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qui devait sortir de la tribu de David. Que la supposition (B) mentionnée plus haut se soit réalisée, c'est-à-dire qu'Héli n'ait eu que des filles ou une fille seulement, Marie, c'est ce que je n'ose affirmer, et ce qu'il n'est point nécessaire non plus d'affirmer, à cause de ce qui a été dit plus haut (4), et aussi à cause de la conduite de Dieu, qui veillait d'une manière particulière sur tout

ceci.

8. Sur ce que nous avons dit ci-dessus (n. 6 et 7) se fonde (autant que nous peut le permettre l'obscurité qui règne dans ces sortes de généalogies) l'explication facile, suffisante et vraie de saint Luc (III, 23.) : « Jésus, fils, comme on le croyait, de Joseph, d'Héli. » (Ainsi porte textuellement le grec.) Cela veut dire : Un fils de Joseph, qui fut gendre d'Héli (car fils est souvent pris dans ce sens), ou bien : Jésus, bien qu'il ait été regardé comme le fils de Joseph, fut fils d'lléli, par Marie, sa mère, fille d'Héli (car le petit-fils est souvent appelé fils). Les deux explications reviennent au même, comme on voit. Beausobre et Lenfant ne veulent admettre, dans les remarques sur ce passage, que la dernière de ces deux constructions.

9. On voit, dans le premier livre des Paralipomènes (1, 50.), que, dans l'ancien Testament aussi, on dressait les tables généalogiques d'après la race des femmes. A combien plus forte raison cela pouvait-il se faire pour la naissance miraculeuse de Jésus !

10. Toutes les difficultés peuvent être levées très-convenablement par l'explication que nous avons donnée sur la généalogie, d'après saint Luc. Savoir : (A) Pourquoi saint Matthieu tire-t-il la conséquence que Jésus est fils de David, de ce que Joseph était l'époux de Marie de qui est né Jésus ? Marie était aussi de la raçe de David, et saint Matthieu semble le supposer comme une chose connue ou conforme aux usages, d'après ce que nous avons dit, n. 3, A. (B) Comment a été accompli ce qui fut dit à David, II des Rois, vi, 12-16, que le Messie sortirait de la race de David par Salomon? (Il n'est point dit par Nathan.) Les tribus de Nathan et de Salomon se sont réunies dans Zorobabel. Voyez plus haut, n. 4.

Différents interprètes ont été portés à suivre l'opinion de Jules l'Africain, qui admettait un mariage lévirique entre Jacob et la veuve de son frère Héli, mort sans enfants, duquel mariage serait né Joseph, qui aurait été ainsi le fils de Jacob selon la nature, et le fils d'lléli, selon la loi. Les Pères de l'Eglise, saint Jérôme, saint Ambroise, et saint Augustin, se montrent également favorables à l'opinion de Jules l'Africain. (lliér. in Matth.; Amb. in Lucam; Aug. retract., vi, 71, et alibi.) Mais cette explication, outre qu'elle n'est fondée que sur la simple autorité de cet écrivain, présente des difficultés, puisque, dans ce cas, Jésus descendrait de David par Héli et Marie, uniquement selon les formes et la force légales.

D'autres docteurs de l'Eglise, saint Basile, par exemple, disent que Joseph avait épousé Marie, parce qu'elle était de sa tribu. (Bas., VIII, contre Julien.) Cette explication parait être la plus ancienne, comme nous le voyons par l'objection que Celse fait à ce sujet. (Orig., liv. II, n. 32.) << Issue d'une telle race (race royale), la femme du charpentier ne serait assurément pas restée si inconnue. » Dans le grec il est dit: Ouk an é tou tektonos gune télikoutou genous tugchanousa égnôei, ce qui, dans la réimpression faite à Wurzbourg de l'édition de Delarue, est traduit ainsi : Neque fabri uxor tanto genere ortam se ignorasset. Ceci est, à mon avis, inexact et contraire à la réponse suivante d'Origène : « Les pauvres descendent-ils donc nécessairement de parents pauvres, et les rois ne peuvent-ils descendre que des rois ? Nous en voyons de nos jours qui, issus d'une race riche et considérée, sont plus pauvres que Marie; et d'autres qui sortent d'une famille obscure, et qui sont des princes et des rois. >> A cette occasion je ferai observer, à regret, que la traduction latine, dans les éditions grecques, même les plus estimées, est souvent fautive, et qu'elle induit en erreur plus d'un lecteur. C'est ainsi qu'à l'occasion du passage cité de Celse, on ne pensait pas que agnoein pouvait avoir la rare signification passive, comme akouei, dans akouei basileus, rex dicitur.

Bullet a traité cette question à fond dans son ouvrage qui a pour titre Réponses critiques sur divers endroits des livres saints, 3 vol,; et j'ai adopté la majeure partie de son explica

tion. J'ajouterai aux passages que j'ai déjà tirés de son livre, les suivants : (Tom. II, p. 279.)

(1) « Il n'y a point d'opposition entre ces deux généalogies, puisque, dans l'une, on donne celle de Marie, dans l'autre celle de son époux. Il n'y a point de fausseté ni dans l'une, ni dans l'autre. Jésus est vraiment, selon la chair, fils de David, puisque les branches de Salomon et de Nathan se sont réunies dans Zoróbabel, un des ancêtres de Marie, sa mère. Il est fils, par adoption et par éducation, de saint Joseph. En cette qualité, il a les mêmes droits que s'il en eût été le fils selon la nature. » (P. 340.)

(2) « On ne peut raisonnablement attendre que nous montrions l'accord de ces deux généalogies avec évidence, le temps nous ayant ravi les monuments nécessaires..... Tout ce qu'on peut avec justice exiger de nous, c'est que nous donnions un dénouement plausible à la difficulté qu'on nous oppose........... D'ailleurs, lorsqu'on trouve quelques obscurités dans les auteurs grecs et latins, on n'attend pas des savants qu'ils répandent sur ces endroits une évidence qui ne laisse rien à désirer. On est satisfait, si, par quelque conjecture probable, ils en facilitent l'intelligence. » (Pages 279 et 280.)

L'obscurité est bien augmentée par les coutumes des Juifs (pag. 281-283). (Ici on cite des mariages léviriques', des adoptions, des noms doubles, des noms semblables, donnés à des personnes différentes. )

Les explications que nous venons de reproduire furent aussi admises, non-seulement par Bullet et autres, mais encore, quant aux faits principaux, par Bergier; de la Religion, tom. VIII, p. 384, et par l'auteur de l'Evangile médité, tom. I, ainsi que par l'auteur d'un Mémoire imprimé à Ewald, en 1804, et ayant pour titre : Ewalds christliche monatsschrift (Recueil mensuel et chrétien d'Ewald), tom. II, pag. 1, 102 et suiv. Celui-ci ne rap

I «

Mariages léviriques » veut dire, un mariage qu'un homme a contracté avec la veuve de son frère, mort sans enfants, afin de lui susciter une race, » ( dérivé du latin levir, le frère de l'époux. )

porte rien de nouveau, si ce n'est la conjecture que voici: Joseph serait convenu avec Marie de se faire inscrire, lors du recensement ordonné par les Romains, non sous le nom de son propre père, mais sous celui de son beau-père, afin de confirmer, aux yeux de la postérité, la véritable généalogie de l'enfant illustre. Ce serait de ce recensement, fait pour les Romains, que saint Luc, qui écrivit pour Théophile, aurait extrait la table généalogique, etc. Cette convention supposée entre Joseph et Marie, n'est fondée sur rien qui puisse la rendre probable; elle n'est même pas nécessaire pour éclaircir l'obscurité, et Joseph eût été compromis s'il ne s'était pas fait inscrire sous le véritable nom de son père. Il est certain que l'évangéliste saint Luc avait d'autres sources où il a puisé; et quand même il aurait vu la prétendue table généalogique, donnée par Joseph, elle n'aurait cependant pas pu lui servir pour toute la suite de ses ancêtres, jusqu'à Nathan et David, que cette table ne contenait certainement

pas.

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DEUXIÈME APPENDICE.

SUR LA PAQUE CÉLÉBRÉE PAR NOTRE SAUVEUR, AVEC SES DISCIPLES,

LA VEILLE DE SA MORT.

Quelques précis que soient les témoignages de trois évangélistes qui semblent mettre hors de doute que, la veille de sa mort, Notre-Seigneur a célébré avec ses apôtres la Pâque prescrite par la loi, d'une manière légale et au temps voulu, il y eut néanmoins des hommes très-chrétiens qui élevèrent des doutes à ce sujet. On a cru, à cause de quelques expressions de l'évangéliste saint Jean, qu'il fallait donner un autre sens à ces témoignages. Cette opinion a été exposée avec érudition et avec sagacité. Elle a été réfutée de même. On a prouvé, ce me semble, que les passages de saint Jean peuvent se concilier d'une manière fort naturelle avec les témoignages des trois autres évangélistes, sans qu'il soit nécessaire de forcer en rien le sens des uns ou des autres.

Il ne sera pas inutile, pour l'éclaircissement de ce qui va suivre, de jeter un coup-d'œil sur l'établissement des fêtes de Pàque chez les Israélites.

Lorsque, après neuf plaies que Dieu avait envoyées sur l'Egypte, le cœur du roi s'était encore endurci aut point de ne pas laisser partir les Israélites, le Seigneur fit savoir à ceux-ci, par Moïse, qu'il voulait encore envoyer une plaie sur le pays, l'extermination de tous les premiers-nés du sexe masculin. Au soir du quatorzième jour du mois d'Abib qui, depuis lors, était le premier de leur année religieuse, chaque père de famille devait tuer un agneau male, et marquer de son sang les poteaux et les linteaux de sa maison. Ils devaient faire rôtir l'agneau au feu et le manger avec du pain sans levain et avec de la laitue. Ils devaient le manger tout entier avec ceux qui habitaient leurs maisons, de manière que, suivant qu'une famille était petite ou nombreuse, plusieurs familles mangeaient d'un agneau, ou une seule mangeait plus d'un

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