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Ce dol, à l'aide duquel on devait s'emparer de Jésus, ne fut autre chose que le pacte des prêtres juifs avec Judas.

Judas, l'un des douze, va trouver les princes des prêtres, et leur dit : « Que << voulez-vous me donner, et je vous le << livrerai, et ego vobis eum tradam? » (Math. xxvi, 14, 15.) Et ils pactisent avec lui, et ils lui promettent trente pièces d'argent! Jésus, qui déjà prévoit sa trahison, l'en avertit avec douceur, au

(Cic., pro Roscio, 61).-Virginium filiam sua manu occidit Virginius. (Cic., 2, de finib., 107.) -Non hominem occidi. (Horat.1, epist.17, 10.) — Inernem occidere. (Ovid., 2, Fast. 139.)—INTERFICERE. Feras interficere.(Lucret.,lib. V, 251.)— Interfectus in acie. (Cic.. 2, de finib., 103.)-Casaris interfectores. (Brutus Ciceroni, 16, 8.)-Interfectorem Gracchi. (Cic., de Clar. Orat., 66.)

milieu de la Cène, où la voix de son maître en présence de ses frères aurait dû le toucher et le faire rentrer en luimême ! Mais non, tout entier à l'idée de son salaire, Judas se met à la tête d'une cohue de valets auxquels il doit indiquer Jésus, et c'est par un baiser qu'il consomme sa trahison1 !

1. Croirait-on que Tertullien et saint Irénée ont été obligés de réfuter sérieusement des écrivains de leur temps, qui trouvaient la conduite de Judas non-seulement excusable, mais admirable et très-méritoire, « à cause, « disait-ils, du service immense qu'il avait << rendu au genre humain, en préparant la ré« demption! »

C'est ainsi qu'à certaine époque on a vu des voleurs de deniers publics s'en faire aussi un mérite, en disant que par là ils avaient affaibli l'usurpation et préparé le triomphe de la légitimité!

Est-ce donc ainsi que devait s'exécuter un jugement, si réellement un jugement avait ordonné l'arrestation de Jésus?

SIII.-Liberté individuelle.- Résistance à main armée.

C'était la nuit... Après avoir célébré la Cène, Jésus avait conduit ses disciples sur la montagne des Oliviers. Il priait avec ferveur; mais ceux-ci s'endormirent.

Jésus les réveille, en leur reprochant doucement leur faiblesse, et les avertit que le moment approche. « Levez-vous, << allons, voilà celui qui doit me trahir << tout près d'ici. » (Saint Mathieu, XXVI, 46.)

:

Judas n'était pas seul à sa suite était une espèce de brigade grise, presque

entièrement composée de valets du grand-prêtre, que M. Salvador décore du titre de milice légale. Si dans le pèlemêle se trouvaient quelques soldats romains, ils étaient là comme curieux, sans avoir été légalement requis; car le commandant romain, Pilate, n'avait pas entendu parler de l'affaire.

Cette main-mise sur Jésus, surtout à pareille heure, avait tellement le caractère d'une agression violente, d'une voie de fait, que les disciples se préparaient à repousser la force par la force.

Malchus, effronté valet du grandprêtre, s'étant montré le plus alerte à s'élancer sur Jésus, Pierre, non moins zélé pour son maître, lui coupa l'oreille droite.

La résistance aurait pu se continuer

avec succès, si Jésus ne s'y était aussitôt opposé. Mais la preuve que Pierre, quoiqu'il eût fait couler le sang, n'avait pas résisté à un ordre légitime, à un jugement légal, ce qui eût fait de sa résistance un acte de rébellion à main armée contre un mandement de justice, c'est qu'il ne fut pas arrêté, ni sur l'heure, ni même plus tard chez le grand-prêtre, où il suivit Jésus, et où il fut très-distinctement reconnu par la servante du pontife, et même par un parent de Malchus.

Jésus seul fut arrêté; et, quoiqu'il n'eût point personnellement opposé de résistance active, et qu'il eût même comprimé celle de ses disciples, on le lia comme un malfaiteur, et ligavérunt eum. Rigueur criminelle, puisqu'elle n'était pas nécessaire pour s'assurer d'un seul

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