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pas qu'ils prêchent la liberté de la perdition et que « s'il était toujours permis aux opinions humaines de disputer, il ne manquerait pas de gens qui oseraient attaquer la Vérité et s'abandonneraient au verbiage de la sagesse humaine. L'enseignement même de Notre-Seigneur JésusChrist fait connaître combien la foi et la sagesse chrétiennes doivent éviter cette vanité très-nuisible. »

Et comme, une fois la Religion écartée de la société et la doctrine et l'autorité de la divine Révélation répudiées, la notion naturelle même de la justice et du droit humain s'obscurcit et se perd, et la force matérielle se substitue à la justice et au droit légitime, cela explique pourquoi quelques-uns, après avoir négligé et rejeté les principes très-certains de la saine raison, osent proclamer « que la volonté du peuple, manifestée, comme ils disent, par l'opinion publique ou d'autre façon, constitue la loi suprême, dégagée de tout droit humain et divin, et que dans l'ordre politique les faits accomplis ont force précisément parce qu'ils sont accomplis. »>

Or, qui ne voit et ne comprend pleinement que la société humaine, dégagée des liens de la Religion et de la vraie justice, ne peut certainement se proposer d'autre but que d'amasser et d'augmenter des richesses, ni suivre d'autre loi, dans ses actions, que la fureur indomptable

de servir à ses commodités et à ses plaisirs? C'est pourquoi les hommes de cette espèce persécutent avec une haine acerbe les Congrégations religieuses, quoiqu'elles aient hautement mérité de l'Église, de la civilisation et de la littérature, et prétendent qu'elles n'ont aucune raison légitime d'exister, et applaudissent ainsi aux calomnies des hérétiques.

Car, ainsi que l'enseignait très-sagement Notre Prédécesseur Pie VI, d'heureuse mémoire. «<l'abolition des Ordres réguliers offense le caractère de la profession publique des conseils évangéliques, offense une manière de vivre louée dans l'Église comme conforme à la doctrine apostolique, offense même les illustres fondateurs que nous vénérons sur les autels, lesquels n'ont institué ces Ordres qu'inspirés par Dieu. En outre, ils établissent d'une manière impie qu'on doit enlever aux citoyens et à l'Église la faculté « par laquelle ils peuvent faire publiquement des aumônes pour des motifs de charité chrétienne, » et que l'on doit abolir la loi« par laquelle, dans certains jours déterminés, on interdit les œuvres serviles pour le culte de Dieu,» prétendant fallacieusement que cette faculté et cette loi sont contraires aux principes d'une bonne économie publique.

Non contents d'arracher la Religion de la société publique, ils veulent encore arracher la Religion des familles privées; car, en enseignant

et professant la très-funeste erreur du communisme et du socialisme, ils affirment « que la société domestique ou la famille ne puise sa raison d'être que dans le droit civil seulement, et que des lois civiles seulement dérivent et dépendent les droits de tous les pères sur leurs fils, et surtout le droit d'en diriger l'instruction et l'éducation. >>

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Par ces opinions et machinations impies, ces hommes trompeurs visent surtout à ce que la doctrine et la force salutaire de l'Église catholique soient entièrement exclues de l'instruction et de l'éducation de la jeunesse, et à ce que les esprits tendres et flexibles des enfants restent misérablement infectés et dépravés par ces erreurs pernicieuses. En effet, tous ceux qui s'efforcent de troubler la constitution publique et sacrée et de renverser l'ordre établi de la société, de détruire tous les droits divins et humains, mettront toujours, comme Nous l'avons dit plus haut, tous leurs soins à tromper et à dépraver surtout la jeunesse inexpérimentée, et placeront toute leur espérance dans la corruption de cette jeunesse. Voilà pourquoi ils ne cessent jamais de molester, par des moyens infâmes, l'un et l'autre clergé, qui ont rendu, comme l'attestent les monuments de l'histoire, de si grands services à la république chrétienne, civile et littéraire, présentant le même clergé «< comme ennemi du progrès vra

et utile de la science et de la civilisation, et devant par suite se démettre complétement de la charge et du devoir d'instruire et d'élever la jeunesse.»

D'autres, renouvelant les doctrines perverses et tant de fois condamnées des novateurs, osent, avec une insigne impudence, soumettre à l'arbitraire de l'autorité civile la suprême autorité de l'Église et du Saint-Siége, établie par le Christ Notre-Seigneur, niant tous les droits de l'Église et du Saint-Siége relativement aux choses qui concernent l'ordre extérieur, car ils n'ont pas honte d'affirmer « qu'en conscience les lois de l'Église n'obligent pas, excepté dans les cas où elles sont promulguées par le pouvoir civil; que les actes et les décrets des Pontifes romains relatifs à la Religion et à l'Église ont besoin de la sanction et de l'approbation, ou tout au moins du consentement du pouvoir civil; que les Constitutions Apostoliques en vertu desquelles sont condamnées les sociétés secrètes, que le serment de maintenir le secret soit ou non exigé par elles, et leurs membres et promoteurs frappés d'anathème, n'ont aucune force dans ces pays du monde où ces associations sont tolérées par le gouvernement civil; que l'excommunication fulminée par le Concile de Trente et par les Pontifes romains contre ceux qui envahissent et usurpent les droits et les possessions de l'Église se basent, dans un

esprit essentiellement mondain, sur la confusion de l'ordre spirituel et de l'ordre civil et politique; que l'Eglise ne peut rien établir qui puisse lier les consciences des fidèles en ce qui concerne l'ordre des choses temporelles; qu'il n'appartient pas à l'Église de punir par des peines temporelles les violateurs de ses lois; qu'il est conforme à la théologie sacrée et aux principes du droit public d'attribuer et de revendiquer pour le gouvernement civil la propriété des biens possédés par les églises, par les familles religieuses et par les autres œuvres pies.

Et ils n'ont pas honte d'émettre ouvertement et publiquement une assertion et un principe hérétiques dont découlent tant d'opinions et d'erreurs perverses; car, disent-ils, « il n'y a pas de pouvoir ecclésiastique par droit divin distinct et indépendant du pouvoir civil, et cette distinction et indépendance ne peuvent être maintenues sans que l'Église envahisse et usurpe les droits essentiels du pouvoir civil. »

Nous ne pouvons passer sous silence l'audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent « qu'on peut refuser, sans pécher et sans perdre le caractère catholique, l'adhésion et l'obéissance aux jugements et aux décrets du Siége apostolique dont l'objet ne concerne pas le bien général de l'Église, ses droits et la discipline. »

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