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né, et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait point de logement pour eux dans l'hôtellerie. (St. Luc, 11, 1–7.) »

C'est par l'orgueil et la sensualité que nos premiers parents ont péché; pour nous, nous péchons aussi par orgueil ou par sensualité, ou plutôt par les deux passions à la fois; car l'orgueil seul peut nous entraîner à la désobéissance envers Dieu, et la sensualité fixe ses regards sur des objets terrestres, de telle manière que nous perdons de vue notre éternité. C'est pour abaisser notre orgueil et pour détruire notre sensualité que le Dieu de gloire a voulu naître dans une crèche. « Car, vous savez, dit l'apôtre, quelle a été la charité de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s'est fait pauvre pour l'amour de vous, afin que vous devinssiez riches par sa pauvreté. (II Corinth., viii, 9.)

Tous les sujets de l'immense empire romain devaient se faire inscrire, c'est ce qui obligea Joseph et Marie à aller à Bethleem où devait naître le Messie. (Mich., v, 2.)

Cette multitude d'hommes amenée par le dénombrement encombra tellement la ville que le fils de Dieu n'y put trouver place que dans une crèche !

moneuontos tés surias kuréniou, ainsi : « Ce dénombrement a été fait avant que Quirinus fut gouverneur de Syrie.» Nous avons, en effet, des exemples de cet emploi du mot protos. Oti prótos mou én, « car il a été avant moi. » ( Saint Jean, 1, 15 et 30.) Et ailleurs : Ei o cosmos umas misei, ginoskete oti emé próton umón memiséke. Ainsi, « si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. » (Saint Jean, xv, 18.)

1 Pourquoi l'appelle-t-on premier-né, lui qui resta toujours fils unique? Parce que, chez les Israélites, le premier-né, par conséquent le fils unique, avait des droits particuliers: le droit de succession, originaire. ment aussi le droit du sacerdoce, et celui du double héritage. Ce n'est pas sans un mouvement de l'esprit de Dieu que saint Luc et saint Matthieu appellent premier-né celui-là qui est roi, quoique son royaume ne soit pas de ce monde, qui est grand-prêtre selon l'ordre de Melchisédech, celui dont l'héritage ne fut pas seulement Israël, mais encore l'ųniversalité des nations.

LIVRE SECOND.

DEPUIS LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST JUSQU'A SÖN BAPTÊME.

CHAPITRE PREMIER.

Or, en la même contrée, il y avait des bergers qui gardaient tour-à-tour leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. Et voici l'ange du Seigneur qui parut près d'eux, et la clarté de Dieu les environna, et ils furent saisis d'une grande crainte. Et l'ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une grande joie, laquelle sera pour tout le peuple, parce qu'aujourd'hui, en la cité de David, un Sauveur vous est né, le Christ, le Seigneur. Et ceci sera un signe pour vous: Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. Et soudain, avec l'ange, parut la multitude des armées célestes louant Dieu, et disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. » (St. Luc, 11, 8–14. )

C'est le sens de la Vulgate, autorisé par des manuscrits de l'antiquité: Gloria in altissimis Deo, el in terra pax hominibus bonæ voluntatis! c'est-à-dire : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix aux hommes de bonne volonté sur la terre. » Quelques-uns lisent eudokia au lieu de eudokias, bonæ voluntatis au lieu de bona voluntas, soit que cette interprétation ait guidé le traducteur latin, soit que sa traduction ait donné lieu, dans quelques manuscrits de l'original, à cette interprétation. Mais on ne trouvera pas un seul exemple où eudokia veuille dire la promptitude de la volonté chez les hommes. Ce mot signifie : contentement, faveur, bienveillance, amour de Dieu pour les hommes, grâce de Dieu. A la vérité, les Pères de l'Eglise latine, sinon tous au

Je ne puis mieux faire que d'ajouter à ces sublimes paroles quelques réflexions de l'excellent Duguet. Après avoir fait observer les caractères de vérité de cet admirable récit, car les hommes n'inventent pas de semblables fictions; après avoir fait observer combien doit être familiarisé avec les mystérieuses grandeurs du ciel, celui qui peut parler ainsi, sans réflexions, sans préambule, et sans aucun ornement d'éloquence humaine, du plus grand des mystères, de l'incarnation du Verbe; qu'il devait bien connaître la majesté de celui qui, devenu enfant, fut couché dans une crèche, pour pouvoir réunir ces deux qualifications si opposées : « Le Messie, le Seigneur, et l'enfant couché dans une crèche, et donner pour signe distinctif de celui qui est particulièrement appelé le Seigneur, des langes et une crèche. » Duguet continue ainsi : « Nous, ou plutôt nos oreilles se sont habituées, depuis le temps qu'on nous en parle, à cette nouvelle, mais comme elle a dû étonner dans le moment où elle fut annoncée! Et comme il paraît peu probable qu'elle devait être annoncée de la sorte. Et soudain avec l'ange parut la multitude des armées célestes louant Dieu, et disant: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »

« Chose étonnante! dans trois mots nous découvrons les causes et les effets de l'incarnation du Fils de Dieu ! mais qui les aurait remarqués dans ce premier moment, si les anges ne les eussent révélés aux hommes ? Qui savait que Dieu, avant que Jésus-Christ, se revêtant de notre chair, devint adorateur de son Père, ne pouvait jamais être honoré d'une manière digne de lui? Qui connaissait la division, je dirai plus, l'inimitié qui existait entre le

moins la plupart, ont adopté le sens de la Vulgate; mais les Pères grecs, dont le témoignage a incontestablement plus de poids ici, et de plus, suivant dom Calmet, les traductions arabe, copte, appliquent ce mot eudokia à Dieu. Je doute qu'une interprétation faite sur l'original, et non sur la Vulgate, fût d'accord sur ce point avec celle-ci. J'aurais volontiers employé le mot bienveillance, parce qu'il me semble exprimer mieux que tout autre le vrai sens; mais il a maintenant, par l'abus qu'on en a fait, une signification trop froide et trop mondaine,

ciel et la terre, avant que le Dieu du ciel descendît du ciel sur la terre, afin de les unir tous deux par les liens de la paix ? Qui considérait tous les hommes, sans en excepter même les Juifs, comme des enfants de colère, avant que Jésus-Christ, se mettant à la place des pécheurs, se chargeât de leur malédiction, changeant cette malédiction en bénédiction, et leur attirant l'amour et la bienveillance de son Père, dont il était seul digne ?

« Ces vérités essentielles de la religion, qui étaient alors inconnues à presque tous les hommes, cachées qu'elles étaient dans l'obscurité des prophéties, renferment tout. Et elles sont renfermées dans trois mots, mais dans des mots si clairs et si simples, qu'il n'y avait qu'un ange qui pût les dire, et que celui qui ne le sent pas doit avoir peu d'idées du merveilleux. » (Principes de

la Foi chrétienne, part. 3, c. 36, art. 5 1.)

Continuons le récit du saint Evangile :

« Et, après que les anges se furent retirés dans le ciel, les bergers dirent entre eux : Allons jusqu'en Bethleem, et voyons ce qui est arrivé et ce que le Seigneur nous a fait connaître. Et ils vinrent en hâte, et ils trouvèrent Marie, Joseph, et l'enfant couché dans la crêche. Et l'ayant vu, ils connurent la vérité de ce qui leur avait été dit de cet enfant 2. Et tous ceux qui les entendirent admirèrent ce qui leur était dit par les bergers. Or, Marie gardait toutes ces choses, les méditant en son cœur. Et les bergers retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues, comme il leur avait été dit. » (Saint Luc, 11, 8-20.)

"

CHAPITRE II.

Quand les huit jours furent accomplis pour circoncire l'enfant, alors il fut appelé du nom de Jésus, nom par lequel l'ange

I Puissent quelques-uns de mes lecteurs désirer faire connaissance avec ce petit ouvrage, aussi propre, selon moi, à affermir les fidèles dans leur croyance, qu'à convaincre les incrédules.

2 La Vulgate dit: Cognoverunt de Verbo,

l'avait nommé, avant qu'il eut été conçu dans le sein de Marie. »> (S. Luc, 11, 21.)

Entendons l'apôtre à ce sujet : « Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, formé d'une femme et soumis à la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et que nous devinssions ses enfants adoptifs. » (Aux Gal., iv, 4–5.)

CHAPITRE III.

:

« Jésus donc étant né en Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voilà que des mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, disant : Où est celui qui est né le roi des Juifs? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. Ce que le roi Hérode ayant entendu, il se troubla, et tout Jérusalem avec lui, et assemblant tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il leur demandait où devait naître le Christ. Ceux-ci lui dirent: Dans Bethleem de Juda; car il a été écrit par le prophète Et toi, Bethleem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les villes de Juda, car de toi sortira le chef qui régira Israël mon peuple. Alors Hérode, ayant appelé en secret les mages, s'informa soigneusement du temps où l'étoile leur était apparue; et, les envoyant en Bethléem, il dit: Allez, et informez-vous soigneusement de l'enfant ; et, lorsque vous l'aurez trouvé, dites-le moi, afin que moi aussi je vienne et je l'adore. Et, après avoir entendu le roi, ils partirent; et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient alla devant eux, jusqu'à ce qu'elle s'arrêtât au lieu où était l'enfant. Or, voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une grande joie ; et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère; et, se prosternant, ils l'adorèrent; et, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et, ayant reçu dans leur sommeil l'avertissement de ne point retourner vers Hérode, ils revinrent dans leur pays par un autre chemin. » (S. Matth., II, 1-12.)

Exposer toutes les conjectures faites au sujet de ces mages, cela me conduirait très-loin. Ce nom de mages, originairement affecté à la race sacerdotale des Mèdes et des Perses, se répandit ensuite

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