tôt elle est allégorique. Elle est allégorique dans le prologue de Cadmus ; c'est l'Envie qui, pour obscurcir l'éclat du soleil, suscite le serpent Python. L'ENVIE. C'est trop voir le soleil briller dans sa carrière; Ont trop blessé mes yeux. Venez, noirs ennemis de sa vive lumière ; Que chacun me seconde. Paraissez, monstre affreux: Sortez, vents souterrains, des antres les plus creux ; Qu'avec nous le ciel gronde ; Jetons dans les cœurs du monde La jalouse fureur Qui déchire mon cœur. (Elle s'adresse au serpent Python.) Et vous, monstre, armez-vous pour nuire Excitez contre lui mille vapeurs mortelles; Que tous les vents impétueux S'efforcent d'éteindre ses feux. Osons tous obscurcir ses clartés les plus belles ; Osons nous opposer à son cours trop heureux. (Le serpent s'élance dans l'air, et retombe frappé des traits du dieu de la lumière.) Quels traits ont crevé le nuage. Quel torrent enflammé s'ouvre un brillant passage : Ah! quelle rage! ah! quelle rage! Dans tous les autres prologues de Quinault, la louange est directe, quoique le plus souvent la fable soit allégorique. Dans celui d'Alceste, la nymphe de la Seine se plaint à la Gloire de l'absence de son héros : Hélas superbe Gloire, hélas ! Ne dois-tu point être contente ? Le héros que j'attends ne reviendra-t-il pas ? Dans une si cruelle attente? Le héros que j'attends ne reviendra-t-il pas ? LA GLOIRE. Pourquoi tant murmurer? Nymphé, ta plainte est vaine. Si son éloignement te coûte tant de peine, Il récompense assez les douceurs que tu perds. Vois ce qu'il fait pour toi quand la Gloire l'emmène ; Le fleuve le plus fier qui soit dans l'univers. Dans le prologue de Thésée, on voit Mars et Venus également occupés de la gloire et des plaisirs de Louis XIV. VÉNUS. Inexorable Mars, pourquoi déchaînez-vous Contre un héros vainqueur tant d'ennemis jaloux? Contre le glorieux empire Dont le séjour nous est si doux ! MARS. Que dans ce beau séjour rien ne vous épouvante. Le nombre de ses ennemis, C'est pour rendre sa gloire encor plus éclatante. VÉNUS. Vénus répand sur lui tout ce qui peut charmer. MARS. Malheur, malheur à qui voudra contraindre Un si grand héros à s'armer! Tout doit le craindre. VÉNUS. Tout doit l'aimer. Dans le prologue d'Atys, c'est le Temps qui fait cet éloge du même roi : En vain j'ai respecté la célèbre mémoire Des héros des siècles passés; C'est en vain que leurs noms, si fameux dans l'histoire, Du sort des noms communs ont été dispensés : Nous voyons un héros dont la brillante gloire Les a presque tous effacés. Dans le prologue d'Isis, Neptune dit à la Re nommée : Mon empire a servi de théâtre à la guerre ; C'est le même vainqueur si fameux sur la terre, Et la Renommée dit elle-même : Ennemis de la paix, tremblez: Vous le verrez bientôt courir à la victoire. Ne serviront qu'à redoubler sa gloire. Dans le prologue de Proserpine, on voit la Paix et les Plaisirs enchaînés dans l'antre de la Discorde. LA PAIX. Héros, dont la valeur étonne l'univers, Vous êtes dans nos maux notre unique espérance. Ah ! quand briserez-vous nos fers? LA DISCORDE. Soupirez, triste Paix, malheureuse captive; Qu'un héros que j'engage en de nouveaux combats Plus il moissonne de lauriers, Plus j'offre de matière à ses travaux guerriers. De son indomptable valeur, Mille fleuves profonds, cent montagnes de glace. La Paix et ses plus doux appas........ LA VICTOIRE. Venez, aimable Paix, le vainqueur vous appelle : La Victoire devient votre guide fidèle; Venez dans un heureux séjour. Vous, Discorde affreuse et cruelle, LA DISCORDE. Orgueilleuse Victoire, est-ce à toi d'entreprendre De mettre la Discorde aux fers. A quels honneurs, sans moi, peux-tu jamais prétendre ? LA VICTOIRE. Ah! qu'il est beau de rendre La paix à l'univers ! LA DISCORDE. Tes soins pour le vainqueur pouvaient plus loin s'étendre. Que ne conduisais-tu le héros que tu sers, Où cent lauriers nouveaux lui sont encore offerts? LA VICTOIRE. Ah! qu'il est beau de rendre La paix à l'univers ! |