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la sentence. Pendant le jour intermédiaire, ils ne devaient s'occuper que de la cause; en même temps s'abstenir d'une nourriture trop abondante, de vin, de liqueurs, de tout ce qui eût pu rendre leurs esprits moins propres à la réflexion.

Dans la matinée du troisième jour, ils revenaient sur le siége de la justice. Je persévère dans mon avis et je condamne, disait celui qui n'avait pas changé d'opinion; mais celui qui avait condamné la première fois pouvait absoudre dans cette nouvelle séance, tandis que celui qui avait absous une fois ne pouvait plus condamner. Si la majorité condamnait, deux magistrats accompagnaient aussitôt le condamné au supplice. Les anciens ne descendaient pas de leurs siéges; ils

plaçaient à l'entrée du lieu du jugement un prévôt tenant un petit drapeau à la main; un second prévôt à cheval suivait le condamné, et tournait sans cesse les yeux vers le point de départ. Sur ces entrefaites, si quelqu'un venait annoncer aux anciens de nouvelles preuves favorables, le premier prévôt agitait son drapeau; et l'autre, dès qu'il l'avait aperçu, ramenait le condamné. Quant celui-ci déclarait aux magistrats se remettre en mémoire quelques raisons qui lui étaient échappées, on le faisait retourner jusqu'à cinq fois devant les juges. Nul incident ne survenait-il, le cortége s'avançait lentement, précédé d'un héraut qui annonçait d'une voix forte ces paroles au peuple: « Cet homme (il disait ses << noms et prénoms) est conduit au sup

<< plice pour tel crime; les témoins qui << ont déposé contre lui sont tels et tels: «< si quelqu'un a des renreignements à << donner en sa faveur, qu'il se hâte. >> C'est en vertu de ce principe que le jeune Daniel fit rebrousser le cortége qui conduisait Suzanne, et qu'il monta sur le siége de la justice pour adresser aux témoins de nouvelles questions. A quelque distance du lieu du supplice, on pressait le condamné de confesser son crime, et on lui faisait avaler un breuvage stupéfiant, pour lui rendre moins terribles les approches de la mort.

Par la seule analyse de cette partie du livre de M. Salvador, on peut juger de l'intérêt extrême qui s'attache à la lecture de l'ouvrage entier. Son principal

bul a été de faire voir les secours mutuels que se prêtent l'histoire, la philosophie et la législation, pour expliquer les institutions du peuple juif. Son livre est un ouvrage de science, sans cesser d'être en même temps un ouvrage de bon goût. Ses notes annoncent une vaste lecture1; et, dans le choix de ses citations, il fait preuve de critique et de discernement. M. Salvador appartient, par son âge, à cette génération nouvelle qui se distingue autant par son application à des études fortes que par l'élévation et la générosité de ses sentiments.

1. « L'auteur a étayé son système des recherches les plus profondes. » (La Quotidienne.)

REFUTATION DU CHAPITRE

Intitulé:

Jugement et Condamnation de Jésus.

E chapitre où M. Salvador traite de l'administration de la justice chez les Hébreux est tout de théorie. Il expose la loi c'est ainsi que les choses devaient se passer pour être conformes à la règle. Dans tout cela. je ne l'ai point contredit, je l'ai laissé parler.

Dans le chapitre suivant, l'auteur annonce : « qu'après cet exposé de la « justice, il va en suivre l'application « dans le jugement le plus mémorable « de l'histoire, celui de Jésus-Christ. >>

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