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vendredi, précisément au moment où les agneaux symboliques de Pàque furent immolés dans le temple.

Il y a encore une circonstance qui porte à croire que le premier jour de la fête de Pâque a été remis au Sabbat. Au deuxième jour de la fête, c'est-à-dire, comme Josèphe le dit formellement, au seize de nisan, furent offertes, suivant la fondation divine, les premières gerbes d'orge. Et, à partir de ce jour, la solennité de la Pentecôte des Juifs, tombait au cinquantième jour. D'après la tradition admise partout, cette fète est arrivée, cette année, un dimanche. Mais si la première gerbe d'orge eût été offerte le septième jour de la semaine (le Sabbat), la fête de la Pentecôte aurait dû tomber le septième jour de la semaine, au jour du Sabbat. Mais, si l'on voulait objecter que si la Pentecôte était tombée le dimanche, il serait arrivé que deux Sabbats se fussent suivis immédiatement, savoir, la veille de la Pentecôte, et le jour de la Pentecôte, rien n'empêcherait de croire qu'alors aussi la fète eût été remise par les princes des prètres, et qu'elle eût été célébrée par les apôtres au jour prescrit.

TROISIÈME APPENDICE.

UN MOT SUR LES POSSÉDÉS.

Les rapports fréquents des évangélistes sur les possédés ne peuvent échapper, même au lecteur le plus superficiel. Ces saints auteurs nous parlent d'un grand nombre de personnes tourmentées par de mauvais esprits, dont les uns s'emparèrent, à ce qu'il paraît, de tout leur corps, et même, jusqu'à un certain point, des facultés de leur âme, tandis que les autres les privaient seulement de l'usage d'un de leurs sens, ou les rendaient percluses d'un de leurs membres, ou les affligeaient de quelque maladie. De tous ceux dont il est fait mention, le fils de Dieu chassa les esprits impurs, soit que ceux qu'ils possédaient, poussés par le démon, le rencontrassent, soit qu'ils lui fussent amenés. Personne ne révoquait en doute la nature de l'état de ces personnes, et lorsque les ennemis

de Jésus-Christ le calomniaient, à cause du secours miraculeux qu'il accordait aux possédés, ils ne purent en nier l'existence, mais ils soutinrent qu'il chassait les démons par Béelzebub, prince des démons, avec lequel il était en rapport. (S. Matth., IX, 34 et XII, 24. -S. Marc, 111, 22. - S. Luc, XI, 15.)

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Que Jésus-Christ ait chassé les démons du corps des possédés, c'était, après plus de trois siècles, un fait si peu douteux, que l'empereur Julien, l'Apostat, cet ennemi aussi savant qu'ingénieux et violent du nom Chrétien, l'avoua. « On ne regardera certainement pas,» disait-il pour avilir Notre-Seigneur, « comme une chose bien merveilleuse que, dans les bourgs de Bethsaïde et de Béthanie, il ait guéri des estropiés et des aveugles et exorcisé des possédés. »

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Ce que la synagogue et Julien avouaient, a été nié effrontément par des Sadducéens modernes, qui, avec les disciples circoncis de Sadoc, disent: « Qu'il n'y a ni résurrection, ni ange, ni esprit. (Act. des apôt. XXIII, 8.) Mais cela est nié non-seulement par ceux qui disent ouvertement qu'ils ne veulent avoir aucune part au fils de David ni à l'héritage de la nouvelle Jérusalem, mais encore par de faux docteurs, qui confessent le christianisme pour le saper dans ses fondements; ou par d'autres, qui ont une idée assez basse de la sagesse de Dieu, pour se croire appelés à purifier l'or de sa parole dans le creuset de terre de leur arrogance et à le jeter dans le moule agréable d'une philosophie subtile; ou enfin par ceux qui sont assez pusillanimes pour s'accommoder à l'esprit du siècle, et pour craindre le blame d'une feuille périodique qui prospère aujourd'hui et qui demain est jetée au feu.

Quelques-uns nient l'état des possédés, parce qu'ils nient l'existence des démons. Ils ont été favorisés par divers théologiens protestants, qui depuis la dernière moitié du siècle precédent, on!, soit avec malice, soit avec l'assurance effrontée de l'irréflexion, dirigé des attaques secrètes contre le christianisme. L'impression qu'ils firent sur un si grand nombre de personnes, est une preuve parlante de la nécessité « d'une Eglise bâtie sur la pierre (Matth., xvi, 18), et le signe d'une sagesse plus qu'humaine, qui parlait par la bouche de saint Paul, enseignant à son Timothée,

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qui

comment il «< devait se conduire, » dans la maison de Dieu : «< est la colonne et le soutien de la vérité. » (I Timoth., vIII, 15.) '.

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Après le passage que je viens de citer, l'apôtre s'exprime ainsi : « Et certes, c'est quelque chose de grand, que ce mystère d'amour qui s'est manifesté dans la chair, qui a été autorisé par l'esprit, manifesté aux anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire. Il y en a qui ont osé enlever à l'Eglise du Dieu vivant »> les dénomi'nations honorables de l'apôtre, qui l'appelle la « colonné et le soutien de la vérité, en commençant le seizième verset par ces paroles: «< colonne et soutien de la vérité, » et lisant ainsi : « Je vous écris ceci, quoique j'espère aller vous voir bientôt; afin que, s'il m'arrive de tarder plus longtemps, vous sachiez comment vous devez vous conduire dans la maison de Dieu, » qui est la colonne et le soutien de la vérité; et certes, c'est quelque chose de grand, que ce mystère d'amour qui s'est manifesté dans la chair, etc. »

Ni Luther, dans sa traduction allemande, ni Bèze, ami et disciple de Calvin, dans sa traduction latine, ni Martin, le savant calviniste, dans sa version française, ni même l'interprète anglican, dans sa traduction anglaise, ne disent rien de cette innovation. Il est donc d'autant plus étrange pour moi de la trouver, en 1807, dans une traduction allemande du nouveau testament, par Charles et Léandre d'Esz. Cette innovation ne m'était pas inconnue; mais je savais combien peu de partisans elle avait tronvé même parmi les protestants. Peut-être que MM. Charles et Léandre d'Esz, autrefois bénédictins, aujourd'hui curés catholiques, ne l'auraient point admise s'ils avaient vu comment Grotius s'exprime à ce sujet. Voici ce que dit cet interprète savant, spirituel et naïf: « stulos kai edraióma tés aletheias » ( colonne et soutien de la vérité): ce sont des dénominations honorifiques de l'Eglise. Il est surprenant comment ceux qui les lui envient s'efforcent de lier ces mots avec la période suivante. Après avoir clairement démontré ce que ce procédé présentait de contraire au sens et au langage, et après avoir fait voir comment l'apôtre, dès qu'il eut parlé de la « maison de Dieu, >>> a emprunté une nouvelle image à l'idée d'un temple dans lequel des colonnes sont appuyées sur des bases, mais où les colonnes supportent la partie supérieure de l'édifice, et comment il compare ce dernier avec la vérité,

La religion est un tout magnifique, un temple harmonieux en toutes ses parties. La rupture d'une partie défigure et ébranle le tout, ou bien plutôt, comme ceci n'est pas au pouvoir des hommes, le tout n'a plus d'harmonie pour celui qui en voile une partie; alors on est bientôt porté à cacher d'autres parties, jusqu'à ce que l'image du temple même disparaisse au milieu des parties isolées et incohérentes, et que ceux qui en contemplaient la beauté, se retirent, ne trouvant plus rien d'agréable à la vue.

L'audace de ces docteurs modernes fut reçue par quelques-uns avec indifférence, et avec applaudissement par d'autres. Les premiers pensaient qu'on ne perdait rien en perdant le diable, et les seconds se réjouissaient de ne plus entendre parler de cet ennemi odieux; car beaucoup de personnes ressemblent à l'autruche, qui, comme on raconte, apercevant le chasseur, passe sa tète dans un buisson, se croyant en sûreté parce qu'elle ne voit plus celui qui la poursuit.

On se donna l'air de justifier la conduite de Dieu, qui, disaiton, ne pouvait pas permettre qu'un esprit nous entraînât au mal; et on exagéra cette idée, bien que nous fussions instruits par l'Ecriture que cet ennemi de Dieu et des hommes n'a d'autre pouvoir que celui que Dieu lui accorde, et que nous recevons de Dieu des forces pour lui résister et le vaincre. On ne voulait point convenir qu'on se formait une opinion indigne de Dieu, en s'imaginant que, dans l'Ecriture-Sainte, il n'a représenté qu'un fantôme; que le Saint-Esprit nous tient en garde contre un feu follet dont les illusions ne feraient que diviser et égarer notre vigilance.

Et comment malgré la clarté et la précision des avertissements des saintes Ecritures, et malgré l'union étroite de la doctrine, rela

Grotius continue ainsi : « L'Eglise soutient et élève la vérité (veritatem sustentat atque attollit ecclesia ), afin qu'elle n'échappe point aux esprits, et fait qu'elle soit vue en tous lieux; car chez des hommes qui ne sont point opiniâtres « le témoignage d'un grand nombre d'hommes intègres, qui disent tous qu'ils ont reçu cette doctrine, ces préceptes des apôtres, a une grande force. (Hug, Grotius Annot, in N. T. adep. I. Timoth. 111, 16.)

tive aux mauvais esprits avec les doctrines les plus sublimes de notre religion, on regarderait Satan et ses anges comme de pures fictions orientales! et parce que, d'après la tradition de l'antiquité la plus reculée, l'idée d'esprits déchus et hostiles, s'est trouvée, sous différentes formes, chez toutes les nations, on rejeterait le vrai avec le faux, avec une sagesse aussi bàtarde, aussi prétentieuse que superficielle, et on oublierait que cette croyance est fondée sur la vérité, de même que des ombres attestent la présence d'un objet réel.

Moins hardis que ceux-ci, d'autres se bornaient à nier qu'il existat des possédés du démon, malgré les nombreux témoignagnages de l'Ecriture, et à regarder l'état des malheureux, que Jésus-Christ et ses disciples ont guéri, comme une simple maladie. Cependant, les auteurs sacrés assurent formellement, qu'ils étaient possédés du démon; mais on réplique qu'ils n'en savaient pas davantage; pourtant, le fils de Dieu lui-même ordonne aux diables de les quitter, et ils sont guéris: on répond que, comme un docteur sage du peuple, il s'est conformé à ses préjugés et qu'il a guéri tout simplement des malades, (toutefois d'une manière miraculeuse.) Ses ennemis d'entre les Juifs disaient : 11 chasse les démons par le prince des démons. Ses faux amis d'entre les chrétiens, disent : Lui, « qui est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (S. Jean, xviii, 57.), s'est conformé à une superstition, et il a affirmé le mensonge par ses paroles et ses actions! bien plus encore, il l'a confirmé par des mira

cles!

Abstraction faite (s'il est permis de laisser un instant sans blâme, l'impiété d'une telle assertion), abstraction faite du blasphème de ces auteurs, on ne pourrait imaginer aucune raison pour laquelle Jésus aurait tardé à ouvrir les yeux au peuple sur sa superstition, lui qui pouvait faire ajouter foi à sa parole, par une guérison soudaine des boiteux, des aveugles, des furieux.

Ou bien, ne l'aurait-on point cru, s'il avait dit : Hommes d'Israël, les gens que vous voyez ici ne sont point possédés du démon. Celui-ci est aveugle comme le sont d'autres aveugles; ce jeune homme lunatique est comme tous les lunatiques; ce furieux

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