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protecteur suprême de la Religion, Sa Sainteté se remit en route, pour se rendre à ce même palais Quirinal, d'où elle avait été arrachée avec violence par les agens du persécuteur de la Religion et de l'Europe. Elle n'arriva que fort tard à sa résidence apostolique, et ne put prendre du repos qu'après avoir, à plusieurs reprises, donné sa bénédiction à une foule immense de peuple rassemblé sous les fenêtres de son palais. Enfin, chacun se retira ravi d'avoir vu son souverain, son pasteur, Pie VII, si longtemps l'objet des désirs et du regret des fidèles.

Ainsi, près du saint des saints, l'œil de la piété contemple aujourd'hui avec attendrissement le successeur de deux cent quarante-huit pontifes, assis sur cette chaire de Saint-Pierre, que dixhuit siècles d'orages et de tempêtes, d'erreurs et de révolutions, n'ont pu ébranler. Sa modeste vertu commande le respect, sa bonté touchante entraîne et pénètre les cœurs, sa tendre piété lui assure l'amour et la soumission des fidèles.

que

O vénérable Pontife! Dieu a choisi pour être son premier ministre et son image sur la terre, jouis enfin, sans contrainte, des témoignages éclatans de la reconnaissance et de la vénération du monde chrétien !

Et toi, belle France! reconnais dans un évé

nement si admirable, les décrets du Très-Haut! Songe que tu es redevable de la paix et du bonheur dont tu jouis après vingt-cinq ans de guerre, de troubles et de despotisme, au rétablissement inespé é du trône de Saint-Louis, auquel étaient liés la gloire et le triomphe de la Religion,

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

N.° I.

le

Allocution de notre Très-Saint-Père le Pape PIE VII, prononcée en consistoire secret, lundi, 29 octobre 1804 (à Rome).

VÉNÉRABLES FRÈRES,

Lorsque nous vous annonçâmes, de ce licu même, que nous avions fait un Concordat avec S. M. P'Empereur des Français, alors Premier Consul de la République, nous fîmes éclater, en votre présence, la joie dont le Dieu de toute consolation remplissait notre cœur, à la vue des heureux changemens que le Concordat venait d'opérer dans ce vaste et populeux empire, pour le bien de la religion catholique. En effet, les temples saints ouverts et purifiés des profanations qu'ils avaient malheureusement subis, les autels relevés, Pétendard salutaire de la croix déployé de nouveau, le vrai culte de Dieu rétabli, les mystères augustes de la religion célébrés librement et publiquement; des pasteurs légitimes donnés aux peuples, et qui puissent se livrer tout entiers au

soin de leur troupeau; la religion catholique sortant glorieusement des retraites où elle avait été obligée de se cacher, et reparaissant avec un nouvel éclat au milieu de cette illustre nation; enfin, tant d'âmes ramenées au sein de l'unité, des voies où elles s'étaient égarées, et réconciliées à Dieu et avec elles-mêmes : que de motifs pour nous réjouir dans le Seigneur et pour faire éclater sa joie !

Une œuvre si grande et si admirable dut exciter en nous les plus vifs sentimens de reconnaissance pour le très-puissant prince qui avait employe toute son autorité à la conduire à sa fin, par le moyen du Concordat: la vue de tant de biens est toujours présente à notre pensée, et nous porte sans cesse à saisir toutes les occasions qui nous seront offertes pour témoigner à ce monarque les

mêmes sentimens.

Ce puissant prince, qui a si bien mérité de la religion catholique, notre très-cher fils en J.-C., NAPOLÉON, Empereur des Français, nous a fait connaître qu'il désirait vivement recevoir de nous l'onction sainte et la couronne impériale, afin que la religion, imprimant à cette cérémonie solennelle le caractère le plus sacré, en fît la source des plus abondantes bénédictions.

Cette demande faite dans de tels sentimens, n'est pas seulement en elle-même un témoignage

authentique de la religion de l'empereur et de sa piété filiale pour le Saint-Siége; mais elle se trouve encore appuyée de déclarations positives, que sa volonté ferme est de protéger de plus en plus la foi sainte, dont il a jusqu'ici travaillé à relever les ruines par tant de généreux efforts.

Ainsi, VÉNÉRABLES FRÈRES, Vous voyez com bien sont justes et puissantes les raisons que nous avons d'entreprendre ce voyage; nous y sommes déterminés par des vues d'utilité pour notre sainte religion, et par des sentimens particuliers de reconnaissance pour le très-puissant empereur qui, après avoir employé toute son autorité pour rétablir la profession libre et publique de la religion catholique en France, nous témoigne, dans ces circonstances, un si grand désir de favoriser ses progrès et sa gloire.

Nous sommes donc plein d'espérance que ce voyage, entrepris par nous, d'après son invitation, en nous procurant l'occasion de conférer directement avec lui, et de connaître les vues de sagesse qui l'animent, tournera au profit de l'église catholique, qui est l'arche unique et véritable du salut, et que nous pourrons nous réjouir d'avoir conduit à la perfection, l'ouvrage de notre sainte religion. Cette espérance repose bien moins sur nos faibles efforts que sur la grâce puissante de celui dont nous sommes établi, sans l'avoir mérité, le

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