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n'a que le cerveau dérangé. Toi, aveugle, regarde en haut! Toi, lunatique, qu'un accès jette çà et là, relève-toi! Toi, qui écumes de rage, que la saine raison te revienne! Ne l'aurait-on point cru, dis-je, si sur sa parole l'aveugle avait vu, si le lunatique se fùt redressé, si le furieux, apaisé par un mot, se fut jeté à ses pieds commé disciple et eût demandé à le suivre; et si enfin lui, le grand thaumaturge, eût sévi contre la folie de la superstition, qui aurait vu des démons dans des maladies? Mais le fils de Dieu ne parla point ainsi. Il a dit lui-même qu'il chassait les démons et il a donné à ses disciples le pouvoir de les chasser.

Il aurait donc aussi trompé ses disciples ! Les soixante-dix ne savaient pas non plus ce qu'ils faisaient quand, guérissant des maladies réelles, ils pensaient chasser des démons! Et il les aurait confirmés dans cette illusion, car il disait, qu'il avait vu « Satan tomber du ciel comme l'éclair.» (S. Luc, x, 17-18.)

Etait-ce la maladie des deux Gadaréens, qui entra dans les porcs, de manière à ce qu'ils se précipitassent dans le lac? quelle frénésie! ou bien, le fils de Dieu les a-t-il précipités dans la profondeur, afin de confirmer par un miracle la folie de la superstition des hommes qu'il voulait instruire, et de lui imprimer le sceau de la puissance de Dieu ? Quelle folie et quelle témérité dans une pareille assertion?

Et pourquoi soutenir une telle hypothèse? Parce qu'il ne peut y avoir de démons? Comment une génération, qui a vu des tyrans et des imposteurs, peut-elle nier la possibilité de la méchanceté, de la fourberie de Satan? Si la Providence souverainement sage, to

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1 Cette assertion n'en est pas moins hasardée. Ces docteurs nouveaux qui agissaient avec autant d'astuce que d'effronterie, finissaient bientôt par nier aussi les miracles; ils laissent la divinité de la doctrine se reposer sur la divinité non encore contestée du docteur; ensuite, celle-ci une fois rendue suspecte, fut bientôt niée. La morale sublime du Christianisme, et les grands enseignements sur la Providence et sur l'immortalité durent subsister par eux-mêmes jusqu'à ce qu'enfin le masque fût jeté et qu'un athéisme effronté vînt insulter, par un sourire satanique, aux hommes désolés.

lère les uns, pourquoi ne tolérait-elle pas aussi les autres, en leur posant pourtant, comme aux premiers, des bornes qu'ils ne peuvent dépasser?

Ou bien, l'homme qui a l'intelligence trop bornée pour savoir comment son propre esprit agit sur le corps, peut-il nier la possibilité de l'influence d'un esprit étranger sur nos organes. Savonsnous par hasard comment nos rêves se forment, ou pouvons-nous comprendre l'état du lunatique somnambule qui, les yeux fermés, marche pendant la nuit sur la faîtière d'une maison, sans tomber, si on ne lui ouvre pas les yeux et qu'on ne lui donne pas la connaissance de lui-même en le réveillant ? Qui peut s'expliquer cet état ou qui pourrait en nier la réalité?

Un des plus illustres savants qui aient existé, un homme d'un grand esprit et un sage, dit avec autant de justesse que d'élégance : « De toutes les objections qu'un incrédule fait, il n'en est aucune qui soit plus mauvaise que celle qui vient du défaut d'entendement. » (Haller, Lettres sur l'Apocalypse.)

D'où viennent donc ces dénégations tranchées de notre époque? Avons-nous acquis de nouvelles connaissances dans la philosophie, sur l'union secrète des êtres spirituels entre eux, ou sur leur influence à l'égard du monde physique? Nos philosophes qui datent d'hier sont-ils plus sages que Bacon, Newton, Pascal, nélon, Leibnitz et Haller? Autrefois l'empire de la philosophie gagnait sous une suite non interrompue de docteurs sous lesquels le disciple parfait mettait à profit les connaissances et l'expérience du maître et formait, lui aussi, des disciples dociles. Maintenant, des hommes qui ne font que paraître se révoltent, méprisent tout ce que le temps nous a donné, et flattent les passions et la vanité d'une foule non encore émancipée ; un édifice de doctrines bâti en l'air, succède à un autre, l'architecte est élevé au rang des dieux, et de son vivant encore, il apprend qu'il est oublié. Ces directeurs de la puissance, dans l'empire de la philosophie, se succèdent rapidement comme les empereurs romains au troisième siècle; aujourd'hui leurs noms sont proclamés à son de trompette; demain on les paie d'un sourire de pitié.

Si nous voulions douter de tout ce que nous ne pouvons ex

pliquer dans le monde physique, nous serions d'étranges contaures, un assemblage d'extravagance, de raffinerie et de stupidité; car dans le monde physique aussi nous rencontrons à chaque pas des choses que nous ne comprenons pas; tout même procède de ce qui est incompréhensible, parce que les phénomènes procèdent d'une cause, que nous indiquons par les effets; nous cherchons à expliquer cette cause et nous ne la comprenons pas. Voudrions-nous nier les phénomènes, parce que nous en ignorons la cause? Mais qu'est-il besoin de s'arrêter à une pareille folie! Eh! nous serions assez hardis pour juger le monde spirituel ? Serait-ce parce qu'ici, sans tomber dans le feu ou dans l'eau, nous pouvons tȧtonner avec plus de sûreté?

Oserions-nous, lors même que nous ne nions pas la possibilité de certaines relations du monde spirituel, déterminer d'après quelles lois (que nous lui prescrivons), le Tout-Puissant devrait agir? d'après quelles lois la souveraine sagesse devrait se conduire et gouverner le monde ?

Et en s'abaissant jusqu'à nous, dans sa miséricorde, Jésus-Christ ne nous a-t-il pas ouvert les yeux, par cet enseignement relatif aux esprits malins, quand il nous fait voir en eux des ennemis de Dieu et de l'homme, (n'en voyons-nous pas, même parmi les hommes?) quand il nous fait voir en eux, dis-je, des ennemis de Dieu et de l'homme, auxquels il mit un frein dès l'origine du monde, contre lesquels il nous donne des forces, dont les tentations exercent et conservent notre vertu, et dont l'audace doit échouer devant ceux que le Seigneur a rachetés; le Seigneur, l'adorable fils de la femme, l'Homme-Dieu, qui ôta à ces esprits, au moment de leur apparente victoire, la puissance à l'égard de tous ceux qui veulent marcher devant Dieu, à son exemple, par la force qu'il nous a acquise par sa vie et par sa mort?

FIN.

DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME.

LIVRE II.

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Matthieu, 97. — Dispute concernant le jeûne, 98. — Piscine de Jé-

rusalem et dispute au sujet d'un malade de trente-huit ans guéri, 100.

Epis rompus, 103. — Main desséchée guérie le jour du sab-

bat, 104.— Vocation des douze apôtres, 105.- -Les béatitudes, 106.

— Instructions données à ses apôtres, 115. — Suite du sermon sur la

montagne, aumônes, 129. — Prière, 132. — Véritable jeûne, 147.—

Trésor dans le ciel, 150.—Sollicitudes de cette vie, 152. — Faux

jugements, 154. — Faux prophètes, 159. — Lépreux et serviteur

d'un centurion guéris, 161, — Fils de la veuve de Naïm ressus-

cité, 162. — Députation de saint Jean vers Jésus, 163. — Malédic-

tions prononcées contre diverses villes, 166. — La pécheresse aux

pieds de Jésus, 168. — Prédication de Jésus, 171. — Guérison d'un

possédé aveugle et muet. Blasphèmes des pharisiens, ib. — Blas-

phème contre le Saint-Esprit non pardonné, 172. — Signe de Jonas,

Ninivites, reine de Saba, 175. —Parabole du semeur, 177. — L'i-

vraie, 179. — Autres paraboles, 180. — Pauvreté de Jésus, tempête

apaisée, 181. — Démons chassés et entrés dans un troupeau, 182.

—Hémorroïsse guérie et fille de Jaïre ressuscitée, 185. — Guérison

de deux aveugles et d'un possédé muet, 186. — Nul n'est prophète

dans sa patrie, 187. — Mission et instructions données à ses apó-

tres, 188.-Mort de saint Jean-Baptiste, 193. — Prédication de

Jésus et multiplication des pains, 197.-Jésus marchant sur la

mer, 198. — Promesse du pain eucharistique, murmure de ses dis-

ciples, 200. Traditions humaines opposées aux traditions divi-

nes, 204.- La Cananéenne aux pieds de Jésus demande et obtient

la guérison de sa fille, 206. - Guérison d'un sourd et muet, 207,

Autres guérisons et seconde multiplication des pains, 208. — Seconde

demande d'un prodige dans le ciel, 209.— Levain des pharisiens et

aveugle de Bethsaïde guéri, 210. — - Confession de saint Pierre, à

qui sont confiés les clefs du ciel, 211. — - Première prédiction de

sa mort et réprimande faite à saint Pierre, 214. — Conditions de sa-

lut, 215.

Transfiguration de Jésus-Christ, 219.- Lunatique non guéri par les
apôtres, et guéri par Jésus Christ, 221.—Seconde prédiction de
la mort de JésusChrist, 223. — Paiement de l'impôt, ib. — Dis-
pute des apôtres, gravité du scandale, pouvoir donné à ses apôtres,
efficacité de la prière, nécessité de remettre les offenses, 225. — Les
apôtres demandent le feu du ciel, réprimande de Jésus, 231.— Vo-
cation des soixante-douze, 233. — Le véritable prochain, histoire du
Samaritain, 236. — Jésus chez Marthe et Marie, 237.—Prière et
son efficacité, 239. — Autres discours où il se déclare contre l'hypo-
crisie et l'amour des richesses, 2 4 1. ➡ Il encourage ses disciples et

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