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avec lui, à son ascension, dans le ciel, le siège des manifestations de Dieu, siége où celui qui remplit l'univers de sa présence, rend les esprits bienheureux par sa vue.

« Or la mère de Jésus et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas', et Marie-Madeleine, étaient debout près de sa croix. Jésus done, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère Femme, voilà votre fils. Après il dit au disciple: Voilà votre mère. Et depuis cette heure là le disciple la reçut chèz lui. »

:

Ce fut à ce moment que le glaive perça le cœur de Marie, ainsi que le saint vieillard le lui avait prédit peu après la naissance de son divin Fils. (S. Luc, 11, 38.) La parole pleine d'amour de son Fils, le Fils de Dieu, lui procura un peu de soulagement. Et quelle sainte joie n'a-t-elle pas dû éprouver, dans la suite, elle et le disciple, que Jésus avait aimé, par la sainte alliance que Jésus lui-même établit entre eux en ce moment!

<< Et c'était environ la sixième heure. Et la sixième heure du jour venue, les ténèbres se répandirent sur toute la terre2, jusqu'à la neuvième heure; et le soleil fut obscurci. »

• ‹ De Cléophas, » d'après l'usage ordinaire du langage, c'est-à-dire la fille de Cléophas. Nous trouvons cependant une déviation de cet usage de la langue dans les actes des Apôtres (1, 13.), où Jude, le frère de Jacques-le-jeune est appelé, après celui-ci, « Jude de Jacques. » L'opinion probable est que cette Marie, sœur de la mère de Jésus, est appelée « de Cléophas» d'après son époux Cléophas, qui doit avoir été le même qu'Alphée. Ou, comme Tillemont croit, elle était d'abord femme d'Alphée, puis, après la mort de celui-ci, elle épousa Cléophas. D'Alphée elle avait eu quatre fils: Jacques, Joseph, Simon et Jude, qui, comme cousins de Jésus, furent appelés ses frères, (S Matth., XIII, 55. ) Jacques et Jude sont les auteurs des épîtres qui portent leurs noms.

1 L'expression epi pasan tên gến dans saint Matthieu, et eph' olên tén gén, dans les évangélistes saint Marc et saint Luc, peut signifier sur tout le pays aussi bien que sur toute la terre: Beaucoup de saints Pères

« Et à la neuvième heure Jésus jeta un grand cri, en disant : Eloi, Eloi, lamma Sabacthani ! C'est-à-dire, mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné? »

Qui peut, autrement qu'en bégayant, parler des mystères de l'amour de Dieu ? A ce moment, sur le Golgotha, sa divinité, qui ne le quittait point, priva sa sainte humanité de toute consola

appliquent ces paroles à toute la terre, c'est-à-dire, à l'hémisphère qui était éclairée à cette heure là par le soleil. Origène, et un grand nombre d'autres commentateurs, les appliquent au pays de la Judée. Eusèbe nous a conservé, dans sa chronique, un passage remarquable d'un écrit de Phlegon, affranchi de l'empereur Adrien ( qui régnait depuis 117 jusqu'en 138), lequel passage est ainsi conçu : « Dans la quatrième année de la deux-cent deuxième Olympiade, il y eut une éclipse de soleil qui fut plus grande que toutes celles qui sont parvenues à notre connaissance. A la sixième heure ( à midi ), il faisait nuit, de telle sorte que les étoiles paraissaient au ciel, et il y avait en Bithynie, un grand tremblement de terre qui renversa une partie considérable de la ville de Nicée. » (Eusèb., Chronolog. ) D'après la chronologie d'un grand nombre de savants, l'époque dont il est ici question coincide avec l'année de la mort de notre Sauveur. Ce même Eusèbe cite un autre écrivain grec, qu'il ne nomme pas, et qui s'exprime ainsi : « Le soleil était obscurci, la Bithynie ébranlée par un tremblement de terre, une grande partie de Nicée s'est écroulée. » ( Chronique d'Eusèbe. )

Jules-l'africain, qui a vécu au commencement du troisième siècle, cite ce passage; et en même temps, celui d'un autre auteur, Thallus, qu'il réfute, parce que Thallus avait regardé cette obscurité comme l'effet d'une éclipse ordinaire du soleil, laquelle ne peut avoir lieu pendant la pleine lune.

Tertullien, qui florissait au deuxième siècle, et qui vivait jusqu'à l'an 216, et Rufin, qui a vécu dans la dernière moitié du quatrième siècle et jusqu'en 410, renvoient tous deux les Romains païens, pour la preuve de ces ténèbres, aux archives publiques (Tertul., apol. XXI. )

Il est évident que cette obscurité ne pouvait être l'effet d'une éclipse ordinaire du soleil, parce que celle-ci ne peut avoir lieu pendant

tion, comme elle l'en avait privé la veille dans le jardin de Gethsemani. «S'étant rendu lui-même malédiction pour nous ra cheter de la malédiction » (Aux Gal., 11, 13.), il nous a mérité la bénédiction éternelle et a voulu se sentir abandonné de son Père, afin que nous fussions un, comme lui et le Père sont un, qu'il fût en nous et le Père en lui » (S. Jean, xvII, 22-23.)

Quand Notre Sauveur prononça, à haute voix, ces paroles qui sont le commencement du vingt-unième psaume, il voulut rappeler à ceux qui l'écoutaient le contenu de tout le psaume qui renferme les plaintes les plus lamentables, l'image la plus vive de ses souffrances, la confiance sans bornes en Dieu, sa louange, et les suites glorieuses de la rédemption.

« Et quelques-uns de ceux qui étaient là, l'entendant, disaient: Voilà qu'il appelle Elie ! »

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Ensuite Jésus, sachant que tout était consommé, afin que l'E

criture fût accomplie, dit: J'ai soif. Et l'un d'eux, courant, emplit de vinaigre une éponge; et l'ayant mise au bout d'un roseau d'hysope, il lui donnait à boire, en disant: Attendez, voyons si Elie viendra pour le détacher de la croix.

»

Voici ce qui avait été prédit dans le psaume LXVIII, 26 : Ils m'ont donné du fiel pour nourriture, ils m'ont présenté du vinaigre pour étancher ma soif.

« Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est

consommé !

« Et Jésus, jetant de nouveau un grand cri, dit Mon Père,

la pleine lune, et que la Pâque des Juifs devait toujours être célébrée à la pleine lune. Si toutefois Phlégon parle de cette obscurité, et s'il est vrai qu'on a vu les étoiles au firmament, ce phénomène ne pouvait pas venir non plus de l'obscurcissement de l'atmosphère, qui accompagne ou précède ordinairement de grands tremblements de terre. Le Seigneur a voulu que la nature elle-même témoignât, par des signes extraordinaires, en faveur du plus grand événement qui ait jamais eu lieu sur la terre.

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L'hysope, qui chez nous est une plante peu élevée, atteint, dans l'Asie, la force et la hauteur d'un roseau.

je remets mon âme entre vos mains. Et, en disant ces paroles, il expira. » (Ps. xxx, 6.)

Il prononça ces paroles du Psaume « Mon Père, je remets mon âme entre vos mains, » d'une voix forte, afin de montrer par là que, suivant les forces de la nature, il pouvait vivre encore quelques heures, mais qu'il voulait mourir alors, parce que tout était consommé; parce qu'il avait vidé jusqu'à la dernière goutte le calice, c'est-à-dire la mesure marquée de toute éternité de ses souffrances. Il mourut à ce moment, parce qu'il le voulait ainsi, lui qui avait dit aux Juifs, à peu près quatre mois auparavant : « C'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin que je la reprenne de nouveau. Nul ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; et j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre de nouveau 1. J'ai reçu ce commandement de mon Père.» (S. Jean, x, 17-18.)

Quel respect il nous enseigne pour la parole de Dieu, cette lisière sûre dans notre état d'enfance ici-bas; ce bâton de pélerin, qui nous a été donné pendant notre voyage vers la patrie céleste, pour être le flambeau qui guide nos pas, la lumière qui é claire le sentier » (Ps. cxviii, 105.), quand nous traversons la vallée ténébreuse de la mort! Dans les dernières heures de sa vie mortelle, il prononce deux fois les paroles de David, et rend son dernier soupir en proférant les paroles que l'Esprit saint avait dictées au saint poète.

« Et le voile du temple fut déchiré en deux, depuis le haut

1 « Attaché à la croix, il rendit son esprit avec une parole,» dit Tertullien. Si je ne me trompe, il compare l'obscurcissement du soleil en plein midi à cette sortie de la vie, de la part de Jésus-Christ, dont les forces n'étaient pas encore épuisées. Voici comment il s'exprime: Et tamen ( je lis comme Rigault, et tandem, au lieu du Et tamen ordinaire) suffixus spiritum cum verbo dimisit prævento carnificis officio. Eodem momento dies, medium orbem signante sole subducta est. Tertullien n'aurait-il point écrit: Eodem modo, d'autant plus, que les ténèbres avaient déjà commencé trois heures avant la mort de JésusChrist? Tertul., apol. xx1,)

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jusqu'en bas; et la terre trembla, et les pierres se fendirent; et les tombeaux furent ouverts, et plusieurs corps des saints qui étaient morts se levèrent; et, sortant de leurs tombeaux après sa résurrection, ils vinrent dans la ville sainte, et apparurent à plusieurs. (S. Matth., XXVII, 31-53. S. Marc, xv, 20-58. S. Luc, XXIII, 26-46. -S. Jean, XIX, 16-30.)

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C'est ainsi que Dieu glorifia son fils qui, élevé au-dessus de toute gloire, devait être glorifié à cause de ceux qu'il avait rachetés.

La nature avait porté son deuil pendant trois heures au milieu d'une obscurité miraculeuse. Peu avant sa mort l'obscurité disparut. A peine avait-il incliné la tête, que de nouveaux signes de terreur vinrent annoncer la grandeur de celui qui était attaché à I. a croix comme une malédiction.

Condamné à mort par Pilate, Jésus-Christ fut mené au Golgotha, vers la troisième heure (à neuf heures du matin), à l'heure du sacrifice du matin de chaque jour. Il inclina sa tête, et rendit son esprit entre les mains de son Père, vers la neuvième heure (à trois heures après midi), à l'heure du sacrifice du soir, qui était plus solennel que celui du matin, et auquel assistait un plus grand nombre de fidèles venus dans le temple pour prier. Pendant les deux sacrifices, un prêtre se tenait dans le sanctuaire, brûlant de l'encens sur l'autel d'or des parfums; il était placé immédiatement devant le Saint des Saints, et avait le visage tourné vers cette partie du sanctuaire, dont il n'était séparé que par le voile. Le peuple, ayant le visage tourné vers le sanctuaire, se tenait dans le vestibule des femmes, où l'on brûlait, sur l'autel des holocaustes, le sacrifice du matin, ou celui du soir. C'était un agneau égorgé, et par conséquent une victime sanglante. Chacun priait pour soi, suivant que son cœur le lui inspirait, tandis qu'il y avait entre le peuple et le sanctuaire, dans le vestibule étroit d'Israël, des hommes spéciaux, qui représentaient les douze tribus et récitaient à haute voix certaines prières. Je présume qu'ils chantaient aussi des Psaumes, louaient Dieu. Le prêtre qui brûlait l'encens devait par conséquent voir le déchirement miraculeux du voile, Le Saint des Saints, dans

et

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