DE MESSIRE ANTOINE ARNAULD, DOCTEUR DE LA MAISON ET SOCIÉTÉ DE SORBON N E. TOME CINQUIEME. Contenant les Nombres I, II & III de la premiere Claffe. 3949 A PARIS, & fe vend à LAUSANNE, Chez SIGISMOND D'ARNAY & COMPAGNIE. 'T PREFACE HISTORIQUE ET CRITIQUE Sur les ouvrages de M. Arnauld, contenus dans ce volume. ARTICLE PREMIER. Réflexions, ou Paraphrafe, fur le Pfeaume CXXXVI. Super flumina Babylonis, &c. (I. Claffe, N°, 1, ) .. IL L feroit à fouhaiter que M. Arnauld eût expliqué, ou paraphrafé, tous les Pfeaumes. Quelle lumiere n'étoit-il pas capable de répandre fur ces divins cantiques? Nous en jugeons par la feule paraphrase qui est venue à notre connoiffance, & qui eft probablement l'unique, c'eft celle du Pfeaume 136. Il y a lieu de croire que l'auteur ne l'avoit compofée que pour s'édifier lui-même. Feu M. Girard de Villethierri, de qui nous avons un grand nombre de livres de morale & de piété, deftinés à inftruire les différents états de la vie, ayant vu cette paraphrafe entre les mains mèmes de M. Arnauld, qui le connoiffoit & eftimoit, la lui demanda, l'obtint, & l'inféra dans fon ouvrage intitulé le Chrétien étranger fur la terre (a). Il n'en donna cependant qu'une partie ; peut-être n'en avoit-il pas vu davantage. Nous donnons l'écrit complet, d'après un manufcrit où M. Arnauld en eft expreffément déclaré l'auteur. On y trouvera d'excellentes réflexions fur les épreuves, les perfécutions, & divers autres fujets également intéreffants, qui y font tous traités avec cette force & cette liberté qu'on a toujours admirées dans l'auteur. ARTICLE IL Hiftoire, ou Concorde, des quatre Évangiles. (I. Claffe. N°. 11. ) I. Nous donnons, après cette paraphrafe, l'Hiftoire & la Concorde des Évangiles. On n'a jamais douté qu'elle ne fût de M. Arnauld. On fait que cette Concorde forte d'ouvrages, qui demande beaucoup d'attention & de jufteffe d'efprit, con- latine. fifte à mêler & à fondre enfemble les textes des quatre Evangéliftes, pour en faire une hiftoire fuivie de la vie de Jefus Chrift. M. Arnauld y a ajouté quelques notes, pour concilier les contradictions apparentes qui fe trouvent entre les Evangéliftes. Ce fut M. le Maître de Sacy qui confeilla de compofer un ouvrage fur ce plan. Perfuadé que la lecture de l'Ecriture Sainte doit être la bafe & le fondement de toutes les études éccléfiaftiques, il infiftoit en particulier, comme tous les autres Théologiens de Port-Royal, fur l'utilité de faire celle du Nouveau Teftament dans la Concorde, afin de fe former une jufte (a) Hift. de P. R. Par M. Befoigne.T. V, p. 450, 461. Ecriture-Sainte. Tome V. a Concorde idée du ministere du Sauveur du monde. On goûta fon projet, on en fentit Cette Concorde fut d'abord compofée en latin. Il y en a qui datent la pre- II. M. Arnauld traduifit lui-même cette Concorde. Néanmoins dans la prefrançoife. miere édition de cette traduction, donnée en 1669, à Paris chez Saureux, les fix Docteurs qui l'ont approuvée, en défignent l'auteur par ces lettres initiales L. D. M. Leur approbation eft du 28 Août 1669. Dans une feconde édition, qui "fuivit celle-ci de près, qui eft corrigée augmentée des notes & explications de la Concorde latine, le nouvel Éditeur dit en propres termes, dans la courte préface qu'il y a ajoutée, que cette traduction eft de M. Arnauld. La même édition fe trouve dans le troifieme tome de la Bible en latin & en françois, imprimée à Liege en 1701, en trois volumes in folio. Elle eft conforme à la feconde édition. Les autres font celles de Foppens à Bruxelles 1700, & de Guillaume Defprez & J. B. des Effarts, à Paris 1712. Le texte de celle de Foppens eft le même que celui de la premiere édition. L'Éditeur y a ajouté les notes de la feconde, & une préface particuliere, différente de celle qu'on lit dans les éditions antérieures. Le texte de celle de Paris 1712, eft copié fur la feconde édition, avec les notes, les explications & la préface, traduites de la Concorde latine. Mais on n'y trouve pas la traduction des extraits de S. Augustin, de S. Jérôme, & de S. Chryfoftome, fur l'autorité, le nombre, les écrits & l'accord des Evangéliftes. Enfin on a cette Concorde', en latin & en françois, dans le tome troifieme de la Bible imprimée à Paris 1717, in-folio. On y a mis la préface de M. Arnauld, avec quelques changements; & l'on en a retranché, fans qu'on en voie la raifon, les articles IX, X, & XI. (a) Hift. de R. P. en fix vol. T. IV. p. 107. (c) Biblioth. facra, in-folio, page 449, col. feconde. |