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Si cette maxime :

Regis ad exemplum totus componitur orbis,

est vraie, on peut juger quel était le malheur du monde dans ce temps, et par conséquent quel immense amas de disgrâces, de peines était accumulé sur la tête des femmes. En effet il faut lire l'histoire pour pouvoir se persuader de l'état de la terre dans ces siècles, et j'avoue qu'en bon catholique j'ai eu bien de la peine à me persuader de l'horrible état dans lequel se trouvait l'homme dépeint par S. Paul avec des couleurs si vives qu'à présent elles éblouissent, ou pour mieux dire elles blessent les yeux et offensent les oreilles les plus faites aux fai. blesses, aux écarts, aux forfaits des hommes les plus emportés par leurs mauvais penchants. Mais sans compter avec la foi, voilà l'histoire qui rapporte tous les faits énoncés par S. Paul, et voilà cet apôtre qui avec sa voix sanctionne la vérité des faits qui se trouvent dans l'histoire. Quel devait donc être l'état de la femme dans cet état de destruction morale des lois de la nature dans le monde? Dans cet état d'oubli, d'ignorance, d'éloignement volontaire de toute vérité? Elle avait à souffrir sa faiblesse, les malheurs de l'homme et surtout les conséquences de son inexplicable malignité, malignité dont l'aigreur et l'intensité augmentent dans les disgrâces, et surtout dans les occasions où la vraie lumière de la vérité disparaît de devant les hommes.

Je dirai deux mots seulement des Grecs. Dans cette nation si policée, si fameuse par ses écrits et par ses philosophes, la femme avait perdu sa place; elle était tombée si bas qu'à présent sa position serait incomprise. La Grèce était l'inventrice des nouveaux désordres qui étaient importés à Rome comme de grandes vertus. Les philosophes grecs de ce temps et les græculi étaient les hommes les plus misérables et les plus lâches du monde, et les dames romaines trouvaient en eux une espèce de compensation de la tyrannie qui pesait sur elles.

Voilà donc l'état de la femme dans les temps heureux du monde! dans les temps qui sont dépeints plus d'une fois comme des époques glorieuses pour l'homme, dignes d'envie pour nous, qui vivons au milieu de mille biens que nous ne connaissons pas, pour nous qui recueillons les immenses fruits de la mort d'un Dieu, fruits qui sont encore bien loin d'être en plein rapport, si on peut me passer la hardiesse de cette expression.

Et cependant ces peuples avaient un immense avantage sur ceux de la Baltique ou du Niger, sur ceux du Japon ou de l'Amérique; ils avaient quelques connaissances de Dieu : des reflets, de très faibles reflets, il est vrai, mais cependant de vrais reflets du Dieu d'Israel arrivaient jusqu'à eux; mille bouches, cent traditions erronées, une ignorance incroyable, des horribles intérêts travestissaient tout. Mais la force de la lumière du Dieu qui est était assez grande pour vaincre en partie toute la

perversité de l'homme, tous les artifices et la résistance de l'enfer, et se présenter aux yeux de ces peuples avec assez d'éclat pour qu'ils vissent l'existence d'un Dieu. Ils devaient le connaître, le suspecter du moins par la force de leur conscience; ils pouvaient le voir dans les rapports des traditions de l'Asie, et dans ce cas ils pouvaient entendre la voix qui leur criait ; Vois, entends, ô homme! juge, et tires-en les conséquences.

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II.

DE LA FEMME CHRÉTIENNE.

Mais si nous passons des temps du paganisme à ceux du christianisme, nous verrons chaque jour s'amoindrir les maux de la femme: elle est libre dans mille choses, et respectée partout; la violence contre son sexe est une preuve de mauvais cœur, d'une mauvaise éducation. Peut-être que ce sera une chose tolérée que de la séduire; peut-être que ce sera une grande gloire de l'attirer pour la perdre; mais du moins elle est garantie de la brutalité, et elle ne souffre point de la violence sans que tout le monde ne prenne sa défense. Quelle différence entre la femme chrétienne et celle qui est esclave dans les harems de l'Orient! Quelle différence entre celle qui a vingt devoirs contradictoires et la femme de

nos laboureurs, de nos artisans! Et vous, veuves du Gange, qui vous voyez obligées à vous brûler dans vos sutées parceque vous avez eu le malheur de vous marier à un homme vieux et sans entrailles, où vous trouvez-vous? Venez, malheureuse veuve: il vous demandait votre amour, et il vous considérait comme un triste vase de terre, comme un ustensile de cuisine qui doit être brisé en signe de deuil, qui doit être jeté loin de la maison comme contaminé pour avoir appartenu à un homme qui a perdu le souffle de la vie. Viens, Chinoise; et dis, avec tes pieds mutilés, si tu es plus heureuse que nos femmes, qui marchent plus d'une fois à l'égale des déesses? Et vous, Océaniennes, qui faites meilleur marché de vos corps que de l'eau de vos fontaines, oserez-vous vous présenter pour parler des devoirs et par conséquent de la félicité des femmes ? L'Indien des Amériques avec son abrutissement et son indifférence pourra bien mériter notre pitié; mais assurément le lecteur ne prétendra pas que je prouve que nos épouses, que nos filles sont plus heureuses que les cannibales des Iles, les Iroquois du nord, ou les idiots du Penn, et leurs plus malheureuses femmes encore. Passons donc à ce qui doit être le vrai sujet de ce volume.

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III.

DE L'ORIGINE DE LA FEMME.

Nous sommes arrivés au point capital de la question, parcequ'il n'est que d'un intérêt secondaire de connaître l'immense différence qu'il y a entre la femme païenne des anciens temps et la femme chrétienne des nôtres; cependant il a fallu en parler quelque peu pour la plus grande clarté de la doctrine.

Comme il s'agit de l'origine de la femme, il est clair que le point le plus essentiel est celui de bien examiner le texte biblique; mais dans ce texte il y a quelques mots qui sont plus importants que les autres je vais les écrire, et je tâcherai d'être le moins ennuyeux possible.

ben. (Cenèse, II, 21.)

Μίαν τῶν πλευρῶν αυτού. (Genèse, II.)
Unam de costis ejus. (Genèse, II, 21.)

Une de ses côtes. (Id., Glaire et Franck; Cahen.)

Ce passage est la base de mes conjectures; mais comme celles-ci sont d'unë nature très étrange, il faut que le lecteur ait quelques données préliminaires.

On trouvera extraordinaire qu'un auteur qui fait

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