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XXIII. Confiant en lui-même, Probus ne redouta ni les barbares ni les tyrans. Combien l'empire eût été heureux sous ce prince, s'il n'y eût plus eu de soldats! Les provinces n'eussent plus eu à pourvoir à l'approvisionnement de la métropole, le trésor n'aurait plus eu de troupes à payer, la république eût conservé ses richesses intactes; le prince n'ayant aucunes dépenses à faire, les contributions fussent devenues inutiles : c'était le siècle d'or que promettait Probus. Plus de camp nulle part, nulle part le son de la trompette, plus d'armes à fabriquer; ce peuple de guerriers, dont les séditions troublent maintenant la république, se livrerait paisiblement à l'étude, cultiverait les beaux-arts, parcourrait les mers; ajoutez à cela que personne ne perdrait la vie dans les combats. Dieux cléments! de quels crimes la république romaine s'est-elle rendue coupable envers vous, pour l'avoir privée d'un si grand prince? Qu'ils osent donc se montrer maintenant, ceux qui dressent des soldats pour des guerres civiles, qui arment les frères contre leurs frères, qui excitent les enfants à se souiller du sang paternel, et qui contestent la divinité de Probus, divinité que nos empereurs ont sagement voulu consacrer par des statues, honorer par des temples, et célébrer par les jeux du Cirque.

XXIV. Les descendants de Probus, soit par haine, soit par crainte de l'envie, quittèrent Rome, et allèrent se fixer en Italie dans les environs de Vérone, de Benacum et de Larium. Une particularité que je ne saurais omettre ici, c'est que, sur le territoire de Vérone, la foudre en tombant sur la statue de Probus, changea la couleur de sa robe prétexte. Les aruspices expliquèrent ce prodige, en disant que les descendants de ce prince brilleraient un jour d'un tel éclat dans le sénat, que tous s'élèveraient aux premières dignités. Nous n'en avons

Hist. Auguste. II.

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vidimus posteri autem videntur æternitatem habere. Senatus mortem Probi gravissime accepit, æque populus. Et quum esset nuntiatum Carum imperare, virum bonum quidem, sed longe a moribus Probi, causa filii ejus Carini, qui semper pessime vixerat, tam senatus, quam populus, inhorruit metuebant enim unusquisque tristiorem principem, sed magis improbum metuebant heredem.

Hæc sunt, quæ de Probo cognovimus, vel quæ digna memoratu existimavimus. Nunc in alio libro, et quidem brevi, de Firmo, et Saturnino, et Bonoso, et Proculo dicemus : non enim dignum fuit, ut quadrigæ tyrannorum bono principi miscerentur. Post deinde, si vita suppetit, Carum incipiemus propagare cum liberis.

cependant vu encore aucun qui ait confirmé cette prédiction; mais il est vrai de dire que la chaîne de ses descendants peut s'étendre jusqu'à l'époque la plus reculée. La nouvelle de la mort de Probus affecta gravement le sénat et le peuple; mais grande fut leur consternation, lorsqu'ils apprirent que l'empire avait été déféré à Carus, homme de bien sans doute, quoique son caractère ne pût entrer en parallèle avec celui de Probus, mais dont le fils Carin avait toujours mené une vie des plus répréhensibles on craignait moins encore d'avoir un empereur obscur, que de lui voir un successeur méchant.

Voilà ce que nous savons sur Probus, du moins ce que nous avons cru digne de mémoire. Maintenant nous allons, dans le livre qui suit, parler en peu de mots de Firmus, de Saturnin, de Bonose et de Proculus; car nous n'avons pas cru devoir mêler l'histoire d'un excellent prince à celle de quatre tyrans plus tard, si les dieux nous prêtent vie, nous ferons la biographie de Carus et de ses fils.

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I. MINUSCULOS tyrannos scio plerosque tacuisse, aut breviter præterisse. Nam et Suetonius Tranquillus, emendatissimus et candidissimus scriptor, Antonium ' et Vindicem tacuit, contentus eo, quod eos cursim perstrinxerat ; et Marius Maximus, qui Avidium Marci temporibus, Albinum et Nigrum Severi, non suis propriis libris, sed alienis innexuit. Et de Suetonio non miramur, cui familiare fuit amare brevitatem. Quid Marius Maximus, homo omnium verbosissimus, qui et mythistoricis se voluminibus implicavit, num ad istam descriptionem curamque descendit? At contra Trebellius Pollio ea fuit diligentia, eaque cura in edendis bonis malisque principibus, ut etiam triginta tyrannos uno breviter libro concluderet, qui Valeriani et Gallieni, nec multo superiorum aut inferiorum fuere principum temporibus. Quare nobis etiam non minima fuit cura, ut, dictis Aureliano, Tacito et Floriano, Probo etiam, magno ac singulari principe, quum dicendi essent Carus, Carinus,

[De J.-C. 274 - 280 ]

VIES

DE FIRMUS, DE SATURNIN, DE PROCULUS ET DE BONOSE.

1. La plupart des historiens, je le sais, ont passé sous silence les petits tyrans, ou n'en ont dit que bien peu de chose. Ainsi Suétone Tranquille, écrivain aussi clair que châtié, ne s'est point occupé spécialement d'Antoine et de Vindex, mais s'est contenté d'en dire quelques mots en passant; Marius Maximus, non plus, n'a point consacré de pages particulières à Avidius, contemporain de Marc Aurèle, ni à Albinus et à Niger, qui vivaient du temps de Sévère, et n'en a fait mention qu'en parlant d'autres personnages. Je comprends le motif de Suétone, qui aimait naturellement la brièveté; mais pourquoi Marius Maximus, le plus prolixe des historiens, et qui a mêlé des volumes entiers de fables à ses écrits, n'a-t-il pas daigné descendre à traiter cette partie de nos annales? Trebellius Pollion, au contraire, fut d'une exactitude telle, et apporta tant de soin à publier les vies des bons et des mauvais princes, qu'il a même réuni dans un seul livre de peu d'étendue celles des trente tyrans qui se sont élevés sous Valérien et sous Gallien, aussi bien que sous les princes qui avaient occupé le trône un peu avant ou après eux. Nous avons donc cru, après avoir fait l'histoire d'Aurélien, de Tacite, de Florien, et

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