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IDEE, SCHIZZI PER VARJ IDILLJ PITTORICHI SACRI OFFERTI
ALL' AGNELLO divino ed alL' IMMOCOLATA SUA

MADRE, DA UN POVERO FIGLIUOLO

INFERMO.

Placeant virgineis oculis tuis hæc infirmitatis nostræ

Munuscula, ô totius elegantiæ totiusque sanctimoniæ fæmina. « (Blosius).

Ainsi vous voyez, M. le directeur, que, malgré ma paresse, je me suis exécuté de bonne grâce; mais ce n'est pas tout, puisque vous avez voulu que je vous dise ce que je pensais du salon de 1838, je veux, à mon tour, que vous me permettiez de parler du bel album dont je viens de transcrire le titre, et qui vous a été donné par l'auteur lors de son départ pour Rome. Plusieurs raisons me donnent le droit, je dirai même m'impo

sent le devoir de parler de ces dessins. D'abord, ils sont fort beaux ; ils annoncent un talent grand déjà par lui-même, et qui ne peut que mûrir encore sous le soleil de l'Italie; en outre, ils promettent un artiste véritablement chrétien, qui, comme Fiésole, aime d'amour cet agneau divin et sa mère immaculée, qu'il s'est plu à reproduire sous toutes les formes. Mais ce n'est pas tout, j'ai une raison toute personnelle qui me pousse à vous parler de ces jolis dessins et de son auteur.

Les lecteurs des Annales se souviennent peut-être de quelques idées que je vous communiquai pour répondre à un article sur l'art payen, qu'un auteur anonyme, M. L. H., vous avait envoyé, et que vous voulûtes insérer sous le titre de L'art chrétien et l'art payen '. Quand j'écrivais cet article, je ne savais pas que moi, ignorant amateur, je luttais contre un artiste qui sait admirablement unir la pratique à la théorie. Sa théorie consistait à soutenir que les artistes modernes doivent, s'ils veulent véritablement faire avancer l'art, joindre, à la mystique du moyen-âge, les belles formes naturelles de l'art grec. J'étais jusqu'à un certain point de son avis; seulement, je soutenais que ce n'était pas encore par la méthode toute matérielle, toute naturelle, actuelle, que l'on arriverait à ce résultat. M. Hallez (car vous m'avez permis ici de révélér son nom), dans ses esquisses, a essayé de réaliser sa théorie. C'est donc avec une curiosité mêlée de joie que j'ai ouvert votre album. Permettez-moi d'abord de parcourir rapidement les principaux sujets qui le remplissent, et puis je reviendrai à formuler mon opinion sur l'artiste.

Il faut prévenir d'abord que ce ne sont ici que des esquisses incomplètes que l'auteur a jetées sur le papier, et qui devaient être accompagnées d'épigraphes, de distiques destinés à en expliquer le sens ; car, comme Girodet et Michel-Ange, M. Hallez est poète, comme on va le voir.

Le premier dessin que je remarque est le n° 2; c'est un groupe représentant la Vierge, l'enfant Jésus et S.-Jean. Du coin du tableau, un serpent s'élance, dardant son aiguillon; saint Jean effrayé se réfugie dans le sein de la Vierge, et s'attache à

1 Voir l'article inséré dans le N° 74, t. xш, p. 130 et 142.

l'enfant Jésus, qui lui-même est entre les bras de sa mère, mais celui-ci, armé de sa croix, se retourne et repousse le serpent. La Vierge, à genoux, les mains étendues vers le serpent, semble encourager son fils, La courbure de son corps, son voile, sa ceinture qui flotte sur ses épaules sont parfaits; les bras seulement sont visiblement trop longs.

L'auteur y a mis pour épigraphe ces vers latins que je vous laisse traduire et pour cause :

His te crede, puer, serpens dum sibilat, ulnis,
Virgineumque priùs, fili, ne desere portum,

Quàm tandem æthereo potiaris littore, sospes 1.

Le n° 5 nous offre encore un groupe charmant; La Vierge, couronnée d'étoiles, est assise sur un rocher; elle tourne sa tête à droite vers saint Jean, qui est penché vers elle et semble l'écouter, et de sa main gauche elle tient l'enfant Jésus; le serpent profitant de cette distraction, relance ses plis et menace l'enfant Jésus; mais celui-ci lève sa croix, terminée en dard aigu, contre le serpent qui recule. Ce groupe est délicieux par la figure douce, placide, virginale de la Vierge, l'attention soumise de saint Jean, et le geste ferme et viril de l'enfant Jésus.

Le même sujet est répété sous le n° 9; c'est encore l'enfant Jésus qui menace le serpent de sa croix; mais le serpent se tient au loin et n'ose approcher; et la Vierge, qui le regarde, est tranquillement assise, bien assurée de sa victoire. Les n° 10 et 11 présentent aussi des sujets semblables, mais avec des physionomies différentes. L'enfant Jésus, ayant une croix dans une main, repose sur le sein de la Vierge; celle-ci est triste; l'enfant est rempli de force et de confiance, et de sa main libre, il ferme les lèvres de sa mère, comme pour empêcher les plaintes d'en sortir. Les deux figures de la mère et de l'enfant qui se regardent, sont délicieuses.

Dans le n° 15, la Vierge est seule; sous la forme de l'espérance, elle est assise sur un rocher élevé, le visage inspiré et tourné vers le ciel. Un peu plus loin est l'enfant Jésus qui, un genou en terre et à demi penché sur un abîme, tend d'un manière gracieuse

1 Enfant, lorsque tu entendras les sifflemens du serpent, jette-toi dans le sein de cette mère, et n'abandonne pas ce port virginal, avant que tu te sois reposé en sûreté sur le rivage du ciel.

et son corps et sa main, pour recevoir une fleur qu'un oiseau vient lui apporter.

La fig. 16 porte pour épigraphe Silenzio e pace; ce sont deux pensées complètes et délicieusement exécutées. La Vierge est à genoux, le corps à moitié ployé en arrière, la tête penchée sur le sein, les deux bras pendants et distendus, et considérant l'enfant Jésus, lequel, à moitié couché sur les genoux de sa mère, lève vers elle un regard tranquille.

Il y a là tout un poëme de pensées graves et résignées; je dis résignées, car la croix est devant eux élevée et décorée d'un voile qui s'étale au vent en oriflamme. Rien de plus riche, de plus ample, de plus abondant que les draperies qui couvrent la Vierge; aucune statue grecque, aucune statue romaine n'a un pareil luxe de plis et de draperies.

Dans la figure n° 20, l'on voit une jolie scène : la Vierge et l'enfant Jésus sont assis sur un roc, qui s'élève au-dessus d'une mer tranquille. A leurs pieds est saint Jean qui tire un filet de la mer, et présente à l'enfant Jésus les poissons qu'il a pris. Au-desle poète a ajouté ces vers:

sous,

Credite, pisciculi, piscator amabilis, ille est,
Cujus non fallunt, nec perdunt retia captos 1.

La pose de la Vierge et celle du petit saint Jean sont parfaites, le torse de l'enfant Jésus ne me paraît pas assez bien. J'aurais préféré que ce fût lui et non la Vierge qui tendît la main pour recevoir le poisson.

L'enfant Jésus, du no 21, endormi sur le sein de la Vierge, la tête appuyée sur sa main, et tout recueilli sur sa mère, me paraît bien mieux trouvé. La Vierge le tient serré, et semble dire, en contemplant, ce que l'auteur a mis pour épigraphe :

Qui creavit me requievit in tabernaculo meo 3.

Sine macula; tel est le titre du n° 22. La Vierge est assise sur un rocher, sa figure est effrayée, sa main élevée conjure le danger; car au pied du rocher et du milieu des fleuves, sort le dragon vomissant des flammes. Mais sur le bord du rocher, d'une main rassurant sa mère, de l'autre menaçant le serpent 'Croyez-le, petits poissons; c'est un bien aimable pêcheur, que celui dont les filets ne trompent ni ne perdent les captifs qu'ils ont pris. › Celui qui m'a créé s'est reposé sous ma tente.

de la croix, est Jésus avec une figure calme et sereine, le pied ferme et le port assuré. A sa vue on peut dire avec le poète :

Ne timeas... invenisti gratiam... Dominus tecum '.

Le n° 24 nous offre une délicieuse figure de Vierge; l'enfant Jésus est assis sur ses genoux, se retournant vers sa mère, qui, tranquille, semble se nourrir en silence de son bonheur. Dix colombes, entrelacées gracieusement, lui font une couronne de candeur et d'innocence.

Le non prævalebunt, du n° 25, est une image parfaite de la force et de la victoire. La Vierge entourée de son voile, comme d'une auréole, a sa droite étendue, et, à ce geste, les traits de l'ennemi tombent brisés ou impuissans; de sa gauche, elle menace le serpent qui recule dans ses replis. L'Enfant-Dieu, debout sur la gauche, la main droite sur sa mère, et de la gauche portant l'oriflamme de la croix, semble le hérault de la victoire.

La Ruth céleste du n° 26, avec son Jésus armé de la faucille, avec sa gerbe dans les bras de la Vierge, sa couronne d'étoiles et ses riches draperies, est aussi un bien délicieux dessin; mais le n° 27 est sans aucun doute celui qui mérite la palme sur tous les autres; il porte cette jolie épigraphe :

Virginalium animarum sponsus, regina, patroni;

Jesus, Maria, Joseph, Joannes, Philomena, Gregorius Nazianzenus 2. et sa composition y répond parfaitement. Deux groupes partagent le tableau; la Vierge assise sur le premier plan, belle de majesté, voilée et drapée à la romaine; auprès d'elle S. Joseph, qui tient sur ses genoux l'enfant Jésus, lequel offre un bouquet de lys à une jeune fille, debout, mais qui se penche gracieusement pour le recevoir: à côté de la jeune fille est S. Jean avec une belle figure de jeune homme, et derrière une majestueuse tête de vieillard, celle de S. Grégoire. On le voit; tous les âges, toutes les chastetés, divines et humaines, sont réunis là, et forment une scène parfaite, que le S. Esprit qui la couvre de ses ailes, semble animer de son amour divin. Un pareil dessin vaut un tableau, et c'est curieux à voir.

2

Ne crains rien... tu as trouvé grâce... le Seigneur est avec toi.

L'époux, la reine, le protecteur des âmes vierges; Jésus, Marie,

Joseph, Jean, Philomène, Grégoire de Nazianze.

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