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une profession de foi si marquée et si répétée de catholicisme, attaque dans un certain sens la Vulgate. Je ne l'attaque pas; je la défends et je l'admire. Il faut savoir que l'Église catholique, qui croit comme un article de foi qu'elle est gouvernée par le Saint-Esprit, dit de la Vulgate qu'elle est authentique, ce qui signifie que les catholiques peuvent en faire usage dans leurs discussions, lectures, etc., avec la certitude qu'elle ne contient rien contre la foi et les mœurs. L'Église, qui se croit gouvernée par le Saint-Esprit, se tait sur mille choses qui appartiennent aux Écritures, ou si on veut à la Bible, et permet une liberté respectueuse à la raison bien dirigée. Ainsi la Biblia sacra est recognita... edicta... et accurate correcta, c'est à dire corrigée avec le plus grand soin. L'Église ne prétend donc que ce qu'elle doit prétendre, et par conséquent elle laisse à l'intelligence des savants les corrections nécessaires, selon que l'esprit du christianisme éclaire de plus en plus le monde ; c'est à dire que si ma conjecture est vraie elle l'adoptera quand il en sera temps; et que si je suis dans l'erreur elle me laissera tranquille, si elle reconnaît en moi un bon fidèle. Et comme il est inutile que je fasse le théologien, je passe à un autre point.

La question est, comme on verra, de la plus haute importance, puisqu'il ne s'agit de rien moins que de trouver l'origine de la femme. Mais cette vérité, si c'en est une, comme je le crois, ne peut être unique : il faut qu'elle ait ses antécédents et

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ses conséquences; il faut qu'elle ait plusieurs points de vue sous lesquels elle puisse être considérée. Mais le lecteur ne peut exiger de moi que je sache tout, et encore moins que je dise tout. Il ne faut pas oublier que je traite de choses de medio sumptis, et que je ne fais qu'enseigner au lecteur qu'il y a un vaste champ dans lequel les savants peuvent employer utilement leurs veilles.

Une chose non moins intéressante à remarquer, c'est que je ne fais point usage de toutes les ressources que je crois avoir en ma faveur : quand on touche une page de la Bible les pensées viennent par centaines et les notions qu'on peut recueillir par milliers. Mais il en arrive ici, comme toujours: une vérité qui a besoin de toutes ces preuves est bien près d'être une erreur; ainsi j'en supprimerai -un grand nombre avec d'autant plus de plaisir que je crois que le lecteur mis sur cette voie en trouvera plus d'une par lui-même, parceque la matière est de nature à attirer l'attention de tout le monde une fois que l'éveil en est donné. Il est facile de voir que la question se réduit à connaître la valeur précise d'une douzaine de mots hébreux; celle d'un de ces mots particulièrement comporte avec elle la facilité de pouvoir faire un grand étalage d'érudition hébraïque, chaldaïque, arabique, etc. Sans prétendre à des connaissances extraordinaires, je pourrais bien remplir quelques pages avec des mots barbares, avec des signes de formes étranges, ou 'du moins qui ne sont pas dans le cours ordinaire

de l'érudition; mais j'en ferai grâce au lecteur. Cependant, quelque forte que soit ma bonne volonté pour ne point: engloutir le lecteur sous le fatras de l'érudition, il faut bien lui montrer quelques textes. C'est une chose reconnue que le lecteur qui sait l'hébreux doit avoir le texte sous les yeux. Ainsi donc, suivant la règle que je me suis proposée jusqu'ici, je ferai usage de la Vulgate, de Glaire et de Cahen; et, comme je suppose ces auteurs assez connus du lecteur, je passe outre.

GENESIS, caput I, 26.

:

(VULGATA.)

26. Et ait Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram, et præsit piscibus maris, et volatilibus cœli, et bestiis, universæque terræ, omnique reptili quod movetur in terra.

27. Et creavit Deus hominem ad imaginem suam: ad imaginem Dei creavit illum, masculum et fœminam creavit eos.

28. Benedixitque illis Deus, et ait : Crescite et multiplicamini, et replete terram, et subjicite eam, et dominamini piscibus maris, et volatilibus cœli, et universis animantibus quæ moventur super

terram.

29. Dixitque Deus: Ecce dedi vobis omnem herbam afferentem semen super terram, et universa ligna quæ babent in semetipsis sementem generis sui, ut sint vobis in escam.

30. Et cunctis animantibus terræ, omnique vo→ lucri cœli, et universis quæ moventur in terra, et in quibus est anima vivens, ut habeant ad vescendum. Et factum est ita.

31. Viditque Deus cuncta quæ fecerat, et erant valde bona. Et factum est vespere et mane dies

sextus.

Caput II, 7.

7. Formavit igitur Dominus Deus hominem de limo terræ, et inspiravit in faciem ejus spiraculum vitæ, et factus est homo in animam viventem.

8. Plantaverat autem Dominus Deus paradisum voluptatis a principio, in quo posuit hominem quem formaverat.

9. Produxitque Dominus Deus de humo omne lignum pulchrum visu, et ad vescendum suave ; lignum autem vitæ in medio paradisi lignumque scientiæ boni et mali.

10. Et fluvius egrediebatur de loco voluptatis ad irrigandum paradisum, qui inde dividitur in quatuor capita.

11. Nomen uni Phison: ipse est qui circuit om nem terram Hevilath, ubi nascitur aurum :

12. Et aurum terræ illius optimum est: ibi invenitur bdellium et lapis onychinus.

13. Et nomen fluvii secundi Gehon; ipse est qui circuit omnem terram Ethiopia.

14. Nomen vero fluminis tertii Tygris ipse va

dit contra Assyrios. Fluvius autem quartus, ipse. est Euphrates.

15. Tulit ergo Dominus Deus hominem, et posuit eum in paradiso voluptatis, ut operaretur et custodiret illum:

16. Præcepitque ei, dicens : Ex omni ligno paradisi comede:

17. De ligno autem scientiæ boni et mali ne comedas. In quocumque enim die comederis ex eo, morte morieris.

18. Dixit quoque Dominus Deus: Non est bonum esse hominem solum faciamus ei adjutorium simile sibi.

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19. Formatis igitur, Dominus Deus, de humo cunctis animantibus terræ, et universis volatilibus cœli, adduxit ea ad Adam, ut videret quid vocaret ea: omne enim quod vocavit Adam animæ viventis, ipsum est nomen ejus.

20. Appellavitque Adam nominibus suis cuncta animantía, et universa volatilia coli, et omnes bestias terræ: Adæ vero non inveniebatur adjutor similis ejus.

21. Immisit ergo Dominus Deus sopore in Adam: cumque obdormisset, tulit unam de costis ejus, et replevit carnem pro ea.

22. Et ædificavit Dominus Deus costam, quam tulerat de Adam, in mulierem; et adduxit eam ad Adam.

23. Dixitque Adam Hoc nunc os ex ossibus

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