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miracles aussi grands que ceux de nos récits canoniques. La trace de ses pas est imprimée partout où s'est réalisé quelque progrès dans le bien, dans la charité, dans le droit, dans l'élévation morale des hommes. Aucune révolution dans l'histoire des sociétés n'approche de celle qui a posé la croix comme la limite entre deux âges entièrement différents et qui, du rocher du Calvaire, a fait jaillir une source de vie dont le cours a pu être parfois troublé, mais pour s'épurer bientôt et féconder le sol le plus aride. A la base de notre civilisation, se trouve la pensée de Jésus. C'est elle et elle seule qui a fait notre Occident moderne avec sa supériorité universelle et son mouvement irrésistible de progrès. Aussi trouvons-nous étrange la tentative de ceux de nos contemporains qui, sous prétexte de rénovation, veulent nous ramener aux doctrines matérialistes, sous le poids desquelles l'Orient dort encore son pesant sommeil, traversé de rêves impurs et interrompu par des crises sanglantes.

Mais nous pouvons invoquer un témoignage plus décisif que les applications sociales du christianisme. L'Evangile lui-même s'écrit dans le cœur des chrétiens, car il n'est pas à leurs yeux le parchemin sacré qui conserve les annales d'un passé mort; il renouvelle pour eux ce passé qui appartient au présent comme à tous les temps, parce qu'il est éternel. Ce Jésus des Evangiles, chaque chrétien le connaît aujourd'hui par une relation personnelle et directe, comme les malades qu'il a guéris et les pécheurs qu'il a pardonnés

en Galilée et en Judée. Chacun d'eux, s'il possède autre chose qu'une religion de forme ou d'habitude, a le droit de se lever comme l'aveugle de Jérusalem et de dire J'étais aveugle, et maintenant je vois! Lui aussi, comme le disciple un moment infidèle, s'est senti transpercé par le regard qui atteint le cœur et la conscience; il s'est relevé sous cette parole: Va en paix, tes péchés te sont pardonnés ! Les scènes de la chambre haute, lors du repas d'adieu, se renouvellent tous les jours. Le culte chrétien n'est pas autre chose qu'un mystique entretien de l'âme qui adore son Dieu et du Sauveur qui la relève. Jésus se penche sur tous les lits de maladie ou de mort où gémissent les siens; il franchit le seuil de la maison du pauvre pour lui rompre le pain de sa journée. Ces expériences durent depuis la fondation de l'Eglise; le cœur chrétien au dix-neuvième siècle répond à celui des saint Pierre et des saint Jean. Une même vie divine circule dans ce vaste corps comme le sang dans les veines, et tous ceux qui y ont participé et y participent encore la rapportent à ce Jésus, mort en l'an 783 de Rome! Pour lui ont souffert et ont péri les confesseurs des siècles de persécution, s'écriant tous, comme le premier d'entre eux, qu'ils le voyaient par l'œil de la foi. Pour lui ont battu, dans tous les temps et dans tous les pays, des milliers de cœurs héroïques qui ont su lui faire les grands sacrifices et les sacrifices obscurs. Dans tous les rangs de la société, à tous les degrés de culture et de civilisation, depuis les sables brûlants de l'Afrique jusqu'au centre de nos brillantes

cités, les mêmes faits se sont reproduits, un même. chant d'adoration retentit à l'honneur du Crucifié.

Aux négations les plus audacieuses, ces confesseurs de toute époque et de toute condition opposent ce mot triomphant de saint Jean: « Ce que nous avons vu, c'est ce que nous annonçons. » Certes, quoi qu'on en dise, nous avons le droit d'invoquer ce cinquième évangile; il apporte aux quatre récits canoniques une puissante confirmation. Vaine mysticité si l'on veut! Pour nous qui admettons d'autres réalités que celles qui se touchent de la main, ce grand accord des âmes chrétiennes ne saurait reposer sur le mythe ou la légende.

confesseurs,

Au terme de cette longue contemplation du divin modèle sur lequel j'ai arrêté mes regards pour essayer d'en reproduire quelques traits, je me sens accablé du sentiment de mon impuissance. J'eusse voulu, ô divin. Fils de Marie, comme l'a dit l'un de tes plus nobles quoique faible, dire de toi quelque chose de grand '! Parfois il m'a semblé, sous l'éclair rapide d'une heure bénie, te voir dans ta divine majesté, le front rayonnant de douleur et d'amour, ceint de cette pureté sans tache qui n'épouvante que l'orgueil, parce qu'elle est inséparable de ta souveraine charité. J'ai cru te voir au bord du lac que tu aimais ou dans les bourgades galiléennes, au milieu de ce cortège des affligés et des méprisés qui furent ta cour d'honneur dans ta

1 Justin Martyr, Actes de son martyre.

royauté miséricordieuse! Mais quand j'ai voulu fixer la vision sainte le pinceau a tremblé dans mes mains inhabiles, et je n'ai su donner qu'une pâle esquisse de ce qui m'avait jeté dans la poudre pour t'adorer. Qui sommesnous pour décrire ta sainteté?

La distance est trop grande de nous à toi! Du sein de nos vies vulgaires, comment pénétrer l'inspiration de cette vie qui fut dévorée par une seule pensée d'amour et qui, du commencement à la fin, fut une offrande à Dieu et aux hommes! Du milieu de nos vanités mesquines et de nos ambitions frivoles, comment comprendre ton absolu dédain de la gloire humaine, ô roi couronné d'épines! Sur nous retombe ce mot sorti de ta bouche justement indignée : « Vous êtes d'en bas; je suis d'en haut. » Voilà pourquoi, pour cette œuvre même, je réclame tes pardons! Mon espoir et ma consolation, c'est que tu sauras bien dissiper les nuages dont j'ai pu, par ignorance of par faiblesse, entourer ta face adorable et te manifester directement au cœur bien disposé dans lequel j'aurais éveillé un désir de te mieux connaître.

PREFACE

TABLE DES MATIÈRES

Pages v a xv

LIVRE Ier. LES QUESTIONS PRÉLIMINAIRES.

CHAPITRE Ier.
VIE DE JÉSUS.

I.

II.

-

-

-

DES BASES PHILOSOPHIQUES ET RELIGIEUSES DE LA
Du SURNATUREL.

.

1

Réfutation des objections faites au surnaturel au point de vue
du naturalisme.

-

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6 à 25

- Réfutation des objections faites au surnaturel au point de
vue du théisme.

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-

Le judaïsme sous la domination grecque.

Jésus Sirach.
saïsme.

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81

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