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senatus elegit: Tacitum dico, augustissimum virum, ut qui hactenus sententiis suis rempublicam juvit, nunc juvet jussis atque consultis. » Acclamatum est a populo : « Felicissime Tacite auguste, dii te servent!» et reliqua, quæ solent dici. Hoc loco tacendum non est plerosque in litteras retulisse, Tacitum absentem, et in Campania positum, principem nuncupatum : quod verum est, nec dissimulare possum : nam quum rumor emersisset, illum imperatorem esse faciendum, discessit, atque in Baiano duobus mensibus fuit; sed inde deductus, huic senatusconsulto interfuit, quasi vere privatus, et qui vere recusaret imperium.

VIII. Ac ne quis me Græcorum alicui, vel Latinorum existimet temere credidisse, habet bibliotheca Ulpia in armario sexto librum elephantinum, in quo hoc senatusconsultum perscriptum est, cui Tacitus ipse manu sua subscripsit: nam diu hæc senatusconsulta, qua ad principes pertinebant, in libris elephantinis scribebantur. Inde ad exercitus profectus : ibi quoque, quum primum tribunal ascendit, Mosius Gallicanus præfectus prætorio in hæc verba disseruit : « Dedit, sanctissimi commilitones, senatus principem, quem petiistis paruit præceptis et voluntati castrensium ordo ille nobilissimus. Plura mihi apud vos, præsente imperatore, non licet loqui. Ipsum igitur, qui tueri nos debet, loquentem dignanter audite. » Post hoc Tacitus augustus dixit: « Et Trajanus ad imperium senex venit, sed ille ab uno deductus est: at me, sanctissimi com

de ses avis, la servira maintenant par la sagesse de ses ordres et de ses décrets. » Le peuple répondit par les acclamations ordinaires : « Heureux Tacite, empereur auguste! que les dieux veillent sur toi!» N'oublions pas une circonstance mentionnée dans tous les mémoires du temps, c'est que Tacite était absent, et retiré en Campanie lors de son élection le fait est parfaitement exact, et je ne puis le dissimuler. Quand on parla de le faire empereur, il quitta Rome, et alla passer deux mois près de Baïa; puis, forcé de revenir, il prit part à la délibération que j'ai dite, mais comme simple sénateur, avec la ferme intention de refuser la pourpre.

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VIII. Et qu'on ne m'accuse pas d'avoir suivi légèrement quelque historien grec ou latin; car on voit à la bibliothèque Ulpienne, sixième compartiment, une tablette d'ivoire où ce décret du sénat est consigné tout au long, avec la signature autographe de Tacite lui-même. En effet, ce fut l'usage pendant longtemps de transcrire sur l'ivoire toutes les résolutions du sénat concernant les empereurs. Tacite se rendit aux armées, et dès qu'il eut pris place sur le tribunal, Mésius Gallicanus, préfet du prétoire, s'exprima ainsi : « Nobles compagnons d'armes, le sénat vous a donné l'empereur de votre choix ; l'illustre compagnie s'est rendue aux désirs et à la volonté des armées. La présence de l'empereur m'empêche de vous en dire davantage : écoutez donc avec bienveillance celui qui est chargé de notre salut. » Alors, Tacite auguste, prenant la parole: « Trajan aussi, dit-il, était avancé en âge quand il parvint à l'empire or, il n'y arriva que par la volonté d'un seul homme, et moi, nobles compagnons d'armes, c'est par vous d'abord, par vous qui savez apprécier vos em

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Hist. Auguste. II.

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militones, primum vos, qui scitis principes approbare, deinde amplissimus senatus, dignum hoc nomine judicavit : curabo, enitar, efficiam, ne vobis desint, si non fortia facta, at saltem vobis atque imperatore digna consilia. >>

IX. Post hoc, stipendium et donativum ex more promisit, et primam orationem ad senatum talem dedit : <<< Ita mihi liceat, patres conscripti, sic imperium regere, ut a vobis me constet electum, ut ego cuncta ex vestra facere sententia et potestate decrevi. Vestrum est igitur ea jubere atque sancire, quæ digna vobis, digna modesto exercitu, digna populo Romano esse videantur. » In eadem oratione, Aureliano statuam auream ponendam in Capitolio decrevit : item statuam argenteam in curia, item in templo Solis, item in foro divi Trajani. Sed aurea non est posita dedicatæ autem sunt solæ argenteæ. In eadem oratione, cavit ut, si quis argento publice privatimque æs miscuisset, si quis auro argentum, si quis æri plumbum, capitale esset, cum bonorum proscriptione. In eadem oratione, cavit ut servi in dominorum capita non interrogarentur, ne in causa majestatis quidem; addidit ut Aurelianum omnes pictum haberent. Divorum templum fieri jussit, in quo essent statuæ principum bonorum, ita ut iisdem, natalibus suis, et Parilibus, et kalendis januariis, et votis, libamina ponerentur. In eadem oratione, fratri suo Floriano consulatum petiit, at non impetravit, idcirco quod jam senatus omnia nundina suffectorum consulum clauserat.

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pereurs, et ensuite par la volonté du sénat, que je suis appelé à l'empire aussi mettrai-je tous mes soins et toute ma gloire à répondre à votre confiance, sinon par des exploits éclatants, du moins par une sagesse digne de vous et d'un empereur. »

IX. Alors il promit, selon l'usage, la solde et la bienvenue. Voici les premières paroles qu'il prononça dans le sénat : « Permettez-moi, pères conscrits, de gouverner en homme qui tient de vous l'empire. Je suis résolu à ne rien faire que d'après vos avis et sous votre autorité : c'est donc à vous de prendre les mesures, et de voter les lois qui vous sembleront dignes de vous, dignes d'une armée vaillante et sage, dignes du peuple romain. » Le même discours annonçait qu'il serait élevé à la mémoire d'Aurélien une statue d'or dans le Capitole, et trois statues d'argent, dans le sénat, dans le temple du Soleil, et sur le forum de Trajan. On n'éleva jamais la statue d'or : les statues d'argent furent seules consacrées. En même temps il déclarait que le mélange de l'argent et du cuivre, dans les usages publics et particuliers, le mélange de l'or et de l'argent, du cuivre et du plomb, entraînerait la peine de mort et la confiscation des biens. Il abolissait le témoignage des esclaves contre leur maître, même dans les accusations de lèse-majesté. Il enjoignait à tous d'avoir une image d'Aurélien. Il voulait élever aux dieux un temple, où figureraient les statues des bons princes, pour qu'aux jours anniversaires de leur naissance, aux fêtes de Palès, aux calendes de janvier, et à l'époque des voeux solennels, on leur offrît des libations. Enfin, il demandait le consulat pour Florien, son frère; mais il ne put l'obtenir, parce que le sénat avait déjà fermé la liste des consuls substitués. On dit même qu'il se félicita vivement de l'indépendance dont le sénat fit preuve, en lui refu

Dicitur autem multum lætatus senatus libertate, quod ei negatus esset consulatus, quem fratri petierat. Fertur denique dixisse, «< Scit senatus quem principem fecerit. »

X. Patrimonium suum publicavit, quod habuit in reditibus, sestertium bis millies octingenties5. Pecuniam, quam domi collegerat, in stipendium militum vertit. Togis et tunicis iisdem est usus, quibus privatus. Meritoria intra Urbem stare vetuit: quod quidem diu tenere non potuit. Thermas omnes ante lucernam claudi jussit, ne quid per noctem seditionis oriretur. Cornelium Tacitum, scriptorem historia Augustæ, quod parentem suum eumdem diceret, in omnibus bibliothecis collocari jussit; et, ne lectorum incuria deperiret, librum per annos singulos decies scribi publicitus in evicis archiis jussit, et in bibliothecis poni. Holosericam vestem viris omnibus interdixit. Domum suam destrui præcepit, atque in eo loco thermas publicas fieri privato sumptu jussit. Columnas centum Numidicas, pedum vicenum ternum, Ostiensibus donavit de proprio. Possessiones quas in Mauritania habuit, sartis tectis Capitolii deputavit. Argentum mensale, quod privatus habuerat, ministeriis conviviorum, quæ in templis fierent, dedicavit. Servos urbanos omnes manumisit utriusque sexus; intra centum tamen, ne Caniniam transire videretur.

XI. Ipse fuit vitæ parcissimæ, ita ut sextarium vini tota die nunquam potaverit, sæpe intra heminam. Convivium vero unius gallinacei, ita ut sinciput adderet, et ova. Præ omnibus, oleribus affatim ministratis, lactu

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