OUVRAGES DU MEME AUTEUR PHILOSOPHIE Les Mensonges de la vie intérieure (Alcan, 1910). PSYCHIATRIE Les Alcoolisés non alcooliques (Steinheil, 1902). Les Fausses messes noires médico-légale (Maloine, 1904). Causerie psychologique et L'Amnésie Étude sémiologique et médico-légale (Alcan, 1906). Poésie et folie: Essai de psychologie et de critique (Doin, 1908). La Mimique chez les aliénés (Alcan, 1909). Bibliothèque de Philosophie scientifique GABRIEL DROMARD388977 Le Rêve et l'Action ΒΙΡ TH PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, 26 1913 Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction réservés pour tous les pays. Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays. Copyright 1913 by ERNEST FLAMMARION. PRÉFACE On entend dire de toutes parts que «< nous sommes à l'action » et que « les hommes d'action sont les maîtres de l'heure ». Ces formules, bien souvent, restent dépourvues de contenu dans la bouche de ceux qui les utilisent. Elles valent cependant d'être examinées, sinon pour ce qu'elles expriment, du moins pour ce qu'elles indiquent. Les baudruches verbales ont une origine et l'on peut tirer de leur apparition quelques renseignements utiles concernant le milieu qui les voit éclore. Je ne trouve pas que « nous sommes à l'action », si l'on veut ainsi me faire entendre que l'activité s'accroît en même temps que la pensée décline, de telle sorte que l'une devra désormais prendre son essor sans que l'autre la suive ou mieux la précède. Au reste, il est bien frappant que tout se compense à mesure dans l'évolution, et que rien n'est si propre à faire surgir par exemple une légion de poètes qu'un siècle où l'on est étouffé sous le poids de l'industrie, de la finance et de la politique. Je ne trouve pas davantage que « les hommes d'action sont les maîtres de l'heure », si l'on veut indiquer par là qu'il nous faut aujourd'hui prêter une particulière valeur à la manière d'être de beaucoup de gens qui se donnent à l'«< action >> au sens où un tel vocable évoque une image grossière dans le tangible et le discontinu. Tant que les fins de la vie sont indémontrées et je ne suis pas sûr qu'elles soient démontrables je retiens tout au plus que l'homme d'action est « le maître de l'action ». Et comme d'ailleurs il faut encore distinguer entre mille aspects de l'action, j'accepte tout simplement que l'homme d'action est <«<le maître de son action », c'est-à-dire qu'à l'instar des autres il vit suivant ses tendances: affir'mation qui nous apprend bien peu de choses ou plus exactement rien du tout. il Ces réserves faites et quiconque désire ne point se griser de mots doit les faire d'abord faut bien reconnaître que nous assistons depuis quelques années au développement parallèle de conceptions théoriques et de réalisations effectives qui nous éloignent passablement de nos devanciers. * * * A n'envisager que l'orientation de la pensée spéculative, il semble assez évident que la génération |