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les jeûnes. Ce mercredi est privilégié, parce qu'on y interroge sur les Ecritures, et qu'on y examine ceux qui doivent être ordonnés le samedi suivant. Nous avons traité ce sujet au Mercredi de la troisième semaine de l'Avent, où nous avons expliqué pourquoi on lit deux leçons à la messe.

CHAPITRE XXXVI.

DU JEUDI.

I. Le jeudi de cette semaine traite de la confession, par laquelle on combat aussi. L'introït est: Confessio et pulchritudo, etc.

II. Or, il y a trois confessions: celle de la foi, celle du péché et celle de l'humilité. Celui qui observe cette confession ne voit devant lui que sujets de louanges; car, en apercevant Dieu nous nous humilions, et nous devenons semblables à Dieu en l'imitant. L'épître Oravit Esdras est tirée du livre d'Esdras (chap. x). Elle renferme la prière et la confession d'Esdras, qui est la même que celle de Daniel Peccavimus et injuste egimus, etc., « Nous avons péché et nous avons commis l'injustice. » C'est par cette confession que ces personnages ont mérité la rémission de leurs péchés, et là paraît évidemment l'effet de la confession. Dans d'autres églises, on lit l'épître Factus est sermo Domini, d'Ezéchiel (chap. xvIII), qui traite également de l'effet de la confession. L'évangile Egressus inde Jesus, de saint Mathieu (chap. xv), a trait à la Chananéenne, qui, par sa confession de foi, en disant : «Seigneur, viens à mon secours, » et par la confesion de son humilité par ces mots : Nam et catelli, etc., obtint la guérison de sa fille, et mérita cette louange du Seigneur : « Femme, ta foi est grande. » Quelquesuns lisent l'évangile où les Juifs, se glorifiant d'être enfants

d'Abraham, sont convaincus de ne pas l'être, parce qu'ils n'imitent pas ses œuvres, mais d'être, au contraire, les enfants du diable, dont ils font les œuvres; ou bien encore, suivant une autre coutume, on lit l'évangile que d'autres ne disent que le jeudi de la semaine suivante, et qui a trait au mauvais riche, qui est tourmenté dans les enfers, qui invoque et qui supplie en vain son père Abraham, et qui n'est point exaucé comme un fils. Avec ces maximes s'accorde parfaitement cette parole prophétique de l'épître, dont la teneur est que «< si un homme juste engendre un fils qui verse le sang et se rende coupable de toutes espèces d'abominations, lui-même vivra dans la justice ; mais son fils, qui a opéré l'iniquité, devra subir la peine de la mort éternelle. » Le reste de l'office, l'introït, le graduel et l'offertoire, contient les louanges et les prières du juste. La communion Panis, quem ego dedero, de saint Jean (chap. vi), déclare que le juste vit, c'est-à-dire se nourrit de la chair du Christ.

III. Et remarque que ces cinq jours de la première semaine de Carême n'avaient point d'offices propres autrefois, mais empruntaient leurs offices aux dimanches d'été; leurs évangiles ne traitent pas du jeûne, mais du mauvais riche, de Lazare, et de la résurrection du fils de la veuve.

IV. Autrefois, en effet, on ne jeûnait point le jeudi, et on le fêtait comme on fête les dimanches. Ce fut Grégoire-le-Jeune qui, dans la suite, ajouta les jeudis au jeûne du Carême, comme nous l'avons dit au chapitre de la Septuagésime et de la Bonté de Dieu (officiositat). De là vient la variété et la diversité des épîtres et évangiles que l'on trouve pour les jeudis. Nous en parlerons encore au chapitre du Jeudi de la semaine sui

vante.

CHAPITRE XXXVII.

DU VENDREDI.

I. Pendant ce vendredi, qui est un nouveau jour de jeûne et qui renferme un nombre angélique, l'Eglise demande à être délivrée de toutes ses tribulations. L'introït est : De necessitatibus, etc. L'Eglise obtient ce qu'elle demande par le ministère des anges et surtout de l'Ange du grand Conseil.

II. C'est pour cela qu'on lit: Erat dies festus, etc., de saint Jean (chap. v), où l'on rapporte que l'ange du Seigneur descendait dans la piscine, et qu'aussitôt que l'eau était agitée, un malade se trouvait guéri, et il n'y en avait qu'un, parce que l'Eglise n'est guérie que dans son unité. Mais, afin que nous ne péchions pas par esprit de contradiction, comme les Juifs, qui répétaient ironiquement ce proverbe : « Nos pères, disaient-ils, ont mangé le raisin acide dans le désert, et voilà pourquoi, les dents de leurs fils sont agacées, » c'est-à-dire nous sommes punis pour un motif qui n'est pas juste; c'est pourquoi on lit l'épître tirée d'Ezéchiel (c. xvi), et qui dit : « L'ame qui aura péché mourra. » Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, à moins qu'il ne l'imite dans sa malice, car le Seigneur venge l'iniquité des pères sur les enfants dans ceux qui le haïssent (Extra De regul. jur. Nisi, I, q. iv, Per totum).

CHAPITRE XXXVIII.

DU SAMEDI.

Vient enfin le samedi, qui est le dernier jour de la semaine. I. L'épître a trait au sabbat ou au repos de l'ame: Fratres, hortamur vos, etc. Or, c'est par le sabbat ou repos de l'ame que

l'on arrive au sabbat ou repos de l'éternité. C'est pourquoi on dit l'évangile de la transfiguration du Seigneur, où apparurent seulement Moïse et Elie, dont l'exemple encourage l'Eglise au jeûne.

II. A la messe de ce jour, la première leçon est : Oravit Moses (Deut., chap. xxv); la seconde : Dixit Moses filiis Israel, <«< Moïse dit aux enfants d'Israël » (ibid., chap. x1); la troisième est: Orationem faciebant, etc. (II Machab., chap. 1); la quatrième : Miserere nostri (Ecclésiaste, chap. xxxvi); la cinquième : Angelus Domini, dont nous avons parlé au Mercredi de la troisième semaine de l'Avent. Or, comme l'Eglise prie pour les ordinants, elle chante l'introït Intret in conspectu, etc., et le graduel Propitius esto, etc., et Protector noster, aspice, etc., Converte, Domine, etc., et Dirigatur, Domine, oratio mea, etc., et Ad Dominum, cum tribularer, clamavi, etc., etc.; aux cinq leçons on fléchit les genoux, afin que les cinq sens des ordinants soient dirigés et réglés par le Seigneur.

III. Or, comme les diacres et les prêtres sont obligés, comme étant plus parfaits, de s'appliquer aux choses éternelles, de là vient qu'avant la sixième leçon ou avant l'épître on ne dit point Flectamus genua, non plus qu'avant l'évangile. Cela se pratique encore par respect pour la leçon apostolique. C'est encore pour la même raison qu'à l'oraison qui se fait sur le peuple, on ne fléchit pas les genoux; on se contente d'incliner la tête. De plus, comme les prières assidues de l'Eglise ont beaucoup de valeur (car quel est celui qui n'est pas exaucé au sein des tribulations?), c'est pour cela qu'en cinquième lieu on lit la leçon des trois enfants délivrés de la fournaise ardente; suivent après, les actions de grâces du cantique Benedictus es, Domine, etc. Or, comme aux sous-diacres appartient aussi l'office de la prédication, c'est pourquoi suit la première épître de saint Paul aux Thessaloniciens (dernier chapitre): Rogamus vos, etc., « Nous vous en prions, mes frères, reprenez ceux qui sont déréglés, consolez ceux qui ont l'esprit abattu, etc. »

IV. Car au prédicateur appartient de reprendre les autres et de remplir toutes les instructions de cette épître. Ainsi, cette épître se rapporte aux ordinants, du moins à ceux qui reçoivent les ordres sacré.

V. Ensuite vient le trait Laudate Dominum, omnes gentes, etc., «Nations, louez toutes le Seigneur; peuples, unissez-vous tous pour le louer, etc., » par où on invite tous les hommes à louer Dieu, qui daigne affermir puissamment sa miséricorde sur ses ministres. Le trait et le cantique Benedictus se rapportent aux ordinants; et, comme les prêtres doivent être transformés en des hommes parfaits, eux qui par leur ministère changeront la substance du pain et du vin en la substance du corps et du sang du Seigneur, de là vient qu'on lit l'évangile de la transfiguration : Assumpsit Jesus Petrum, etc. (Math., chap. XVI), car ils doivent être transfigurés de telle sorte qu'on ne voie plus en eux que la résurrection du Christ. Mais comme la vie présente est à peine, ou plutôt n'est jamais exempte de tribulations, et que par suite il nous faut toujours pousser des cris vers le Seigneur, c'est pourquoi suit l'offertoire Domine, Deus salutis meæ, « Seigneur, Dieu de mon salut, etc., » et la postcommunion Domine Deus, in te speravi, << Seigneur Dieu, j'ai mis en toi mon espérance. » Ce samedi est privilégié, parce que c'est en ce jour que l'on confère les Ordres.

CHAPITRE XXXIX.

DU SECOND DIMANCHE DE CARÈME.

I. Ce second dimanche est intitulé: Dominica vacans, manche vacant,» parce qu'il n'a pas d'office propre. Or, il n'a pas d'office propre, parce que dans la semaine précédente se rencontrent les quatre-temps, à la fin desquels on confère les

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