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bêtes. Par la double percussion, on entend les deux pièces de bois de la croix; le rocher est le Christ, l'eau qui s'en échappe est l'eau de la doctrine et de la grâce qui doit désaltérer tout genre humain. Le répons est: In Deo speravit cor meum, etc., «Mon cœur a espéré en Dieu, et j'ai été secouru, » parce que la croix seule peut sauver parfaitement le genre humain. Dans l'évangile Venit Jesus in civitatem, le Seigneur montre que non-seulement il a subi pour nous le supplice de la croix, mais beaucoup d'autres tourments encore; d'où suivent ces mots de l'évangile Jesus ergo fatigatus ab itinere, etc.; on énumère alors les huit points sur lesquels Jésus instruisit la Samaritaine, et qui se trouvent dans l'évangile; c'est pourquoi le répons est du huitième ton. La communion est : Qui biberit, de saint Jean (chap. Iv).

CHAPITRE LII.

DU SAMEDI.

I. Dans ce samedi, on montre que le Seigneur opère notre salut par la justice et la miséricorde ; d'où l'épître est : Erat vir, où Daniel (chap. xiii) parle de Suzanne qui fut sauvée par la justice. L'évangile a trait à la femme surprise en adultère, que le Seigneur délivra par sa miséricorde. Voilà l'accord de l'évangile et de l'épître. Or, comme la femme adultère, dans l'évangile, fut sauvée par la miséricorde, l'Eglise, voyant la faiblesse de ses enfants, demande à être délivrée par la miséricorde, et dit, dans l'introït: Verba mea auribus, etc. : « Seigneur, prête l'oreille à mes paroles, entends mes cris. » Et il est du cinquième ton, à cause des cinq points mentionnés dans la collecte, qui est ainsi conçue : «Fais, Dieu tout-puissant, nous t'en prions, que ceux qui affligent leur chair en s'abstenant

d'aliments, s'abstiennent aussi du péché, en suivant la justice,>> c'est-à-dire s'abstiennent de tout ce qui peut délecter les cinq sens, comme firent Daniel, Suzanne et Joachim. Ceux qui ne jeûnent pas de la sorte n'obtiendront pas la miséricorde de Dieu. Suit le verset semi-plein de l'introït: Rex meus et Deus meus.

II. Or, il est bon de remarquer que dans les introïts se trouvent quelquefois deux versets, quelquefois la moitié d'un verset, mais plus souvent un seul verset tout entier. Il y en a deux dans l'introït des défunts Requiem, ce sont les versets Te decet, etc., et Exaudi orationem, etc., parce que nous prions pour les morts; et c'est parce que nous demandons pour eux la double robe du corps et de l'ame, que nous disons deux versets; et il y en a un qui remplace le Gloria Patri, que l'on supprime à l'office des morts, parce qu'ils ne peuvent plus louer la Trinité ultérieurement, et que de verset a trait à la louange de la Trinité. Il arrive plus souvent qu'on ne dit qu'un verset, parce que nous ne devons tourner nos regards et nos cœurs que vers un seul Dieu. Or, en ce samedi on ne donne que la moitié d'un verset, parce que celui qui obtient la miséricorde de Dieu doit confesser son imperfection dans les œuvres, et le psaume ne désigne que les œuvres. Après l'épître, suit le répons Si ambulem, etc., qui répond ainsi à l'épître Quem Deus, etc.: « A celui que Dieu délivre, personne ne peut nuire ; donc, quand je marcherais au milieu de l'ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal. >>

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III. L'ombre de la mort est la mort temporelle, comme si l'on disait Quand je passerais à travers la mort temporelle, je n'ai rien à craindre, depuis que le Seigneur me protège. Suit le verset Virga tua et baculus tuus, etc., « Ta verge et ton bâton m'ont consolé,» parce que les tribulations que lui envoie le Seigneur consolent l'homme vertueux. Il est du premier ton, parce que c'est en Dieu seul que nous devons placer notre espérance. Dans l'évangile Perrexit Jesus, de saint Jean (c. viii), le Seigneur se montre le père de la miséricorde, en disant à la

femme adultère : « Va, et ne pèche plus. » Les paroles suivantes qu'il prononça, sont encore des paroles de miséricorde : « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre » (III, q. vш, Qui sine). Dans l'offertoire, l'Eglise demande également encore à être délivrée par la miséricorde, lorsqu'elle dit : Gressus meos dirige, etc., « Dirige mes pas, etc. » L'offertoire appartient à l'octave de la Résurrection. La postcommunion, qui se rapporte à la béatitude, est : Nemo te, etc., de saint Jean (chap. viii).

IV. Or, il faut remarquer qu'aux complies de ce samedi on chante l'antienne Media vita, parce qu'alors commence la semaine de la mi-Carême. Ceux qui la chantent le vendredi précédent, ont égard au nombre des jours compris dans le jeûne. Nous avons cru devoir en dire quelques mots.

V. Media vita, le milieu de la vie, c'est le Christ; car c'est lui qui est le médiateur entre Dieu et les hommes (x d., Quoniam). Il est la voie, la vérité et la vie (vIII d., Qui contenta); il est saint, il est Dieu, il est fort, il est miséricordieux, il est Sauveur. C'est donc au Christ que s'adressent ces paroles : 0 milieu de la vie! c'est-à-dire, ô Christ! Ou bien Media vita se rapporte à la sainte Trinité : c'est la vie qui est en elle, qui est pour nous le milieu de la vie, qui a la vie en elle ou la vie au milieu de laquelle nous vivons; vie suffisante, vie commune pour tous, à laquelle se rapportent les paroles précitées : 0 milieu de la vie ! c'est-à-dire, ô sainte Trinité! C'est pourquoi on distingue les personnes : Dieu saint, saint fort, saint et miséricordieux Sauveur, c'est-à-dire Père, Fils et Saint-Esprit, duquel vient notre salut, par qui et en qui nous sommes sau— vés; c'est dans ce sens que la Trinité est appelée Salvator, Sauveur. Cependant nous adressons ces paroles et nous demandons aide et protection à chacune des trois personnes saintes; et comme nous sommes dans la mort au sein des misères de la vie présente, nous demandons de ne pas être livrés à l'amertume de la mort éternelle. Ou bien encore, sup

plée ces paroles: 0 Domine, existentes! « O Seigneur ! au milieu, au sein de cette vie, nous sommes plongés dans la mort.»>

VI. La première vie fut la vie de justice et d'innocence dans laquelle l'homme fut créé. La seconde est la vie de péché et de misère où l'homme est tombé. La troisième sera la vie d'immortalité et de gloire, à laquelle l'homme est destiné après sa rénovation. Pour nous, tandis que nous sommes au milieu de cette vie nous sommes dans la mort; car la vie du péché est la mort par rapport à la vie de justice, et c'est pour cela que nous demandons un aide. D'autres églises disent: Media vita. Or, comme on est au milieu du Carême, qui désigne la vie présente, qui n'est pas sans péché, c'est avec raison que l'on dit l'antienne In morte, «Dans la mort, » c'est-à-dire dans le péché qui conduit à la mort. Et comme on fait mention de Suzanne dans l'épître, c'est pourquoi, à cause d'une équivoque de noms, on fait une station à sainte Suzanne, en ce jour-ci.

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