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Tant qu'il s'est tenu à l'étude de ces lois individuelles, il a été dans le vrai de la prophétie, autant que ces lois ne sont pas entravées par des causes inobservées; mais quand l'homme a voulu toucher à la prophétie collective, c'est-à-dire à l'étude des affinités qui constituent les formes, les groupes et les masses, il est entré dans un labyrinthe aux cent chemins sans sorties; il a voulu affirmer l'une comme l'autre, quand il ne devait que déduire avec d'innombrables conditions. La trop grande tension de ses pensées vers ces inexplicables enchaînements des choses dut surexciter et plonger ses sens dans différents états, connus sous les noms d'illuminisme, d'extatisme, de somnambulisme, de voyance, d'inspiration et de prophétie. Les peuples les plus anciens, les plus civilisés, comme les plus ignorants, les peuples les plus modernes, groupés en nations ou en huttes de sauvages, dont l'histoire, les mœurs et les croyances nous sont connues, ont tous admis la faculté prophétique de l'homme. Il n'a pas existé et il n'existe pas une religion, si étendue ou si restreinte qu'elle ait été et qu'elle soit, qui ne parle pas le langage de la prophétie dans ses livres sacrés. Ha existé peu de génies supérieurs qui n'aient pas étudié, ni aimé à caresser l'idée de la possibilité de connaître le futur. Cent pratiques et systèmes plus ou moins sensés, à défaut de la faculté prophétique de l'homme, ont été et sont encore en usage dans tous les lieux pour étudier l'avenir.

Une question aussi importante pour l'esprit humain que l'est celle de la connaissance du futur, mérité donc d'être étudiée en toute conscience par nous surtout qui nous sommes trouvés et qui nous trouvons encore tous les jours consultés sur elle. Nous ferons notre possible pour l'éclairer du peu de nos faibles lumières, et principalement guidé par l'amour que nous avons pour le vrai, le positif, l'irréfutable. Nous ne pensons pas affirmer, ni nier la faculté prophétique de l'homme dans ce que l'homme l'admet; car la question traitée à ce point de vue nous paraît être insoluble. Nous ferons de notre mieux pour être le moins illogique possible; nous ne voulons pas professer une telle étude sans relever de l'appréciation publique. Nous désirons, au contraire, traiter des facultés prophétiques comme nous traitons depuis quinze ans des facultés somnambuliques; c'est-à-dire ne nous rallier qu'à ce qui est le mieux prouvé par la multiplicité des faits.

Que le lecteur daigne nous suivre avec soin, qu'il nous lise deux fois plutôt que de nous accuser à la première; car, si clair que nous désirions être, nous ne pourrons éviter l'imbroglio que doit présenter une question aussi complexe.

Que les gouvernants notre chère espèce se montrent envers nous dignes de leur noble rôle, et ne viennent pas nous percer la langue parce que nous aurons pu

dire,

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sans intention de malveillance à leur égard, quelques paroles qui les inquiéteraient. Nous déclarons très-formellement que nous ne sommes mus, dans cette occasion, par aucun sentiment de mauvaise nature envers qui que ce soit; par conséquent, notre langage sera celui de la vérité convenable, et non celui de a fourberie calculée. Quand l'homme étudie dans le seul but de connaître et d'instruire, qu'il n'a pour maître que Dieu et pour amour que la fraternité, il ne doit craindre que de ne pas être assez instruit ou compris.

Pour faciliter cette étude aride, nous la présentous sous forme de controverse, par demandes et par réponses.

sur les

FACULTÉS PROPHETIQUES DE L'HOMME

D. Qu'est-ce que prophétiser ?

R. C'est décrire l'histoire de demain, comme on décrit celle d'hier.

D. S'il est possible de décrire l'histoire de demain, cette histoire existe donc?

R. Si elle n'existait pas en réalité ou en projets, elle serait inénarrable.

D. Si elle existe, à qui doit-elle l'être?

R. A ceux qui l'ont composée et qui la mettent en vibration.

D. Mais si les acteurs de cette histoire n'existent pas encore eux-mêmes?...

R. Qui donc n'existe pas? L'acteur qui entre en scène n'était-il pas dans les coulisses ou dans un autre lieu avant cette entrée ?... Prouvez-moi l'incréé, hors Dieu; je vous prouverai l'accidenté, l'incertain, l'inharmonisé, le commencement et la fin de tout ce qui

est.

D. Vous admettez ainsi que tout ce qui existe a toujours existé?

R. Oui, en fait de points vibrateurs et de vibrations

internes, mais non en fait de vibrations externes, puisque ces dernières ne peuvent exister que par le concours de celles sollicitées et accordées. Sollicitées et accordées en ce que je ne peux penser faire vibrer telle chose, sans admettre que cette faculté ne soit pas sujette à être entravée par la répugnance de la chose même pour cette vibration.

D. Je ne sais plus alors comment classer cet ordre d'études. Veuillez avoir l'obligeance de me donner des notions nécessaires à leur compréhension, s'il vous plaît.

R. Je ne connais quoi que ce soit qui ne renferme en lui tous les moyens d'être et de rapports avec ce qui lui est homogène. De ces deux facultés, la première ne peut exister que par la deuxième; car, pour que je sois, il faut que ce que je touche soit lui-même; sans ce séparé de moi que je trouve dans toute chose ou dans tout être, je ne saurais dire moi et lui. Dire moi et lui est donc indispensable à tout être pour ne pas se croire être le tout.

Il découle de cette proposition que si je veux être en relations quelconque avec vous, ce que je veux, vous pouvez ne pas le vouloir comme moi; ce que je peux, vous pouvez le pouvoir d'une autre manière. Toute graine, tout ovaire, tout germe, etc., sont des points complets d'eux-mêmes, mais des points inertes extérieurement, sans le secours d'autres points exté rieurs semblables ou homogènes à leur nature et utiles

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