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X. On trouvera peut-être tous ces détails bien frivoles; mais, pour bien connaître l'histoire, il ne faut rien négliger. Il remplit donc plusieurs fois les fonctions de général et de tribun en chef, et près de quarante fois, à diverses époques, il les remplit par intérim. Une fois, entre autres, il suppléa ce fameux Ulpius Crinitus, qui faisait remonter son origine jusqu'à Trajan. C'était un vaillant homme, en effet, et bien digne d'être comparé à Trajan: c'est lui qu'on a représenté avec Aurélien dans le temple du Soleil, et que Valérien avait l'intention de faire César. A la tête de cette armée, Aurélien rétablit les frontières, fit faire un butin considérable aux soldats, enrichit la Thrace de bestiaux, de chevaux, d'esclaves, de captifs; puis il plaça dans le palais des Césars une partie des dépouilles, et entassa dans la villa particulière de Valérien cinq cents esclaves, deux mille vaches, mille juments, dix mille brebis, et quinze mille chèvres. C'est alors que Crinitus rendit de publiques actions de grâces à l'empereur, qui était en ce moment aux thermes près de Byzance, et qu'il lui dit : « C'est un grand témoignage de votre estime, que de m'avoir donné un lieutenant comme Aurélien.» Aussi l'empereur voulut-il qu'il fût désigné consul.

XI. On ne lira pas sans intérêt la lettre suivante écrite à Aurélien, et le récit de cette adoption.

Lettre de Valérien à Aurélien. « Si un autre que vous, cher Aurélien, était capable de remplacer Ulpius, je me reposerais avec vous sur son zèle et sur ses talents. Vos conseils m'auraient aidé dans cette recherche. Chargez-vous donc de porter la guerre du côté de Nicopolis; et que l'État, grâce à vous, ne s'aperçoive pas de la maladie d'Ulpius. Je ne vous dis pas : Faites beaucoup; mais faites de votre mieux. L'armée entière est à vos ordres. Vous avez trois cents ar

Ityreos trecentos, Armenios sexcentos, Arabas centum quinquaginta, Saracenos ducentos, Mesopotamios auxiliares quadringentos: habes legionem tertiam Felicem, et equites cataphractarios octingentos. Tecum erit Hartomundus, Haldegastes, Hildemundus, Carioviscus. Commeatus a præfectis necessarius in omnibus castris est constitutus Tuum est, pro virtutibus tuis atque solertia, illic hiemalia et æstiva disponere, ubi tibi nihil deerit; quærere præterea, ubi carrago sit hostium, et vere scire quanti qualesque sint; ut non vinum aut annona consumatur, aut tela jaciantur, in quibus res bellica constituta est. Ego de te tantum, Deo favente, spero, quantum de Trajano, si viveret, posset sperare respublica. Neque enim minor est, in cujus locum fidemque te legi. Consulatum cum eodem Ulpio Crinito in annum sequentem, a die undecimo kalendarum juniarum, in locum Gallieni et Valeriani, sperare te convenit sumptu publico; levanda est enim paupertas eorum hominum, qui, diu reipublicæ viventes, pauperes sunt, et nullorum magis. >> His quoque litteris indicatur quantus fuerit Aurelianus, et revera; neque quisquam aliquando ad summam rerum pervenit, qui non a prima ætate gradibus virtutis ascenderit.

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XII. Litteræ de consulatu. « Valerianus Augustus Ælio Xifidio, præfecto ærarii. — Aureliano, cui consulatum detulimus ob paupertatem, qua ille magnus est, ceteris major, dabis, ad editionem circensium, aureos Antoninianos trecentos, argenteos Philippeos minutulos tria millia, in

chers ituréens, six cents Arméniens, cent cinquante Arabes, deux cents Sarrasins, et quatre cents auxiliaires de la Mésopotamie; vous avez la troisième légion, la légion Heureuse, et huit cents cavaliers portant cuirasse. Vous aurez avec vous Hartomond, Haldegaste, Hildemond et Cariovisque. Les vivres nécessaires ont été expédiés à tous les camps par les préfets. C'est à vous de faire votre plan de campagne, d'après vos connaissances et votre habileté, et de prendre vos quartiers d'hiver dans un pays où rien ne vous manquera. Tâchez de découvrir le campement des ennemis, et de savoir au juste leur nombre et leur force. Veillez à ce que l'on ne consomme pas en pure perte le vin, le pain ni les traits: vous savez combien cela est précieux à la guerre. Je compte sur vous, avec l'aide de Dieu, comme on compterait sur Trajan lui-même, s'il vivait encore; et le général à la place duquel je vous envoie, ne le cède pas à ce grand homme. Vous pouvez, vous et Ulpius, compter sur le consulat pour l'année prochaine, à la place de Gallien et de Valérien; le onzième jour des calendes de juin, vous entrerez en charge. L'État en payera tous les frais, car personne ne mérite mieux cette faveur que ceux qui, après l'avoir servi de longues années, sont restés pauvres. » On voit par cette lettre même ce que c'était qu'Aurélien, et ce fut un grand homme en effet : on n'arrive guère au rang suprême, sans avoir, dès sa jeunesse, passé par tous les degrés de la vertu.

XII. Lettre au sujet du consulat. «< Valérien Auguste à Élius Xiphidius, préfet du trésor. Nous avons nommé Aurélien consul. Mais, pour que sa pauvreté, qui l'honore, et le met au-dessus de tous, n'empêche pas les représentations du Cirque, vous lui compterez trois cents antonins d'or, trois mille petits philippes d'argent et

ære sestertium quinquagies; tunicas multicias viriles decem, lineas Ægyptias viginti, mantelia Cypria paria duo, tapetia Afra decem, stragula Maura decem; porcos centum, oves centum convivium autem publicum edi jubebis senatoribus et equitibus Romanis; hostias majores duas, minores quatuor. » Et quoniam etiam de arrogatione aliqua me dixeram positurum, quæ ad tantum principem pertinerent, quæso ne odiosior verbosiorve ea re videar: quam fidei causa inserendam credidi ex libris Acholii, qui magister admissionum Valeriani principis fuit, libro Actorum ejus nono.

XIII. Quum consedisset Valerianus Augustus in thermis apud Byzantium, præsente exercitu, præsente etiam officio palatino, assidentibus Memmio Fusco, consule ordinario, Babio Macro, præfecto prætorii, Quinto Ancario, præside Orientis; assidentibus etiam a parte læva Avulvio Saturnino, Scythici limitis duce, Murentio ad Ægyptum destinato, Julio Tryphone, orientalis limitis duce, et Meceo Brundusino, præfecto annonæ Orientis, et Ulpio Crinito, duce Illyriciani limitis et Thracii, et Fulvio Bojo, duce Rhætici limitis, Valerianus Augustus dixit : « Gratias tibi agit, Aureliane, respublica, quod eam Gothorum potestate liberasti. Abundamus per te præda, abundamus gloria, et his omnibus, quibus Romana felicitas crescit. Cape igitur tibi pro rebus gestis tuis coronas 2 murales quatuor, coronas vallares quinque, coronas navales duas, coronas civicas duas, hastas puras 13 decem, vexilla bicolora quatuor, tu

cinquante mille sesterces de cuivre. Vous lui donnerez dix tuniques viriles de différentes façons, vingt autres de lin d'Égypte, deux casaques de Chypre bien semblables dix tapis d'Afrique, dix couvertures mauresques, cent porcs et cent brebis. De plus, vous payerez les frais du banquet donné aux sénateurs et aux chevaliers romains; vous ferez immoler deux grandes victimes, et quatre petites. » Comme j'ai dit que je parlerais de l'adoption, je prie le lecteur de ne pas s'impatienter de tous ces détails, lesquels, d'ailleurs, concernent un si grand prince. Pour plus d'exactitude, je les ai tirés des mémoires d'Acholius, ancien maître des cérémonies de l'empereur Valérien, au livre neuvième de ses Actes.

XIII. Valérien se trouvait alors aux thermes, près de Byzance. Là, en présence de l'armée et de tous les officiers du palais, ayant à sa droite Memmius Fuscus, consul légitime, Bébius Macer, préfet du prétoire, Quintus Ancarius, gouverneur de l'Orient; ayant à sa gauche Avulvius Saturninus, commandant de la frontière scythique, Murentius, désigné gouverneur d'Égypte, Julius Tryphon, commandant de la frontière d'Orient, Meceus de Brindes, préfet des vivres d'Orient, Ulpius Crinitus, commandant des frontières de Thrace et d'Illyrie, et Fulvius Bojus, commandant de la frontière rhétique, Valérien Auguste parla en ces termes : « L'empire vous remercie, Aurélien, de l'avoir délivré des Goths. C'est à vous que nous devons tant de butin, tant de gloire, et tous ces bienfaits qui ajoutent à la prospérité publique. Recevez donc, comme prix de vos exploits, quatre couronnes murales, cinq couronnes vallaires, deux couronnes navales, deux couronnes civiques, dix lances sans fer, quatre enseignes de deux couleurs, quatre tuniques rouges, deux manteaux proconsulaires, une toge prétexte, une tunique brodée de palmes, une toge bro

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