TIRÉES DU MANUSCRIT DE MORY D'ELVANGES, FESANT PARTIE DE LA COLLECTION DE M. NOEL, NOTAIRE HONORAIRE A NANCY. Ce manuscrit en trois gros volumes in-folio est intitulé: Recueil pour servir à l'histoire métallique des maisons et duchés de Lorraine et Bar. Les seules pièces publiées jusqu'à présent sur l'arrondissement de Saint-Dié sont celles décrites par dom Calmet; elles sont ici réunies à celles de Mory d'Elvanges pour compléter le recueil. MONNAIES ET MÉDAILLES DE SAINT-DIÉ. er N.° 1. Donnée aussi par dom Calmet; argent du poids de 15 grains; au droit une tête S. Deodatus ; au revers une église Gerardus. L'empereur Othon II donna les abbayes de Saint-Dié et Moyenmoutier à Gerard, évêque de Toul, avec le droit de battre monnaie, dixième siècle. N.o 2. Argent, 18 grains; au droit une tête S. Deodatus, au revers une église Theodu dus. Cette pièce paraît avoir été frappée à Saint-Dié sous Thierry, successeur de Gerard d'Alsace. N.o 3. Argent, 14 grains, tirée du cabinet de l'abbé de Senones. N. 9. Argent, 17 grains, communiquée par dom Brulart. N.° 10. Argent, 3 grains, à Metz. N.o 11. Argent, 6 grains, par M. Jobal, chanoine par MM. Charroyer. N.o 12, 13 et 14. Sans description dans le manuscrit. N.o 15. Médaille frappée, lors de l'érection de l'évêché de SaintDié, en l'honneur de M. Chaumont, son premier évêque, au droit 'effigie du prélat Bart(olomeus) Lud(ovicus) Mart(inus) de Chaumont, san. deod(atentis) com(es) prim(us) episcopus. Au revers, un génie portant un bouclier aux armes de France et présentant de l'autre main une mitre à une femme assise, ayant à ses côtés les armes de la ville de Saint-Dié (la croix de Lorraine) entre les lettres S. D. Expleta vota: grates pietati et munificentiæ) regis. Exergue MDCCLXXVII. MONNAIES DE SENONES. Pièce unique n.o 16 frappée à Senones; on ne connaît ni le prince ni l'abbé qui l'a fait frapper. MONNAIES ATTRIBUÉES A MOYENMOUTIER. Calmet attribue à l'abbaye de Moyenmoutier la monnaie sous le n.o 18, portant au droit une croix Gerardus episcopus; au revers S. Petrus. Le moti qu'il en donne c'est que l'évêque Gerard ne pouvait battre monnaie que dans le ressort de sa juridiction. Cependant le rapport que cette monnaie paraît avoir avec le n.o 19 laisse du doute sur le lieu de la fabrication. Je hasarderai à ce sujet une conjecture que je soumets aux antiquaires. Il arrivait quelquefois que les princes et les prélats qui fesaient battre monnaie, empruntaient les coins de leurs voisins par accords faits entr'eux; on en trouve des exemples dans le cartulaire de l'évêché de Toul. Or, en rapprochant la monnaie de Saint-Dié n.o 1. de celle attribuéc à Moyenmoutier, on y trouve une différence qui ferait présumer un tel emprunt. Dans la première, Gerardus est seul au droit, S. Deodatus au revers. Ces deux indications suffisaient pour faire reconnaître le prélat agissant dans sa juridiction. er Dans la seconde, au contraire, qui paraît avoir été frappée à Remiremont plutôt qu'à Moyenmoutier, Gerardus, inconnu dans ce premier lieu, est distingué par sa dignité episcopus, pour ne laisser aucun doute sur le personnage agissant hors de sa juridiction, et portant au revers l'empreinte d'un coin qui n'était pas le sien. N.o 17. Cette monnaie a aussi quelques rapports avec la précédente et avec le n.° suivant S. Petrus. N.o 19. Au droit une croix Gerardus dux; au revers S. Petrus. Cette médaille est tirée de la collection de l'empereur d'Autriche. On la regarde généralement comme frappée à Remiremont. Elle a été découverte par M. Mathieu, d'Epinal, qui l'a cédée au baron Marchand, de Metz. Ce savant numismate, appréciant beaucoup cette médaille, ne voulut la montrer qu'à un petit nombre d'adeptes qui consentirent à se mettre à genoux pour l'admirer. Le baron Marchand en a fait cadeau à l'empereur d'Autriche; on ne la produit ici que comme objet de comparaison avec les deux qui la précèdent et qui portent également le nom de S. Pierre, patron de Remi remont. MÉDAILLES ET MONNAIES DE SALM. JEAN IX. N.o 1. Guerre des panonceaux. Médaille coulée en bronze, de 21 lignes de diamètre. Au droit le buste du comte Jean en cuirasse Jo. comes de Salm. Anno ætatis 42; au revers, Hercule abattant une hidre affectus virtute superantur. Le comte avait à l'abbaye de Remiremont, en 1566, lorsqu'il fit le siége de cette ville, sa grand'tante, Marguerite d'Haraucourt, abbesse, sa nièce, Christine de Salm, chantre, et trois filles du rhingrave, simples chanoinesses, Claude, Elisabeth et Anne de Salm, de la branche puînée. 2. Jeton en bronze, portant la date de 1576. Donné par Calmet. dom 3. Donation de Jean à sa nièce Christine. Une médaille d'argent, du diamètre d'un écu de 3 livres, consacra la mémoire de cette donation. Au droit le comte en cuirasse et sous l'épaule 1596, Joannes comes à Salmis; au revers ses armes sous un manteau couronné avec cimier, accompagné de trophés militaires : En summa laus socii emissa colu (mine) suis. . Première monnaie frappée à Badonviller. 4.o Il est à remarquer que l'effigie du comte Jean IX est la première qui ait paru sur les monnaies et médailles, et qu'il n'a été frappé de monnaies au coin du comte de Salm qu'après le traité de 1571 fait avec le peuple. LÉOPOLD, PRINCE DE SALM, Fils de Philippe Othon, premier prince de Salm. On voit sur cette dernière l'aigle de Lorraine, à cause de l'alliance de la maison de Salm avec celle de Lorraine par le mariage de Christine de Salm et de François de Vaudémont. François II, duc de Lorraine, fit aussi battre monnaie à Badonviller, alors cheflieu du comté de Salm, indivis entre les deux maisons. 1 HISTOIRE DE LA VILLE ET DE L'ARRONDISSEMENT DE SAINT-DIE (VOSGES). CHAPITRE I.er SOMMAIRE. Description du pays et son industrie actuelle. Ancienne division politique. Ses premiers habitans, d'après les monumens qu'ils ont laissés, Gaulois, Romains et Francs. Fondation de la première colonie chrétienne à Erpy, par S. Remy, évêque de Reims. L'arrondissement de Saint – Dié est composé de 107 Saint-Dié communes chefs-lieux de plus de 1,200 hameaux. Sa population excède 100,000 habitans. Il est à l'est du département des Vosges dont il fait partie, et confine les départemens des Haut et Bas- Rhin, dont il est séparé par la grande chaîne des Vosges, Au nord il touche au département de la Meurthe. La rivière principale qui l'arrose est la Meurthe. C'était autrefois, d'après un historien du dixième siècle, un fleuve vaste et poissonneux: Murta piscosus et vastus fluvius. La Meurthe prend sa source au Valtin |