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le Seigneur Jésus est allé et venu sur la terre, commençant depuis le baptême de Jean jusqu'au jour qu'il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui soit témoin avec nous de sa résurrection. Et ils en présentèrent deux, Joseph, appelé Barsabas, lequel était appelé le juste, et Matthias. Et, priant, ils dirent: Seigneur, vous qui connaissez les cœurs de tous, montrez-nous lequel des deux vous avez élu, afin qu'il prenne sa part du ministère et de l'apostolat dont Judas s'est détourné pour aller en sa demeure. Aussitôt ils tirèrent leurs noms au sort, et le sort tomba sur Matthias, et il fut compté parmi les onze apôtres. (Act. des Ap., 1, 15-26.)

Quelle assemblée ! Ils étaient seulement cent-vingt 2, mais quelles àmes! La bienheureuse mère du Fils de Dieu, ses apôtres qui seront assis«< sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël » (S. Matth., XIX, 28); qui ont vécu avec Jésus pendant trois ans, eux, qu'il appelait ses amis, ses frères !

Inaperçues, inconnues à un monde couvert de temples consacrés aux idoles, et où, si on excepte le temps avant le déluge, les passions les plus sauvages étaient plus que jamais déchainées, ces ames pieuses étaient assemblées, montrant des vertus, que le monde ne connaissait point, pour lesquelles il n'avait pas de noms, l'humilité, la foi, l'espérance et la charité!

Pierre entra dans son ministère de grand pasteur, comme vicaire visible de l'invisible « grand pasteur des brebis, que le Dieu de paix a ressuscité d'entre les morts, par le sang du testament éternel, » (Héb., xш11, 20. ) qu'il appelle dans son épitre, le prince des pasteurs et l'évêque de nos âmes. (I ép. de S. Pierre, v, 4, et 11, 25.) Les apôtres entrèrent, en même temps que lui, dans

I « Depuis le baptême de Jean; » cela veut dire, depuis le temps où Jésus-Christ avait été baptisé par saint Jean.

«

2 « Cent vingt seulement, » c'est à-dire dans Jérusalem. De ces cinq cents frères » auxquels Jésus-Christ était apparu, sans nul doute, en Galilée, après sa résurrection, la plupart étaient apparemment Galiléens, puisque Jésus avait passé la plus grande partie du temps de son ministère en Galilée.

leurs saintes fonctions d'évêques et de pasteurs, auxquelles le Fils de Dieu lui-même les avait consacrés. Son souffle avait créé dans Adam une ame vivante (Gen. 11, 7.); son souffle anima aussi les pasteurs futurs de force pour le renouvellement de l'humanité déchue.

Déjà alors, ils firent choix d'un co-apôtre, d'un évêque comme eux. Ils présentèrent deux saints hommes; mais comme ils leur paraissaient également dignes, ils eurent recours au sort. Ce ne fut point sans le secours du Saint-Esprit qu'ils employèrent cette mesure. Il la leur inspira, voulant les influencer indirectement, parce qu'ils n'étaient pas encore devenus hommes, et que les forces du Saint-Esprit qu'ils attendaient, en suppliant, ne s'étaient pas encore répandues sur eux dans toute leur plénitude1.

I Dans la suite, le choix des évêques ne se fit plus par la voie du

sort.

A L'HISTOIRE DE JÉSUS-CHRIST.

PREMIER APPENDICE.

SUR LA DOUBLE TABLE GÉNÉALOGIQUE DE JÉSUS-CHRIST, SELON LES ÉVANGÉLISTES SAINT MATTHIEU ET SAINT LUC

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Salathiel (propre fils de Jécho-Salathiel (gendre de Ner).

nias )

Zorobabel (de la race de Salo- | Zorobabel ( aussi de la race de

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Pour lever les difficultés qui se font remarquer dans ces deux tables généalogiques, et en expliquer les déviations, il faudrait, ce me semble, procéder en commençant, non pas par le bas,

mais par le haut. De cette manière on répandrait peut-être quelque lumière sur les derniers personnages. Ainsi :

1. Dans les deux tables généalogiques paraissent Salathiel et son fils Zorobabel. Dans celle de saint Matthieu, le père de Salathiel est appelé Jéchonias; Néri, dans celle de saint Luc. Le fils de Zorobabel, ou petit-fils de Salathiel, est appelé Abiud dans saint Matthieu, et Résa dans saint Luc.

2. Salathiel et Zorobabel, vivant à la même époque, sont des noms donnés aux mèmes personnes dans les deux évangélistes. Il n'y a aucune raison d'en douter; il y en a d'autant moins que, parmi le petit nombre de ceux qui étaient revenus de l'exil, une telle coincidence double des noms du père et du fils, ne pourrait se conjecturer. A la vérité, il existait alors un autre Zorobabel, fils de Phadaïa (I, Paralip., III, 19.); mais, afin de distinguer ce dernier de celui qui est nommé par saint Matthieu et par saint Luc, Esdras l'appelle Zorobabel, fils de Salathiel, et cinq fois le prophète Aggée le nomme ainsi. C'est donc sans motif que Jansénius soutient que les noms, dont saint Matthieu et Saint Luc se sont servis, s'appliquent à des personnes différentes.

3. Comment expliquera-t-on cette circonstance que Salathiel s'appelle, dans saint Matthieu, fils de Jéchonias, et, dans saint Luc, fils de Néri ?

Salathiel, fils de Jéchonias, épousa la fille de Néri: cela peut

être.

(4) Parce que les Israélites d'une race distinguée (Voy. dans le grec, Tobie, 1, 9 et iv, 12, et Judith, vIII, 1-2), principalement ceux de la race de David, de laquelle devait sortir le Messie, cherchaient à ne point confondre leur sang avec celui d'une autre tribu; ou bien :

(B) Parce que Néri n'avait point de fils, mais seulement des filles, peut-être une fille unique. Cette dernière supposition est vraie; je vais la déduire des raisons suivantes: (a) Lorsqu'un père avait un fils ou des fils, sa race était continuée par ce fils ou par ces fils, et ils héritaient de ses biens. (¿) Seulement, dans le cas où il n'y avait pas de fils, le nom et la famille du père étaient conservés par son gendre, auquel les biens du

père tombaient en partage. (c) Or, nous voyons, dans ces tables généalogiques de saint Matthieu et de saint Luc, que Zorobabel, fils de Salathiel (peut-être fils unique), est compté aussi parmi les descendants de Néri, et que l'un des fils de ce dernier, nommé Abiud, continua la race de Jéchonias; que l'autre, appelé Résa, continua la famille de Néri, dont, par conséquent, il hérita aussi les biens patrimoniaux.

4. D'après cela, les races de Salomon et de Nathan se confondaient dans Zorobabel.

5. Il résulte d'un passage important de Zacharie (xii, 10-13.), que la race de Nathan, à l'époque du retour de l'exil, existait encore, et qu'elle devait se conserver jusqu'au temps du Messie.

6. Convaincus que Jésus n'était que le fils de Marie, les apôtres le nommèrent fils de David, comme dit, entre autres, saint Paul: « Lequel lui est né de la race de David, selon la chair. » (Rom., 1, 3.) Les rabbins appellent Marie, Mirjam, fille d'Héli, et ces mêmes rabbins disent que la femme de Nathan, fils de David, est la mère du Messie. (Voy. les Gnomes de Bengel, pag. 10 et 245, et autres. ) Le rapport des rabbins est d'autant plus important, que, pour combattre la mission de Jésus, ils auront fait les plus grandes recherches sur son origine 1.

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7. D'après ce qui a été dit plus haut (no 3. A) on peut admettre que Joseph, issu de la race de David, a épousé une femme de sa race, et on peut le faire avec d'autant plus de raison, que l'on regardait alors comme prochain l'avénement du Messie,

* Les traditions chrétiennes appellent le père de la sainte vierge Joachim, ce qui en hébreu veut dire Jéhojakim. Mais Jehojakim et Éli sont chez les hébreux un même nom. On a déjà fait remarquer ailleurs que les Juifs, par respect pour le nom de Jéhovah, ne prononçaient pas volontiers les noms qui commençaient par un J, mais qu'ils les changeaient en noms qui avaient la même signification que celui qu'ils ne voulaient point prononcer. C'était à cause de cela que Judes l'apôtre (frère de Jacques) fut aussi appelé Thaddée; l'un et l'autre veulent dire louange. Joïada fut changé en Barachias; l'un et l'autre signifient : Béni du Seigneur,

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