des autres
besoignes, sans usures. »

(Ordonnance de St-Louis,
en 1254.)

E. D.

PARIS

E. DENTU, ÉDITEUR

3, Place de Valois, 3

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AVANT-PROPOS

Ce petit volume n'a pas été écrit sous l'inspiration d'un sentiment d'animosité contre les juifs. Je tiens à protester ici contre quiconque lui assignerait une telle origine.

Mon premier dessein était simplement de donner au public la lettre de saint Thomas d'Aquin à la duchesse de Brabant, avec les notes et les éclaircissements nécessaires. L'étude et la réflexion m'ont amené naturellement à élargir ce cadre.

Ne fallait-il pas dire quelles étaient les

dispositions du droit public concernant les juifs, à l'époque de saint Thomas? Ne fallait-il pas montrer quelle était alors la violence des passions antisémites chez les peuples de l'Occident? L'une et l'autre chose me semblaient utiles, presque indispensables, à l'intelligence de la lettre du saint docteur. Le droit public d'une part, l'esprit public de l'autre, ont dû exercer leur influence sur son génie.

En outre, je ne pouvais isoler les solutions contenues dans cette lettre de l'enseignement donné par saint Thomas, au sujet de la question juive, dans son ouvrage capital, la Somme de théologie. C'était le complément nécessaire de la pensée de l'illustre maître.

Mais comment toucher à ce grand problème social sans reporter son esprit du siècle de saint Thomas à notre siècle?

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