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ples à l'infraction de leurs devoirs? N'est-ce pas porter le fer à la racine des principes sociaux et politiques? N'est-ce pas enfin vouloir produire la collision des volontés entre la masse entière des sujets fidèles qui se font gloire de leur attachement à leur souverain, et la partie peu nombreuse et abjecte de ces enfans ingrats et méchans, qui portent effrontément sur leur tête le signe de l'insubordination?

Sa Sainteté, toujours constante dans son caractère pacifique, et n'ayant rien de plus à cœur que le maintien de la tranquillité publique, a déjà fait connaître qu'elle désapprouvait et qu'elle défendait les mascarades, les festins et les courses. Elle veut que sa défense soit respectée, et que votre excellence la confirme; elle veut qu'on réclame hautement contre la force dont on abuse, pour parvenir à un but contraire à sa suprême et juste volonté; elle veut enfin qu'on proteste en son nom que, si par malheur on ne renonce pas à une entreprise que, sous tous les rapports de l'honneur et de l'intérêt de ceux qui l'ont faite, on ne peut exécuter, elle redoublera, dans le silence de sa pénible retraite, ses vœux auprès du Seigneur, afin que la tranquillité publique ne soit pas troublée; mais qu'en même temps elle entend rendre responsables, à la face de l'univers, de tous les désordres, ceux qui, traversant sa volonté sou

veraine avec un pouvoir usurpé et intrus, non seulement invitent et sollicitent, mais encore obligent ses sujets à l'exécution de ces spectacles désapprouvés et défendus par l'autorité légitime.

Sa Sainteté verra avec une profonde affliction (quoiqu'elle soit bien certaine que ses fidèles sujets ne prendront aucune part à ces désordres) renouveler le souvenir de ces jours malheureux où l'on obligeait en France les individus de cette nation plongés dans la douleur, à cacher leurs larmes, à étouffer leurs sanglots, et à danser autour des victimes de la terreur et de l'anarchie.

Autour de qui veut-on que ces danses s'exécutent, et qu'on donne dans Rome tant de marques d'allégresse extraordinaire et générale? Autour du souverain légitime, prisonnier, méprisé et insulté jusque dans sa pénible captivité; autour du vicaire de Jésus-Christ, du chef de l'Eglise universelle, du ministre du Dieu de paix, du père commun des fidèles, qui a donné tant de preuves répétées de sa tendresse à la nation francaise.

Sa Sainteté veut que le soussigné borne la ses réflexions. Fidèle exécuteur de ses volontés, it finit en renouvelant à votre excellence les sentimens de sa considération très-distinguée.

Le cardinal BARTHELEMI PACCA.

No. XXXIII.

A M. le trésorier général.

Du palais Quirinal, le 23 janvier 1809.

A la suite de la conversation avec votre seigneuric illustrissime, au nom de monsieur le général Miollis, le cardinal, pro-secrétaire d'Etat, ayant consulté Sa Sainteté, pour savoir si, en supprimant les mascarades, elle permettrait les courses et les festins; quoique ledit cardinal ait déjà exprimé de vive voix à votre seigneurie illustrissime, les sentimens de son souverain, qui défend ces trois divertissemens bruyans; malgré cela, l'empressement de Sa Sainteté à faire connaître à M. le général Miollis, ses volontés à cet égard, est tel, qu'il a ordonné au soussigné de les lui renouveler par le présent billet.

Notre seigneur veut donc que vous fassiez entendre audit M. le général, que, comme les motifs qui ont déterminé Sa Sainteté à défendre tous les trois spectacles, les masques, les festins et les n'ont point changé, de même elle ne peut changer les défenses qu'elle a faites, et qu'elle persiste, par conséquent, dans la résolution de ne pas les permettre, ni les approuver en aucune

courses,

manière.

Tel est l'ordre que le soussigné a eu de répéter, par écrit, à votre seigneurie illustrissime; en l'exécutant, il ne lui reste qu'à lui renouveler les sentimens de sa considération distinguée avec laquelle il lui baise de nouveau les mains.

Le cardinal BARTHELEMI PACCA.

No. XXXIV.

A M. le général M10LLIS.

Du palais Quirinal, le 22 janvier 1803.

LE cardinal, pro-secrétaire d'Etat, forcé par le devoir indispensable de son pénible ministère, de porter presque tons les jours à la connaissance de Sa Sainteté, quelqu'acte violent et injurieux, commis par la troupe française, a dû aussi être, malgré lui, le triste rapporteur des violences qui ont été exercées, contre toute espèce de droit, et qui vont être mises à exécution envers les individus espagnols qui demeurent dans Rome. Quoique l'âme du Saint-Père soit depuis tant de temps accoutumée à se nourrir d'amertumes, il paraît impossible d'exprimer combien sa douleur a été profonde, en apprenant que, dans la nuit du 19 du courant, un bon nombre de soldats

français, réunis à de vils archers, ont osé se porter au palais d'Epagne; que quatre archers et un officier ont eu l'audace d'entrer dans la chambre, et d'entourer le lit où était malade, depuis quelque temps, monsieur le chevalier don Antoine Vergas, envoyé avec le caractère public d'ambassadeur près le Saint Siége; et que ledit chevalier qui, par ses vertus et sa conduite exemplaire, s'était attiré l'estime de la ville de Rome, ainsi que la satisfaction et l'amitié de Sa Sainteté, à reçu l'ordre de son arrestation, dans laquelle il se trouve maintenant avec les autres individus appartenant à la légation espagnole.

Le cœur de Sa Sainteté n'a pas été moins affecté, d'apprendre que deux dignes prélats, Gordogui et Bardaxi, auditeurs espagnols de la Rote romaine, tribunal aussi respectable que vénéré, tant au-delà des monts, qu'au-delà des mers, deux individus particulièrement attachés au Saint-Siége, et ses familiers intimes, aient été également arrêtés, et qu'ils soient toujours gardés à vue.

Le Saint-Père a dû apprendre avec une grande peine, que ces archers et ces soldats avaient ensuite procédé à l'arrestation de plusieurs autres individus de cette même nation, sans respecter même, dans quelques-uns d'entr'eux, le caractère sacré dont ils sont revêtus, ni l'immunité du lieu dans lequel ils demeuraient,

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