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seront en guerre les uns contre les autres; une révolution fomentée par Rome, qui, ayant perdu sa puis sance dans ces contrées, tentera de l'assurer à Paris même, en y suscitant des troubles au moyen des nombreuses sociétés qu'elle y a fondées et qu'elle y entretient de ses erreurs et de ses passions.

REDICTIONS SUR LES TROUBLES D'AMÉRIQUE

Le 16 octobre 1861, mademoiselle H***, institutrice, consultant Adèle sur des affaires de famille, lui demanda quelques renseignements sur un projet qu'elle a conçu de se fixer, ainsi que sa famille, en Amérique, vers le mois d'avril 1862. Après qu'Adèle a satisfait, aux renseignements sollicités par cette demoiselle, je lui adresse à mon tour la question suivante :

D. Tu vois mademoiselle H allant à New-York, s'y installant et vivant heureuse, ainsi que sa famille. Mais, d'après la guerre civile existant présentement en Amérique, pourrais-tu assurer que New-York existera lui-même ?

R. Je peux assurer plus que cela, en affirmant que la guerre sera terminée vers la fin mars, et que tout sera rentré dans l'ordre.

D. Comment prévoir une issue aussi inattendue?
R. J'ai demandé à voir si la paix serait rétablie pour

le mois de février prochain, il m'a été montré, par tableaux, des hommes armés et guerroyant; des forêts entières et des villes détruites, tout enfin annonçant que la guerre continuait encore; mais à la fin de mars ces mêmes guerriers m'ont été montrés étant assis sur des troncs d'arbres, armés de la bêche au lieu du fusil, et d'autres reconstruisant des maisons. Un grand calme succédait à un grand trouble.

Cela se terminera par un arrangement: il y aura des concessions de part et d'autres; le président actuel, presque la cause involontairement de cette guerre, ne sera plus président; mais il sera conservé dans le gouvernement comme étant un homme honnête, qui mérite le respect de ses concitoyens. Sois assuré que ce que je te dis aura lieu, prends-en note; et vous, mademoiselle, dit Adèle à la consultante, vous ne ferez pas une mauvaise affaire, car la personne que vous avez chargée de vous acheter des terres les payera bon marché, vu la panique présente, et quelques mois plus tard elles auront quadruplé. Partez en Amérique, vous y serez plus heureuse qu'en France.

OBS. Je dois ajouter que depuis cette guerre, aux complications qui sont survenues entre l'Angleterre et les États-Unis, j'ai maintes fois questionné sur les résultats de ces complications. A chacune il m'a été affirmé qu'elles n'auraient pas de suite, et que la paix serait bientôt rétablie. Mon lucide Ravet est en cela en parfait accord avec Adèle. Mon petit lucide Gustave de Saint-Paul, âgé de dix années, conclut de la même

manière. Ce n'est certes pas moi qui peux influencer ces lucides, moi qui vois ces choses comme le commun des hommes, et qui opine autrement assurément. On lira également dans le journal de Gustave de Saint-Paul, les révélations qui lui ont été faites sur les affaires d'Italie, révélations non en parfait rapport avec le pressenti de nos jours.

Ce serait étendre indéfiniment cette étude, que d'entasser prédictions sur prédictions, ce que assurément nous sommes à même de pouvoir faire. Nous préférons nous en tenir à celles qu'on a lues afin de les résumer selon leur mérite, ou selon ce que nous sommes à même d'en apprécier en nos jours. Nous ajouterons simplement que presque tous les animaux sont doués de la faculté prophétique comme l'homme, faculté qu'on pourra nommer cognition, prévoyance, instinct, tous mots qui, au fond, veulent dire connaissance du futur. Peu nous importent les points de départ, les moyens plus ou moins compréhensibles dont se servent les animaux comme les hommes, pour relier le passé, le présent et le futur; il nous suffit d'observer qu'ils savent comme nous, s'ils ne savent pas mieux et plus généralement que nous, historier l'avenir comme le passé, puisqu'ils prévoient, s'assurent, se garantissent contre les plus ou moins harmoniques manifestations de la nature. L'abeille se groupe, prévoit, recueille, construit, emmagasine, délibère, se soumet à des dépendances en vue du futur, qui, s'il ne lui était pas connu, ne commanderait pas

cette entente gouvernementale, animale, qui laisse loin derrière elle les ententes les plus scientifiques des hommes en ce genre. La fourmi égale l'abeille, elle ne reconnaît aucun obstacle qu'elle ne puisse franchir pour s'assurer l'abri, la nourriture, la sécurité et la paix que pourrait seul troubler un avenir non connu ou pressenti.

Les oies sauvages, les hirondelles, les corbeaux, les pigeons voyageurs, les oiseaux de toutes espèces, les quadrupèdes de toutes formes, les insectes même de toute grosseur, ne nous donnent-ils pas la preuve la plus évidente de leur connaissance de l'avenir? dans leurs pérégrinations, leurs facultés de visions à distance, l'extension de leur sens olfactif, leurs préparatifs en vue des intempéries du temps et de l'accroissement de la famille ou des disettes des lieux; ne prévoient-ils pas les chargements météorologiques, lés orages, les invasions corpusculaires épidémiques, la paix et la guerre même entre les hommes? Le re quin ne sait-il pas à l'avance que la fin des malades à bord des navires est proche, et ne suit-il pas le sillage du bâtiment, afin d'offrir un linceul non moins digne au moribond que celui tout d'indifférence dont l'entouré le marin?

C'est surtout dans l'alliance et la famille des animaux, où la faculté de cognition de l'avenir se fait le plus remarquer. Ils savent ce qu'ils n'ont jamais appris, ils font ce qui ne leur a pas été montré ou ce qui au moins exigerait une très-grande faculté de mé

moire, qu'on nomme très-imparfaitement instinct. Quiconque a quelque peu fait attention aux rapports entre eux des animaux domestiques, à leur amour, leur jalousie, leurs antipathies, leurs partialités, toutes choses se rapportant à leur histoire passée ou future, ne pourra douter un instant de la faculté que nous leur accordons.

Le règne végétal comme le règne minéral possèdent au même degré cette faculté. Les extensions des racines dans des orientations répondant aux recherches et aux besoins de l'avenir; les préparatifs d'éclosion et d'entretien des germes; des fibrines ligneuses de l'arbre à l'écorce et aux lichens qui les recouvrent; des artères aux troncs et divisions des branches; des bourgeons aux fleurs, aux fruits, et aux germes de conservation; tout cela est sans cesse aux aguets, en activité, en relations, avec les productions de cet inépui sable avenir qu'ils contiennent en eux, dans lequel ils baignent, et par lequel ils existent à tout jamais.

Qui révèle à telle fleur, tel arbuste ou tel arbre isolés, languissant faute d'expansion d'amour, d'union des âmes, d'entretien d'espèces, que loin, très-loin d'eux, des cœurs amis soupirent également, après ces douces étreintes invisibles à nos yeux, ces luxurieux plaisirs inconnus à nos sens; ces joies intimes ignorées de notre âme? Qui sonne l'heure de ces jonctions, qui marque les secondes de ces vitalités de fécondation? Hommes d'autel, vous dites; c'est un mystère; hommes de sciences, vous dites: ce sont les affinités;

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