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les heures du jour, les désagrémens, les viola tions et les insultes; après tout cela, le Saint-Père a dû, quoique avec un regret infini, procéder au rappel de son légat, pour détruire, au moins aux yeux du monde, la fausse et scandaleuse, opinion de son consentement tacite à ce qui lui arrivait de plus injurieux.

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Dans ce rappel, dont Sa Sainteté n'avait pu envisager l'époque précise, elle a fait voir les égards constans et affectueux qu'elle nourrit pour Sa Majesté, ayant mis dans ses mains, et fait dépendre entièrement de sa volonté, le départ du représen tant du Pape. Il suffisait que Sa Majesté adhérât aux justes demandes de l'évacuation de Rome, ct qu'elle se fût contentée de cette condescendance qui est compatible avec les devoirs du Saint-Père, pour que le légat eût continué, suivant les ordres qu'il avait reçus, l'exercice de ses fonctions; mais sa Majesté s'est montrée inflexible; et, au lieu de se désister d'un seul point, elle a mieux aimé voir cesser la légation, et laisser partir le représentant du Souverain Pontife.

Ce n'est donc point le Saint-Père qui déclare la guerre à l'empereur, par le rappel supposé de son légat, c'est l'empereur qui veut la déclarer à Sa Sainteté ; et, non content de la déclarer à son autorité temporelle, il menace d'élever dans son autorité spirituelle, un mur de division entre les Ca

tholiques de la France et le Souverain Pontife, en assurant dans la note de M. de Champagny, qu'en ôtant les pouvoirs à M. le cardinal légat, l'Église Gallicane rentre dans toute l'intégrité de sa doctrine.

Sa Sainteté a une trop bonne opinion de l'illus tre clergé de France, pour pouvoir douter que l'Église Gallicane, aussi attachée à la chaire de Saint Pierre, que jalouse de ses prérogativés, ne sache pas se maintenir dans les vrais principes, sans s'attribuer des droits qu'elle n'a pas, et qu'elle ne peut avoir, et sans vouloir devenir schismatique, en se séparant du centre de l'unité catholique.

Ce n'est donc pas, on le répète, ce n'est pas le Saint-Père qui veut la rupture. Prince pacifique et sans armes, quoiqu'il se soit vu dépouillé, coutre toute équité, des États de Bénévent et de PonteCorvo; malgré les énormes dépenses qu'il a faites pour maintenir les armées françaises; malgré l'usurpation de ses provinces, durant les négociations d'un traité; malgré la violente déportation de tant d'individus respectables qui composaient son sénat sacré, et malgré tant d'autres attentats, par lesquels on a vilipende sa dignité; Sa Sainteté n'a fait que recommander à ses peuples le respect pour l'armée française, lorsqu'elle est entrée dans Rome; elle n'a fait, depuis son entrée, que lui

fournir hospitalement tout ce qu'elle a pu, en ré~clamant cependant auprès de Sa Majesté, pour être délivrée du surcroît de ses charges, de tant d'injures et d'outrages; elle n'a fait, dans ces tristes momens, que plenrer entre le vestibule et l'autel, priant le Seigneur d'avoir pitié de son peuple, de diriger la grande puissance de l'empereur Napoléon; de ne pas permettre que l'héritage du siége Romain, douné par la Providence au chefde la religion catholique, pour son libre exercice, fût perdu et avili.

Voilà comment Sa Sainteté déclare la guerre; voilà comment elle s'est conduite jusqu'ici envers Sa Majesté. Quoique le résultat ne soit qu'affligeant et malheureux, Sa Sainteté ne vent pas cependant encore abandonner entièrement l'espoir que Sa Majesté rejettera les suggestions des ennemis du Saint-Siége, qui ont mis en oeuvre tous les artifices, pour faire changer son cœur ; et qu'elle voudra revenir à la première correspondance amicale, et se contenter des concessions exprimées dans la note du 28 janvier.

Si par les desseins occultes de Dieu, il doit en arriver autrement, et que Sa Majesté, sans consulter sa gloire, sans écouter la justice, voulût consommer ses menaces, s'emparer des États de P'Église, à titre de conquête, et renverser le gou. vernement, comme un résultat de cette conquête,

Sa Sainteté ne pourra point remédier à ces funestes événemens ; mais elle déclare solennellement que d'abord ce ne sera point une conquête, puisque Sa Sainteté est en paix avec tout le monde ; mais l'usurpation la plus violente qu'on ait jamais vue ; et en second lieu, que le changement de gouvernement ne sera point le résultat d'une conquête, inais la suite de cette même usurpation; elle déclare en même temps que ce ne sera point l'ouvrage du génie, de la politique et des lumières, qui sera détruit ; mais l'ouvrage de Dien même, d'où dérive toute souveraineté, et principalement celle donnée au chef de l'Église, pour le plus grand bien de la religion.

Dans ce cas, Sa Sainteté adorant profondément es décrets du ciel, se consolera par la pensée que Dieu est le père et maître absolu de tout, et que tout cède à sa divine volonté, quand la plénitude des temps qu'il a établie est arrivée.

Voilà, monsieur, la réponse précise que le Saint-Père a ordonné au soussigné de donner à la note de M. de Champagny, et de communiquer à vous-même. En exécutant l'ordre qu'il a reçu, il vous renouvelle les sentimens de sa considération distinguée.

Le cardinal JULES GABRIELLI.

No. XIII.

Ir. DÉCRET.

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu et par les constitutions de l'État, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, etc.

Considérant que le souverain actuel de Rome a constamment refusé de faire la guerre aux Anglais, et de se coaliser avec les rois d'Italie et de Naples, pour la défense de la presqu'île d'Italie ;

Que l'intérêt des deux royaumes et de l'armée" d'Italie et de Naples exige que leur communication ne soit pas interrompue par une puissance ennemie;

Que la donation de Charlemagne, notre illustre prédécesseur, des pays composant l'Etat du Pape, fut faite au profit de la chrétienté, et non à l'avantage des ennemis de notre sainte Religion;

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Vu la demande des passe ports, faite, le huit mars, par l'ambassadeur de la cour de Rome, auprès de nous, avons décrété et décrétons ce qui suit:

ART. "PREMIER. Les provinces d'Urbin, Ancône, Macerata et Camerino, seront irrévocable

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