Obrazy na stronie
PDF
ePub

Pamphylie et des autres provinces voisines de l'Isaurie, il marcha sur l'Orient. Il soumit aussi les Blemmyes, et envoya à Rome les prisonniers de cette nation, qui furent pour le peuple romain un spectacle aussi nouveau que surprenant. Il affranchit, en outre, Coptos et Ptolémaïs de l'état de servitude où les tenaient les barbares, et soumit ces villes à l'empire romain. Il tira de ce fait d'armes un grand avantage, car les Parthes lui envoyèrent des ambassadeurs pour lui avouer leurs craintes et lui demander la paix. Probus les reçut avec hauteur et les renvoya chez eux plus effrayés que jamais. On prétend qu'il refusa les présents que lui avait adressés le roi des Parthes, et qu'il écrivit la lettre suivante à

Narsès :

« Je suis surpris de ce que vous nous envoyez une si faible partie de tout ce qui doit un jour nous appartenir. Possédez donc toutes les choses auxquelles vous attachez tant de prix, en attendant qu'il nous plaise de les posséder à notre tour car nous savons pour cela ce qu'il faut faire. >>

Grand fut l'effroi de Narsès en recevant cette lettre, et surtout en apprenant que Probus avait arraché des mains des Blemmyes Coptos et Ptolémaïs, et qu'il avait exterminé ce peuple qui, auparavant, était la terreur des nations.

XVIII. Après avoir fait la paix avec les Perses, Probus revint en Thrace, et établit sur le sol romain cent mille Bastarnes qui restèrent fidèles à la république; mais il n'en fut pas de même d'un grand nombre de nouveaux sujets qu'il tira d'autres nations, c'est-à-dire de celles des Gépides, des Gautunnes et des Vandales, qui tous violèrent la foi du serment, et qui, tandis que Probus était occupé des guerres des tyrans, se répandirent par terre et par mer dans presque toutes les parties du monde, non sans honte et sans dommage pour la gloire

quidem ille diversis vicibus, variisque victoriis oppressit, paucis domum cum gloria redeuntibus, quod Probi evasissent manus. Hæc Probus cum barbaris gessit. Sed habuit etiam non leves tyrannicos motus: nam et Saturninum, qui Orientis imperium arripuerat, variis præliorum generibus et nota virtute superavit. Quo victo, tanta in Oriente quies fuit, ut, quemadmodum vulgo loquebantur, mures rebelles nullus audiret. Deinde quum Proculus et Bonosus apud Agrippinam in Gallia imperium arripuissent, omnesque sibi jam Britannias, Hispanias, et braccata Galliæ provincias vindicarent, barbaris semet juvantibus, vicit. Ac ne requiras plura vel de Saturnino, vel de Proculo, vel de Bonoso, suo eosdem inseram libro, pauca de iisdem, ut decet, immo ut poscit necessitas, loquuturus. Unum sane sciendum est, quod Germani omnes, quum ad auxilium essent rogati a Proculo, Probo potius perservire maluerunt, quam cum Bonoso et Proculo esse. Gallis omnibus et Hispanis ac Britannis hinc permisit, ut vites haberent, vinumque conficerent. Ipse Almam montem, in Illyrico circa Sirmium, militari manu fossum, lecta vite consevit.

XIX. Dedit Romanis etiam voluptates, et quidem insignes, delatis etiam congiariis. Triumphavit de Germanis et Blemmyis: omnium gentium drungos usque ad quinquagenos homines ante triumphum duxit. Vena

de Rome. Probus, toutefois, les battit dans diverses rencontres et remporta sur eux plusieurs victoires qui leur coûtèrent tant d'hommes, que ce fut une gloire, pour le petit nombre qui retournèrent dans leur patrie, d'avoir pu échapper aux mains de cet empereur. Probus en finit ainsi avec les barbares; mais il eut aussi à réprimer plusieurs séditions fort graves suscitées par les tyrans il vainquit entre autres dans divers combats, avec son courage accoutumé, Saturnin, qui s'était emparé de l'empire d'Orient. Après la défaite de cet usurpateur, l'Orient jouit d'une tranquillité telle, que ce dicton avait couru alors: On n'y entend pas même une souris bouger. Ensuite, avec l'aide des barbares, Probus vainquit Proculus et Bonose, qui avaient pris la pourpre à Cologne, dans la Gaule, et qui déjà s'emparaient de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et des provinces de la Gaule Narbonnaise. Mais je n'en dirai pas ici davantage sur Saturnin, Proculus et Bonose, me réservant d'en parler dans une biographie spécialement écrite pour eux, mais qui sera courte, comme il convient, ou plutôt comme la nécessité l'exige. Il est bon, toutefois, de dire ici que tous les Germains, lorsque Proculus leur demanda de le secourir, préférèrent servir sous les ordres de Probus, que de marcher avec Bonose et Proculus aussi, en raison de cette préférence, Probus permit à tous les Gaulois, Espagnols et Bretons, d'avoir des vignes et de faire du vin, et lui-même tit fouir par ses soldats, dans l'Illyrique, aux environs de Sirmium, le sol du mont Alma, et y planta des ceps choisis.

XIX. Il donna des fêtes magnifiques aux Romains et leur offrit le congiaire. Il triompha des Germains et des Blemmyes, et fit précéder son char de bataillons composés de cinquante hommes de toutes les nations. Il donna dans le Cirque une chasse somptueuse où le

tionem in Circo amplissimam dedit, ita ut populus cuncta diriperet. Genus autem spectaculi fuit tale. Arbores validæ, per milites radicitus vulsæ, connexis late longeque trabibus affixæ sunt, terra deinde superjecta, totusque Circus ad silvæ consitus speciem, gratia novi viroris effronduit. Immissi deinde per omnes aditus struthiones mille, mille cervi, mille apri, mille damæ, ibices, oves feræ, et cetera herbatica animalia, quanta vel ali potuerunt, vel inveniri; immissi deinde populares rapuit quisque, quod voluit. Edidit alia die in Amphitheatro una missione centum jubatos leones, qui rugitibus suis tonitrua excitabant : qui omnes e posticis interempti sunt, non magnum præbentes spectaculum, quum occidebantur: neque enim erat bestiarum impetus ille, qui esse e caveis egredientibus solet. Occisi sunt præterea multi, qui dirigere nolebant, sagittis. Editi deinde centum leopardi Libyci, centum deinde Syriaci, centum leænæ, et ursi simul trecenti : quarum omnium ferarum magnum magis constat spectaculum fuisse, quam gratum. Edita præterea gladiatorum paria trecenta, Blemmyis plerisque pugnantibus, qui per triumphum erant ducti, plerisque Germanis et Sarmatis, nonnullis etiam latronibus Isauris.

:

XX. Quibus peractis, bellum Persicum parans, quum per Illyricum iter faceret, a militibus suis per insidias interemptus est. Causæ occidendi ejus hæ fuere : primum, quod nunquam militem otiosum esse per

gibier était laissé à la disposition du peuple. Voici la description de ce spectacle. De grands arbres arrachés avec leurs racines par les soldats furent fixés sur un assemblage de longues poutres liées entre elles en long et en large, et qu'on recouvrit de terre le Cirque tout entier, planté d'arbres dans tout l'éclat de leur verdure, offrait ainsi l'aspect merveilleux d'une forêt. On lâcha ensuite par toutes les avenues mille autruches, mille cerfs, mille sangliers, mille daims, des ibis, des brebis sauvages, et autres animaux herbivores autant qu'on en put nourrir, ou plutôt qu'on en put trouver; puis on donna accès au peuple, et chacun y prit ce qu'il voulut. Un autre jour il fit lancer en même temps dans l'amphithéâtre cent lions à longue crinière. Ces animaux, dont les rugissements étaient comparables au bruit du tonnerre, furent tous tués au sortir des loges souterraines, mourant sans donner de grandes marques de courage ces bêtes n'avaient pas la fougue qu'elles montrent ordinairement quand elles sortent des voûtes grillées; plusieurs même, qui ne voulaient pas quitter leurs loges, furent tuées à coups de flèches. Parurent ensuite cent léopards de Libye, cent de Syrie, cent lionnes et trois cents ours en même temps : le spectacle de tous ces animaux féroces fut plutôt merveilleux qu'agréable. Enfin furent introduits trois cents paires de gladiateurs, parmi lesquels combattirent plusieurs Blemmyes qui avaient précédé le char triomphal de Probus, plusieurs Germains et Sarmates, et même quelques brigands isauriens.

XX. Sur ces entrefaites, Probus faisait ses préparatifs pour la guerre de Perse, lorsque, passant par l'Illyrique, il périt victime d'embûches que lui tendirent ses soldats. Ce qui d'abord les porta à lui ôter la vie, c'est que jamais il n'avait pu souffrir qu'ils restassent

« PoprzedniaDalej »