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homme de la part d'une troupe nombreuse armée d'épées et de bâtons. Quasi ad latronem existis cum gladiis et fustibus. (S. Luc, xxII, 52.)

SIV.-Autres irrégularités dans l'arrestation. Séquestration de personnes.

On entraîne Jésus, et au lieu de le conduire immédiatement devant le magistrat compétent, on le mène chez Anne, qui n'avait d'autre qualité que celle de beau-père du grand-prètre. (Jean, xvIII, 13.) Que ce fût pour le lui faire voir, une telle curiosité n'est pas permise; c'est là une vexation, une irrégularité.

De la maison d'Anne on le conduisit chez le grand - prêtre, toujours lié. (Jean, xvIII, 24.) On le dépose dans la

cour; il faisait froid, on fit du feu; il était nuit, et c'est à la clarté de ce feu que Pierre fut reconnu par les gens de l'hôtel. Or, la loi judaïque défendait de procéder de nuit: nouvelle infraction.

Dans cet état de séquestration de personne dans une maison privée, livré à des valets, au milieu d'une cour, comment Jésus fut-il traité? « Ceux qui « tenaient Jésus, dit saint Luc, se mo« quaient de lui en le frappant; et lui << donnaient des coups sur le visage, et « l'interrogeaient en lui disant devine « qui est celui qui t'a frappé? et ils lui << disaient encore beaucoup d'autres in<< jures et blasphèmes.» (XXII, 63, 64, 65.)

Dira-t-on avec M. Salvador que cela se passait hors de la présence du sénat?

Attendons, en ce cas, que ce sénat soit réveillé, et nous verrons s'il saura protéger l'accusé.

SV.-Interrogatoire captieux. — Violences envers Jésus.

Déjà le coq avait chanté!... Toutefois il n'était pas encore jour. « Les anciens « du peuple, les princes des prêtres et « les scribes s'assemblèrent, et ayant « fait comparaître Jésus dans leur con« seil, ils procédèrent à son interroga<< toire.» (Luc, xxII, 66.)

Observons d'abord que s'ils avaient été moins emportés par la haine, ils auraient dû non-seulement différer puisqu'il était nuit, mais encore surseoir, parce que c'était la fête de Pâques, la plus solennelle de toutes, et que d'après leur loi aucune

procédure ne pouvait avoir lieu un jour férié, à peine de nullité 1. Voyons toutefois qui va interroger Jésus.

C'est ce même Caïphe, qui, s'il veut rester juge, est évidemment récusable; car dans une précédente réunion, il s'est constitué l'accusateur de Jésus. Avant même de l'avoir ni vu ni entendu, il l'a proclamé digne de mort. Il a dit à ses collègues «qu'il était utile qu'un seul « mourût pour tous.» (Jean, xvIII, 14). Telle étant l'opinion de Caïphe, ne soyons pas surpris s'il va montrer de la partialité.

1. Voyez sur ces deux nullités les auteurs juifs cités par Prost de Royer, tome II, p. 205, au mot Accusation.

2. Salvador en convient : « Caïphe se constitue son accusateur, » dit-il, p. 85.

Au lieu d'interroger Jésus sur des actes positifs et circonstanciés, sur des faits personnels, Caïphe l'interroge sur des faits généraux, sur ses disciples qu'il était beaucoup plus simple d'appeler comme témoins, et sur sa doctrine, qui n'était qu'une abstraction tant qu'on n'en déduirait pas des actes extérieurs. Pontifex ergo interrogavit Jesum de discipulis suis, et de doctrina ejus(Jean XVIII, 19.)

Jésus répond avec dignité : « J'ai parlé « publiquement à tout le monde ; j'ai <<< toujours enseigné dans la synagogue « et dans le Temple, où tous les Juifs « s'assemblent; et je n'ai rien dit en « secret. (Ibid. 20.)

« Pourquoi donc m'interrogez-vous ? << Interrogez ceux qui m'ont entendu

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