Obrazy na stronie
PDF
ePub

du ftyle, par la beauté des penfées, & par la vivacité des peintures. Mais, pour l'imiter avec fuccès, quel génie & quelle ima gination ne faudroit il pas avoir réçus de la nature? Le plan de quelque Panégyriques, traités par différens Auteurs, & quelques morceaux de détail feront les preuves de ces principes.

Panégyrique de S. Franç. de Paule.

Pané:

P. Bour

dalouc.

Le P. Bourdaloue prend pour texte ces paroles du Livre des Juges: Ego fum mini- gyriq. du mus in domo patris mei, & en tire cette divifion S. François de Paule a employé toute fon humilité pour fe faire petit dans le monde : Dieu a employé tous les thréfors de fa magnificence pour le faire grand dans le monde; François de Paule, qui s'humilie; Dieu qui glorifie François de Paule.

1° Humilité de François de Paule dans la vie cachée qu'il mene pendant fa jeunesse, dans l'inftitution, le gouvernement, le nom même de fon ordre. Il la fignala même dans la cour des princes, & en renonçant nonfeulement à l'épiscopat, mais encore au facerdoce.

2o Dieu glorifie François de Paule par foi-même & par les créatures; 19 par foimême, en lui communiquant le don de prophétie & le don des miracles; 2° par les créatures tous les élémens lui ont obéi, les puiffances de la terre l'ont honoré. Enfin il l'a glorifié encore après fa mort par les prodiges opérés à fon tombeau. Le fond de la morale eft l'éloge de l'humilité: c'eft

Pané

M. Mal

à ce point que l'Orateur rapporte toutes les autres vertus du faint qu'il célébre.

Même fujet.

Sur ce texte, Cùm infirmor tunc potens gyriq. de fum, M. Maffillon fe propose de montrer fillon. que jamais faint ne parut plus foible aux yeux de la chair, que François de Paule & que jamais faint ne fut plus puiffant aux yeux de la foi.

Pane. gyriq. du

1° S. François de Paule n'eft rien de ce qui nous paroît ici-bas digne d'envie; ni l'éclat de la naiffance, ni la diftinction qui vient des fciences & de l'efprit; ni la molleffe qui fuit les plaifirs & la félicité des fens; ni le fafte qui accompagne la grandeur & les dignités. Ces quatre fubdivifions ouvrent à l'Orateur un vafte champ de morale fur les dangers de toutes les grandeurs humaines, mifes en oppofition avec la naiffance obfcure, la fimplicité évangélique, la vie auftere & l'humilité profonde de faint François de Paule.

2° Quelle plus grande gloire pour la foi, que de voir un folitaire fimple, & fans lettres, confulté comme un oracle,doué des dons du difcernement des ames, de prophétie, de miracles; comblé d'honneur par les fouverains pontifes, les peuples, les rois ! &c. Chacune de ces fubdivifions renferme encore une morale convenable & folide.

Panegyrique de S. Louis.

P. Bour. Le P. Bourdaloue choifit pour texte ces paroles de l'Exode, Quis fimilis tui in for

daloue,

1. 2.

tibus Domine, quis fimilis tui? Magnificus in fanctitate, & montre que S. Louis a été un grand faint, parce qu'étant roi, il a fait fervir fa dignité à fa fainteté ; que S. Louis a été un grand roi, parce qu'il a fçu, en devenant faint, faire fervir fa fainteté à fa dignité.

1° Sa grandeur n'a fervi qu'à le rendre humble devant Dieu, avec plus de mérite; charitable envers le prochain, avec plus d'éclat; févere à foi-même, avec plus de force & de vertu d'où l'Orateur conclut & prouve que l'état de vie où nous fommes appellés, eft dans l'ordre de la prédestination, ce qui doit le plus contribuer à nous fanctifier devant Dieu.

2° La fainteté de S. Louis l'a rendu véritablement grand dans la guerre, grand dans la paix, grand dans l'adverfité, grand dans la profpérité, grand dans le gouvernement de fon royaume, grand dans fa conduite avec les étrangers, parce que, dans toutes ces circonftances il a fait éclater finguliérement fa religion. La morale qui en réfulte, c'eft que notre fanctification devant Dieu eft le plus fûr & le plus efficace de tous les moyens pour nous rendre nousmêmes, felon le monde, irrepréhenfibles dans l'état de vie où nous fommes appellés.

Même fujet.

Dans le Panégyrique du même faint, PanéM. Maffillon fur ce texte, An nefcitis quo- gyriq de niam Sancti de hoc mundo judicabunt? fillon. remarque qu'on fe figure la piété, presque

comme une foibleffe, ou qui deshonore les grands, ou qui rend incapable des grandes places. Premiere erreur. On croit que l'élévation permet un genre de vertu plus commode. Seconde erreur. 1° Saint Louis, au contraire, trouva dans la piété la fource de toutes ces qualités héroïques qui le rendirent le plus grand Roi de fon fiécle. 2° Il trouva dans la qualité de Roi, de nouveaux engagemens pour s'animer aux devoirs les plus aufteres de la piété.

1o La piété de S. Louis fut en lui le principe des vertus pacifiques, en se rendant cher à fon peuple par fa bonté, redoutable au vice par fon équité, précieux à l'Eglife par fa religion. Chacune de ces parties eft juftifiée par des faits mêlés & foutenus de réflexions. Il prouve de même, que S. Louis eut les vertus militaires, le courage, l'ar deur, l'élévation, la conftance d'un héros chrétien.

2° Aux illufions fi communes fur les pri viléges de la grandeur, S. Louis oppofa les vues de la foi, & comprit qu'il avoit befoin de plus de vigilance pour conferver fon ame pure; de plus de mortification pour expier, outre fes foibleffes, tant de fautes étrangeres prefqu'inféparables du fouverain pouvoir; enfin de plus de fidélité dans le détail de fes devoirs domestiques, pour y être le modèle de fon peuple. On conçoit combien il eft facile de mettre, par cette méthode, de l'ordre & de la clarté dans les faits, & quelle abondance d'inftructions folides & variées naît de chaque action pieuse ou héroïque, expofée dans

fon véritable jour. La morale fe trouve parlà, comme néceffairement enchaînée avec les faits.

Même fujet.

Un Orateur moderne a traité le même M.l'abbé fujet en présence de l'Académie françoife. Séguy. Il prend pour texte ces paroles du Pfalmifte, Dextera tua fufcepit me, & præcinxifti me virtute ad bellum, & fe propose de faire envifager dans S. Louis un roi qu'a formé la religion, un héros qu'elle a animé.

Dans la premiere partie, il montre que, la royauté étant dans les vues de la Sageffe éternelle, un miniftere d'autorité pour tenir les fujets dans la dépendance; de bonté, pour les rendre heureux; de fainteté, pour les rendre meilleurs; S. Louis fçut être par religion, le maître, le pere & l'exemple de fes peuples,

Dans la feconde, pofant pour principe que l'intrépidité du courage, l'élévation des fentimens, & la fermeté dans les difgraces forment le caractere du héros, il prouve que la religion porta la valeur, les nobles fentimens & la conftance du faint roi jufqu'au prodige. Les faits font, dans ces deux parties, également mêlés de réflexions édifiantes, mais plus détachées & moins étendues que celles du P. Bourdaloue & de M. Maffillon.

Une des vertus chrétiennes de ce prince, fon attention à retrancher les abus de l'E glife, & à n'en remplir les places que de miniftres dignes & fideles, eft représentée

« PoprzedniaDalej »