liberté jusqu'à en mourir. Le liberum veto qui a perdu la Pologne n'est pas autre chose que le respect de la liberté poussé jusqu'à la superstition et à l'aveuglement. Il n'y a pas moins d'opposition entre les mœurs serviles, le caractère artificieux des Moscovites et les entraînements parfois inconsidérés, mais toujours généreux, du caractère polonais. C'est faire violence à la vérité et au bon sens que de vouloir souder de vive force l'un à l'autre, sous prétexte qu'ils ont une commune origine, deux peuples dont l'histoire offre à première vue des contrastes aussi fortement marqués. La mort elle-même est impuissante à les réconcilier, puisqu'on voit la Pologne sortir du tombeau, après soixante-dix ans de sépulture, pour protester contre ce hideux accouplement de l'exécuteur avec la victime. Les États-Unis viennent d'échapper à une nouvelle tentative d'intervention. Autant on est peu tenté d'intervenir en faveur de la Pologne, autant on brûle d'impatience d'aller détruire dans son foyer l'odieux despotisme de la république de Washington! Ce n'est ici qu'un excès d'émulation qui paralyse les puissances. Que le cabinet français ait pu songer à prêter sa coopération à cette œuvre antifrançaise, qu'il ait pu se résigner, contre toutes nos traditions nationales, à porter la main sur la libre république que notre sang a contribué à fonder et qui est notre alliée naturelle et nécessaire, c'est ce que nous ne nous chargerons pas d'expliquer ici; mais qu'il ait pu croire que l'Angleterre consentirait à nous donner son appui, la France ayant au Mexique, à deux pas des États du sud, une armée de cinquante mille hommes, c'est de sa part une naïveté que rien n'excuse. Tant que cette situation se maintiendra, nous ne redoutons rien pour les États-Unis d'une intervention européenne. Les succès même des confédérés, quelque alarmants qu'ils soient par leur inconcevable persistance, ne sont pas aussi redoutables qu'ils en ont l'air. Notre évaluation sur ce point n'est pas la même que celle des Américains. Nous comptons par les batailles gagnées ou perdues, et eux ne comptent plus depuis longtemps que par le nombre proportionnel des tués et blessés. Il en résulte, grâce à l'immense supériorité des ressources qui est acquise au Nord, que telle défaite est une victoire, et telle victoire une défaite. Si le Nord sait s'emparer de la ligne du Mississipi, on peut prédire presque à coup sûr que son triomphe définitif n'est qu'une question de temps. CHARPENTIER, propriétaire-gérant. P. LANFREY. Droit de reproduction réservé. LE ROMAN MODERNE et M. GUSTAVE FLAUBERT, par M. É. BOUTMY........ ONEGUINE (III et IV), d'ALEXANDRE POUCHKINE, traduit par MM. TOURGUÉ- LA RÉFORME de l'enseignement SECONDAIRE, par M. E. YUNG... PÈRES ET ENFANTS, par M. J. TOURGUÉNEF..... REVUE DES SCIENCES. La transmutation et la chimie moderne, par M. P. DE- BIBLIOGRAPHIE. Les Mémoires de Madame d'Épinay, etc., par M. E. DESPOIS. L'ACADÉMIE FRANÇAISE ET MGR DUPANLOUP, par M. L. DE RONCHAUD........ LE CONCORDAT Et les lois de gerMINAL AN X, par M. E. DE PRESSENSÉ..... 225 VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE LA FRÉGATE la Novara, par M. THEOPHILE GAU- ONEGUINE (V et VI), d'ALEXANDRE POUCHKINE, traduit par MM. TOURGUÉ- SALON DE 1863 (2o article), par M. ARISTIDE LEFRANC... - - ....... - XXI. Hymen, LA GRAVITATION DANS LE SYSTÈME STELLAIRE, par M. A. GUILLEMIN........ BAUDELAIRE...... - 333 ..... 349 379 ........ .... REVUE DU MOIS. - Les élections. - Le 2 juin 1863. -- LES TROIS CITRONS, conte, par M. ÉDOUARD LABOULAYE..... 417 LE CONCORDAT ET les lois de gerMINAL AN X (fin), par M. E. DE PRESSENSÉ.. 433 LES ÉLECTIONS DE 1863 ET LE DÉCRET du 23 JUIN, par M. E. YUNG.... BIBLIOGRAPHIE.-Essai sur la jeunesse contemporaine, par Ach. Gournot; Le petit- - REVUE DU MOIS. M. Rouland. La liberté... de la boulangerie. Victor |