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Niger, le Nil, l'Euphrate et le Tigre étaient quatre branches d'un même fleuve. »

Eh bien! M. Caben, parlons pour la dernière fois pour ainsi dire: Comment concevez-vous que Moïse eût moins de connaissances géographiques qu'un goujat de l'armée de Brennus, ou que les soldats de Pyrus et d'Alexandre, et que cependant, dans l'ordre de la création, il ait satisfait toutes les exigences de la science? Mais c'est vrai : Moïse était un ignorant; il confond tout; il est dans les erreurs les plus manifestes, et c'est lui faire une grande faveur que de ne point le considérer comme un fourbe fieffé. Pourquoi ne le ditesvous pas? Quand on enseigne les mortels, on leur doit la vérité; quand on enseigne un grand prince, on lui doit la vérité; quand on s'adresse à la nation qui porte l'étendard de la civilisation, on lui doit la vérité. Il faut prendre une position claire, pour qu'on sache où on peut être trouvé.

Est-ce que vous seriez un peu lucrécien, et croyezvous que les hommes sont venus comme les champignons? Ou cette note ne signifie rien, ou c'est ce qu'elle dit. Mais nous feriez-vous le plaisir de nous apporter, non pas un homme produit de cette manière, parceque ce serait une recherche pénible, mais du moins un bras, un petit bout de doigt produit l'année passée? Mais c'est trop cependant, c'est trop exiger de vous, que de vous demander une douzaine de cheveux rapportés dans le dernier voyage, quelques rognures d'ongles cueillies d'hier,

je vous demanderais même moins si on pouvait convenablement descendre plus bas.

Peut-être que vous n'avez point voulu dire cela; pourquoi donc alors faites-vous penser ces choses? car j'avoue que si la note n'indique pas cela, je ne comprends pas ce que vous dites. En tout cas, ce qui est clair, c'est que vous donnez à entendre que tous les hommes ne viennent pas d'un couple unique.

Mais à quoi bon toutes ces attaques contre M. Cahen? La chose est claire: je dois traiter quelques points de linguistique, et celle-ci m'amène à la Bible plus d'une fois dans ce cas, si je n'examine pas M. Cahen, on dira que je me suis tu parceque je n'ai pu lui répondre; c'est pour éviter cela que j'ai attaqué quelques-unes de ses erreurs, car il n'est pas possible de les attaquer toutes, tant elles sont nombreuses. Cependant j'espère que je ferai plus d'une fois usage de ces écrits, et que le lecteur lira ce que j'en dirai avec plaisir Pour appuyer ma doctrine, il faudra que je rapporte les sentiments et les opinions des personnes qui sont contraires à ma religion, soit pour les combattre, soit pour les approuver. D'une autre part, si je crois que M. Cahen se trompe beaucoup en matière de religion et de haute philosophie, j'avoue que je le considère comme un savant d'un ordre élevé, que je l'ai lu avec beaucoup de plaisir dans mille passages, et que j'ai retiré grand fruit de cette étude.

Il traduit le v. 18 du chap. 11 : « Dieu dit aussi :

« Il n'est pas bon à l'homme d'être seul, je lui ferai « un aide à son encontre. » Sans louer ni critiquer le verset en général, je dis que la dernière partie, un aide à son encontre, est très heureuse, et que dans l'état de la question jusqu'aujourd'hui elle est la meilleure à mon avis; cependant c'est un des passages qui méritent une nouvelle discussion et qui peuvent apporter une nouvelle lumière. Il dit dans une petite note: « Le vieux mot encontre m'a paru bien rendre henegnedo ou henegdo (mot hébreu) Réellement le mot mérite d'être noté, puisqu'il est bien; cependant je faís mes réserves sur ce verset dans son ensemble et dans ses parties.

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Dans le chap. II, V. 21, il dit : « L'Éternel Dieu << fit tomber l'homme dans un grand assoupisse«ment, et il prit ensuite une de ses côtes, dont il remplit la place par d'autre chair. » La traduction est bonne en général; mais, si je ne me trompe pas, on peut faire mieux. Ainsi je retournerai une autre fois sur ce verset, er j'en tirerai des preuves en faveur de ma conjecture; je ne le fais pas à présent, pour ne point trop fatiguer le lecteur.

M. Cahen dit dans la note : « Les anatomistes « ne savent pas au juste où était placée cette côte. On sait que les côtes sont par couple.» Dites, M. "ahen, tout ce qu'il vous plaira, si vous êtes un franc voltairien, en vous moquant des livres sacrés ; mais dites toujours et ne restez pas à la porte.

Vous voyez par moi que le catholicisme permet la

pius grande liberté dans les opinions.

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Du Hamel a écrit des commentaires sur la Bible, qui sont très estimés. Je suis d'accord avec lui dans tout ce qui est approuvé par les théologiens catholiques, mais cela dans les limites qu'on peut voir dans mon ouvrage, puisque je prétends rectifier quelques passages qui jusqu'ici n'ont point été bien compris. Ainsi je n'ai point de peine à le recommander au lecteur. Cependant je dois ajouter que Calmet, Sacy, Genoude et vingt autres rempliraient sa tâche également bien.

Une fois que je suis ici, je ne veux point passer sous silence le beau précepte donné par S. Augustin, cité dans ses commentaires. Le saint docteur dit : • Melius est dubitare de occultis, quam ligitare de in« certis. » Et en effet il faut que chacun selon sa force apporte la pierre pour le temple que le catholicisme élève au Seigneur, et c'est une chose très indifférente que ce soit un caillou ou un grand moellon, un peu de boue endurcie ou le diamant le plus précieux, pourvu que tous rendent hommage à l'éternelle vérité, la vérité sans acception de préjugés, parceque ce n'est point au catholicisme à craindre les rayons de cette bien-aimée fille du

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DE LA NATURE PHYSIQUE ET MORALE
DE LA FEMME.

Comme nous l'avons déjà dit, le premier, le plus important objet d'étude pour l'homme c'est l'homme lui-même. Mais si la femme a des éléments plus simples, si elle est d'une création postérieure, c'est par elle que les investigations doivent commencer.

Si l'homme fut créé, comme je le crois, avec la force créatrice et avec des organes convenables pour cela, sans qu'il eût besoin d'une compagne ; si après. dans une seconde création, Dieu changea cet ordre, et s'il donna à l'homme une compagne tirée de luimême, je dis qu'on doit trouver des traces de cela dans l'homme, et surtout dans la femme; je dis que les affections morales, que les pensées journalières de la femme doivent accuser, constater cet événement; qu'on doit en trouver les vestiges les plus marquants, soit dans les esclaves de l'Afrique ou les malheureuses Indiennes, soit dans les épouses des savants ou les filles des rois, ou les actrices de l'Opéra. J'ajouterai que ce que je viens de dire est prouvé d'une manière palpable et irrésistible par la rajson.

Si nous jugeons humainement, mais humblement

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