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Nous donnons ci-après le texte de l'édition publiée par du Pin à la date de 1699, la seule que nous ayons eu à consulter1.

Quant aux notes disposées au-dessous du texte, nous ajoutons à presque toutes des renvois aux chapitres et aux pages3, renvois assez rares dans l'édition originale. Le texte des citations, comme nous l'avons dit, est souvent altéré : afin que le lecteur puisse distinguer ce qui est une citation textuelle et ce qui est une libre reproduction, nous imprimons en italique les phrases ou les expressions qui ne sont pas conformes au texte de l'auteur indiqué; de plus, nous insérons entre crochets les mots qu'il nous a paru utile d'introduire dans les citations, d'après l'ouvrage d'où elles viennent, pour en compléter le sens. Des membres de phrase ont été passés sans que le lecteur en soit averti par aucun signe; des extraits tirés de passages divers ont été très-souvent rapprochés dans une même citation, sans qu'on les ait séparés par des points: nous avons réparé ces omissions. Enfin nous devons avertir que toutes les notes qui, appartenant à l'édition originale, ont été simplement collationnées et complétées par nous, sont précédées dans la nôtre de chiffres arabes, et que toutes celles que nous avons ajoutées sont marquées par des lettres italiques ou par des astérisques : les lettres italiques sont affectées aux notes qui portent sur le texte; les astérisques à celles qui se rattachent aux notes de l'édition originale.

1. Il en a été publié la même année une seconde édition ou plutôt une contrefaçon; mais il n'y a été introduit d'autres modifications que la correction des fautes indiquées dans l'Errata de l'édition de l'abbé du Pin. On a fait cette réimpression d'après l'un des premiers exemplaires reliés et mis en vente, car on n'y trouve ni l'addition dans l'Avis au lecteur, que nous avons signalée plus haut, ni la correction dont il est parlé ci-après, p. 548, note a. Elle porte toutefois, au commencement du 1x dialogue, la leçon que nous avons admise, p. 688, dans notre texte, la considérant comme la secorde rédaction de l'abbé du Pin.

2. Voyez, pour plus ample explication, les notes des pages 545 et 546. Les extraits, peu nombreux d'ailleurs, qui ne sont pas accompagnés de reavois aux pages ou aux chapitres ont échappé à nos recherches.

AVIS AU LECTEUR.

On a lieu d'espérer que cet ouvrage ne sera pas désagréable au public. On ne prétend point le prévenir en sa faveur, et on lui laisse une entière liberté d'en juger. On le soumet même volontiers à sa critique. Il est bon néanmoins qu'il sache que ce sont les derniers efforts des veilles d'un illustre académicien, qui s'est acquis une réputation immortelle par ses fameux Caractères, et dont tout le monde a regretté la mort précipitée. Il avoit fait, avant que de mourir, sept dialogues sur le quiétisme, qu'il avoit confiés à un ami particulier pour confronter les passages des livres des quiétistes. Quoiqu'il n'y eût pas mis* la dernière main, ils se sont trouvés au jugement des connoisseurs en état d'être imprimés. C'est ce qui a déterminé à les donner au public. Mais comme l'ouvrage n'étoit pas encore achevé, on a cru y devoir ajouter deux dialogues pour remplir le dessein de l'auteur, conformément au plan qu'il en avoit fait; on a tâché d'imiter son style et ses manières. Cependant on ne se flatte point de l'avoir fait si parfaitement, qu'il n'y ait bien de la différence entre les sept premiers dialogues et les deux derniers. Il seroit assez inutile que le nom de l'auteur de ceux-ci fût connu, puisqu'il n'a fait qu'achever l'ouvrage du sieur de la Bruyère, à qui tout l'honneur en appartient. Voilà le détail de la fortune de cet ouvrage, dont on a cru qu'il étoit à propos d'informer le public.

PREFACE**.

Il y a eu de tout temps des erreurs, et c'est, selon saint Paul, une espèce de nécessité qu'il y en ait***. Plusieurs ont mérité d'être réfutées sérieusement, parce qu'elles paroissoient plus importantes; et d'autres n'ont point été relevées, parce qu'elles sont tombées dans le mépris dès leur naissance. L'erreur des quiétistes étoit de nature à avoir ce dernier sort, si ses partisans n'avoient fait goûter le poison de cette doctrine, en la rendant spécieuse sous l'apparence d'une sublime perfection et d'une profonde piété. En effet, quoique cette doctrine n'ait que des principes frivoles, elle a frappé tant d'esprits par sa nouveauté, qu'il a fallu nécessairement y remédier, en la détruisant par des raisons également solides et sérieuses. Plusieurs prélats, par leurs savantes et chrétiennes ordonnances ****, ont heureusement découvert la plaie que ces nouveautés pouvoient faire à l'Église, et les suites fâcheuses qui en seroient arri

Variante que présentent certains exemplaires : « Il avoit fait, avant que de mourir, sept dialogues sur le quiétisme, et quoiqu'il n'y eût pas mis, etc. »Voyez ci-dessus, p. 539.

** Cette préface est de l'éditeur, c'est-à-dire de l'abbé du Pin.
***Ire épitre aux Corinthiens, chapitre x1, verset 19.
**** Voyez ci-dessus la Notice, p. 530.

vées. Mais pendant que ces prélats, animés d'un saint zèle, et revêtus de l'autorité que leur donne leur caractère, s'efforcent de détruire un monstre si dangereux, en combattant ses erreurs par les principes de l'Écriture sainte et de la tradition, l'auteur de ces Dialogues a cru qu'il étoit à propos de les tourner en ridicule, en les exposant au public d'une manière agréable et naturelle. Pour y réussir, il n'a eu qu'à faire parler les quiétistes comme ils parlent dans leurs écrits, et à découvrir l'extravagance de leurs discours par des réflexions aussi solides que divertissantes. C'est ce qu'il a heureusement exécuté, en introduisant d'abord un directeur quiétiste, bien instruit de la doctrine de ses auteurs, qui en entretient sa pénitente: elle croit aveuglément tout ce qu'il lui enseigne; pleine de ces maximes, elle en confere avec un docteur de Sorbonne, son beau-frère. Le docteur, justement indigné contre des impiétés cachées sous de captieux principes, reproche à sa sœur sa foiblesse et son dévouement aux rêveries de ce pernicieux maître. Elle s'offense des raisons de son beau-frère, et court en diligence chez son directeur, lui read compte de sa conversation, et le fait consentir à une entrevue dans laquelle le docteur n'a pas de peine à convaincre ce directeur de la fausseté de ses principes et de ses maximes. Pour achever de le confondre, on propose une autre conférence avec un homme du monde, qui ayant été autrefois dans les mêmes erreurs, dont il étoit revenu, en tire exprès des conséquences pour autoriser une vie toute mondaine, et les faire servir d'excuse à toute sorte de déréglements. La pénitente, voyant son directeur confus et embarrassé, et comme contraint d'avouer les suites pernicieuses de cette infâme doctrine, la déteste, et prend le parti de rentrer pour jamais dans les sentiments d'une veritable catholique.

Voilà le sujet des neuf dialogues dont cet ouvrage est composé. L'auteur s'est principalement appliqué à rapporter avec sincérité les maximes des quietistes dans leurs propres termes. Quelqu'un pourra peut-être l'accuser d'être plagiaire de leurs ouvrages; mais s'ils lui en savent mauvais gré, ce ne sera pas pour avoir dérobé leurs maximes, afin de s'en faire honneur : ce sera pour les avoir exposées trop naïvement à la vue du public. Il pourroit aussi venir dans l'esprit de quelques personnes de piété, qu'il est à craindre que les maximes erronées que l'on fait débiter au directeur quiétiste ne scient capables de scandaliser les foibles et de corrompre la foi; mais on peut les assurer que si les erreurs des quiétistes ne font d'autre impression sur les esprits que celles qu'elles feront dans cet ouvrage, elles ne corrompront per sonne. Elles y sont représentées d'une manière qui les rend dignes d'horreur ou de mépris. On leur oppose les principes les plus purs de la morale de l'Evangile, dont la lumière fait paroître toute la difformité des erreurs contraires. Enfin l'auteur a eu soin de prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas donner atteinte à la piété chrétienne, à la vie intérieure, et aux maximes raisonnables des vrais mystiques; s'il plaisante en quelques endroits, c'est que la matière le demande; s'il raille un peu vivement le directeur, ce qu'il en dit ne convient qu'à un quiétiste qui abuse de son ministère, et ne peut en aucune manière être appliqué à ceux dont la foi, la vertu et la piete

sont connues.

OUVRAGES Des auteurs QUIÉTISTES

D'OÙ SONT TIRÉES LES PREUves de ce quI EST AVANCÉ

DANS CES DIALOGUES.

La Guide spirituelle de Molinos, prêtre espagnol, en italien, à Rome, en 1685; en latin, à Leipsich, en 1685; en françois, à Amsterdam, en 1688". Lettres du même.

Lettre de Jean Falconi, de l'ordre de la Merci, à une fille spirituelle.
Moyen court de Mme Guyon, à Lyon, en 1686 d.

Explication du Cantique des cantiques, de la même, à Lyon, en 1688.

a. C'est de cette dernière édition que sont tirées les citations que l'on trouvera au bas des pages. Le livre a pour titre : Recueil de diverses pièces concernant le quietisme et les quietistes, ou Molinos, ses sentimens et ses disciples, Amsterdam, chez A. Wolfgang et chez P. Savouret, 1688. · Ce livre a été condamné par l'Inquisition le 19 mars 1602, et par la conférence d'Issy, dans l'une des trente-quatre propositions signées à Issy le 10 mars 1695 par Bossuet, l'évêque de Châlons (Louis-Antoine de Noailles, futur archevêque de Paris), M. Tronson, directeur de Saint-Sulpice, et Fénelon. Ces propositions ont été publiées, au mois d'avril 1695, par Bossuet et par l'évêque de Châlons en deux ordonnances pastorales distinctes. Auparavant soixante-huit propositions, représentant les doctrines de Molinos, avaient été condamnées par un décret de l'Inquisition du 28 août 1687, confirmé par une bulle d'Innocent XII, du 20 novembre 1687. La Guide spirituelle de Molinos se compose de deux parties: Introduction à la Guide spirituelle ou système abrégé de la Guide, et la Guide spirituelle.

b. Voyez ci-après, p. 700, note c.

c. Lettre d'un serviteur de Dieu à une de ses filles spirituelles. - Cette lettre de quelques pages, publiée en espagnol l'an 1657, réimprimée à Rome en italien, et à Paris en français, a été jointe au Moyen court de Mme Guyon dans toutes les éditions de cet opuscule, ainsi que dans les éditions des Opuscules spirituels de Mme Guyon. Elle a été condamnée par l'Inquisition, une première fois le 1er avril 1688, en même temps que l'Alphabet pour savoir lire en Jésus-Christ, du même religieux, et une seconde fois le 30 novembre 1689. -Les renvois dont nous accompagnons les citations de la Lettre de Falconi s'appliquent à l'édition du Moyen court qui est citée dans la note sui

vante.

d. Moyen court et très-facile de faire vraison, que tous peuvent pratiquer très-aisement, et arriver par là dans peu de temps à une haute perfection.. La première édition a été publiée à Grenoble en 1685. Ce livre a été condamné le 30 novembre 1689 par l'Inquisition, le 16 octobre 1694 par l'archevêque de Paris, le 10 mars 1695 par la conférence d'Issy, et le 21 novembre 1695 par l'évêque de Chartres. Nos renvois sont faits sur l'édition de Lyon, 1686. e. Le Cantique des cantiques de Salomon, interprété selon le sens mystique et la vraie représentation des états interieurs, Lyon, 1688; à Paris, chez Coustelier. Livre condamné par l'archevêque de Paris le 16 octobre 1694, et par la conférence d'Issy le 10 mars 1695. Dans les Dialogues, cet ouvrage est désigné sous ce titre : Explication du Cantique des cantiques.

LA BRUYÈRE. II

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Traité des Torrents, manuscrit".

Analyse de l'oraison mentale du P. de la Combe, à Verceil, en 1686*. Pratique facile pour élever l'âme à la contemplation, par Malaval de Marseille, imprimée plusieurs fois.

Lettre du même à M. Foresta de Colongue, pour répondre aux proposi tions de Molinos, à Marseille, en 16954.

Conférences mystiques d'Epiphane, abbé d'Estival en Lorraine, de l'ordre de Prémontré, à Paris, en 1676*.

Règle des Associés à l'enfance de Jésus, imprimée plusieurs foisf.

a. Les Torrents spirituels. — Ce traité, dont il circulait un certain nombre de copies manuscrites, sous ce simple titre : les Torrents, à l'époque où la Bruyère écrivit les Dialogues (voyez ci-après, p. 649), a été condamné le 21 novembre 1695 par l'évêque de Chartres. Il n'a été publié qu'en 1704 dans les Opuscules spirituels de Mme Guyon. · Nos renvois s'appliqueront à l'edition de Cologne, 1720, des Opuscules, où le livre des Torrents a été pour la première fois publié en entier. Des ouvrages cités dans les notes, celui-ci est le seul pour lequel nous ayons eu à recourir à une édition que la Bruyère n'a pu voir. Ainsi que nous le faisons pour tous les extraits cités dans les Dialogues (voyez ci-dessus la Notice, p. 542), nous imprimons en italique, dans les extraits des Torrents, ce qui n'est pas la reproduction exacte du texte de l'edition que nous avons consultée; mais il convient de faire remarquer que le manuscrit des Torrents d'où sont tirés les extraits cités dans les Dialogues a pu être un peu différent de ceux qui ont servi à l'impression des éditions du dixhuitième siècle. Dans les extraits des Torrents, et par exception, les italiques n'indiquent donc pas nécessairement des altérations du texte original.

b. Orationis mentalis analysis, deque variis ejusdem speciebus judicium, ez divini Verbi, sanctorumve patrum sententiis concinnatum, per Patrem don Franciscum la Combe, Tononensem, presbyterum professum congregationis clericorum regularium S. Pauli, Vercellis, 1686. — Ce livre a été condamné par l'Inquisition le 9 septembre 1688, par l'archevêque de Paris le 16 octobre 1694, par la conférence d'Issy le 10 mars 1695, et par l'évêque de Chartres le 21 novembre 1695.

1

c. Pratique facile pour élever l'âme à la contemplation, en forme de dialogue, Paris, 1670. La traduction italienne de ce livre a été condamnée par l'Inquisition le 1er avril 1688; le texte original, par la conference d'Issy, le 10 mars 1695.

d. Lettre de Monsieur Malaval à Monsieur l'abbé de Foresta-Colongue, prévôt de l'église cathédrale, vicaire général et official de Monseigneur l'évêque de Marseille, Marseille, 1695.

e. Conferences mystiques sur le recueillement de l'âme pour arriver à la contemplation du simple regard de Dieu par les lumières de la foi, par le R. P. Epiphane Louis, docteur en théologie, abbé régulier d'Estival, procureur général de la réforme de Prémontré, Paris, 1676.

f. Règle des Associés à l'enfance de Jesus, modèle de perfection pour tous les états, Lyon, 1685. Livre condamné le 30 novembre 1689 par l'Inquisition, le 10 mars 1695 par la conférence d'Issy, et le 21 novembre par l'eve que de Chartres.

Dans les notes qui précèdent, nous n'avons cité que les réfutations et les censures antérieures à la mort de la Bruyère.

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