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FAIT AU NOM D'UNE COMMISSION

SUR

LE MÉMOIRE DE M. LE PROFESSEUR BUNIVA ET DE SES COLLABORATEURS,

INTITULÉ:

RÉSULTATS des EXPÉRIENCES PROPRES A PROUVER L'InADMISSIBILITÉ DE L'HOMOEOPATHISME PROPOSÉ PAR LE DOCTEUR HAHNEMANN;

PAR M. LE DOCTEUR GOUVERT,

DANS LA SÉANCE DU 25 juillet 1834.

L'ÉCRIT du Professeur de Turin, dont vous avez chargé votre Commission de vous faire le Rapport, se compose de deux parties bien distinctes, quoique ayant trait au même sujet. La première appartient à l'auteur même, et se termine par une lettre écrite en italien, de M. Mopré, Docteur Chirurgien de la Faculté de Turin, résidant à Naples; la seconde est une longue lettre de M. Salvador Ronchi au Docteur Panvini, de Naples, littéralement traduite en français par l'auteur du Mémoire, dont elle fait la plus grande partie.

Le Docteur Buniva s'élève d'abord contre la dangereuse manie des systèmes en médecine, lesquels sont d'autant plus funestes à la santé publique, que leurs auteurs les proclament avec plus d'enthousiasme et une exclusion plus absolue. Ces doctrines nouvelles n'étant pour la plupart que de simples et séduisantes abstractions, qui réduisent toute la science à un très-petit nombre de points capitaux, et favorisent ainsi la paresse en abrégeant une étude que la vie la plus longue et la plus laborieuse aurait peine à parcourir, trouvent en naissant de nombreux adeptes et d'ardens néophytes. Annoncées avec emphase et présentées comme l'ancre de salut contre tous les maux qui affligent l'humanité, elles se popularisent rapidement, et trouvent dans tous les rangs de la société des prôneurs de nouveautés, et même des prosélytes que dirigent le plus souvent un coupable égoïsme et un sordide intérêt. L'auteur rappelle aux médecins dignes de ce nom et à toute corporation savante, chargés du soin de veiller à l'intérêt le plus cher à l'humanité, l'obligation et le devoir de s'opposer de toutes leurs forces à leur propagation. « Et c'est (dit-il ) plus << particulièrement aux Corps académiques à <«<exercer leur influence, à l'effet de parer à « d'aussi fatales calamités. »

Après ces courtes généralités contre les systèmes exclusifs en médecine, l'auteur s'arrête au

que

système le plus extraordinaire et le plus incompréhensible qu'aient encore présenté les fastes de la Médecine, celui de l'homoeopathie, inventé par le Docteur Hahnemann. Ce système a pour principe fondamental le remède seul capable de guérir une maladie est celui qui, pris à l'état de santé, la produit nécessairement. Ce remède, toujours composé d'une seule substance, doit être pris dans un état de division et de fraction qui échappe à la pensée et à tout calcul, tel qu'un décimillionième de goutte s'il s'agit d'un liquide, ou de grain s'il est question d'un solide. Ces étranges principes frappèrent d'étonnement et de surprise le Docteur Buniva, au point que, ne les jugeant que comme le produit d'une imagination exaltée et hors de toute apparence de raison et de réalité, il ne daigna pas d'abord s'y arrêter, se rappelant à leur occasion l'histoire de l'issue de la dent d'or. Cependant (dit l'auteur) cette singulière << doctrine qui, depuis quelques années, faisait «bruit dans différentes régions de l'Allemagne <«<et de quelques autres pays de l'Europe, arri«<vait aussi en Piémont vers l'an 1829, et pa<< raissait au premier abord avoir été un tant soit « peu favorablement reçue par un petit nombre « de personnes, d'ailleurs respectables, , appar<< tenantes à notre Faculté. C'était, selon ma « manière de voir, un événement dont les suites

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<< auraient pu devenir fâcheuses chez nous, et « par conséquent de nature à nous mettre en << mesure pour les prévenir. »

A cet effet, le Professeur de Turin, sans s'arrêter à des discussions de théorie et de raisonnement sur des phénomènes qui, supposés même réels, échapperaient encore à notre faible raison, interrogea l'expérience en suivant les voies indiquées par les homoeopathistes mêmes. Il avoue que ces essais ont été sans résultats, et que les prétendus succès proclamés par les partisans du système se trouvaient encore vivement contestés.

Le Docteur Buniva ne s'est pas borné à expérimenter sur l'homme : il a étendu ses expériences sur un champ plus vaste, plus libre et surtout plus consciencieux, celui des animaux domestiques les plus communs. Il s'est associé à cet effet les hommes les plus distingués dans l'art vétérinaire, disséminés dans les principales villes du Piémont, et qu'il désigne nominativement dans son Mémoire. Par une circulaire adressée à chacun d'eux, il a eu soin de les instruire des principes fondamentaux du système à éprouver, de la nature et du mode des expériences à tenter. Il attacha particulièrement à son entreprise les membres de la Société de Médecine de Raconis, dont il est le Président permanent. Les animaux soumis aux expériences ont été principalement

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