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REFLEXIONS SUR LE PSEAUME CXXXVI.

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No. I.

malin efprit, pour les engager dans fa fervitude, a ruiné dans leur I.
cœur toutes les vérités chrétiennes, & les a entiérement dépouillés de CLASSE
la grace. Ils doivent donc, pour fe relever, vuider absolument leur
cœur de l'affection au péché, & y renoncer fincérement, afin d'être
capables de recevoir la plénitude des graces du St. Esprit, qui eft la
fource de toute juftice & de toute fainteté.

Heureux celui qui prendra tes enfans, & les brifera contre la pierre.

Ces paroles, prifes à la lettre, continuent à marquer la vengeance de Dieu fur Babylone. Elle devoit être fi grande & fi terrible, que l'on tueroit leurs enfans en leur préfence & qu'on les briferoit contre les pierres, & les murailles de leurs maifons. Mais les Saints Peres les expliquent ordinairement d'une maniere fpirituelle. Ils nous difent que les enfans de Babylone font nos paffions & nos cupidités. Elles naiffent dans nous & dans notre propre fonds, parce que nous les tirons de nos parents avec le péché. Elles croiffent & fe fortifient, fi nous les entretenons fans les combattre; mais il faut les brifer contre la pierre lorfqu'elles font encore foibles, & qu'elles ne font que de naître ; & cette pierre n'eft autre chofe que Jefus Chrift, felon le grand Apôtre; c'est-à-dire que lorfque nous voyons qu'une paffion commence à s'élever au dedans de nous, il faut auffi-tôt la détruire & lui donner la mort, en la brifant contre Jefus Chrift. Par exemple, fi on fe voit porter à l'orgeuil & à la vaine gloire, l'on doit chaffer ces penfées de fon efprit, en confidérant les humiliations de J. C., & fes anéantissements: fi on eft follicité par les plaifirs & les voluptés, on doit diffiper cette tentation en méditant les douleurs de la croix de Jefus Chrift: fi l'on fent en foi une forte paffion pour les richesses, il faut la furmonter, en s'appliquant aux différentes circonftances de la vie de Jefus Chrift, qui a voulu naître, vivre & mourir dans la pauvreté fi enfin l'on remarque que l'on foit pouffé par quelque paffion que ce foit, il faut auffi-tôt recourir aux exemples, aux actions & à la doctrine de Jefus Chrift, pour l'étouffer dès fa naisfance; car il eft cette pierre mystérieufe contre laquelle on doit brifer tous les enfans de Babylone.

D'où vient donc qu'on voit tous les jours tant de Chrétiens qui font efclaves de leurs paffions, qui en gémiffent, & qui ont tant de peine à les furmonter? Il n'eft pas difficile d'en trouver la raison : c'eft qu'ils les ont d'abord négligées. Ne s'y étant pas oppofés dès leur naissance, ils leur ont donné le temps de croître & de fe fortifier, Ecriture fainte, Tom. V.

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verf. 12.

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CLASSE

& après cela ils ne font plus capables de leur réfifter, bien loin de N°. I. leur pouvoir donner la mort.

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Lorfqu'on obéit à fes paffions, dit St Augustin, on s'en forme ,, une coutume; & parce qu'on ne réfifte point à cette coutume, on tombe dans une malheureuse nécéllité de les fuivre. On est lié, non par un lien étranger, mais par fa propre volonté, qui est plus dure que le fer, au lieu qu'on les auroit furmontées fans peine, fi on les avoit combattues dès qu'elles ont commencé à paroître & à fe produire; il étoit facile alors de les brifer contre la pierre, & on auroit trouvé, dans la doctrine & dans les exemples de J.C., de quoi les combattre & les détruire abfolument. Auffi la plupart de ceux qui font dominés par leurs paffions ne s'en doivent prendre qu'à eux-mêmes; ayant conçu des monftres dans leur fein, ils auroient pu les étouffer dès leur naiffance; mais parce qu'ils les ont eux-mêmes nourris & fortifiés, ils n'en font plus les maîtres; & ces enfans de Babylone, foibles dans leur origine, deviennent enfin des tyrans qui les dominent & les oppriment. Les véritables fideles voient donc maintenant leurs devoirs & leurs obligations. Ils doivent fe confidérer dans ce monde comme des captifs & des éxilés ; &, en cette qualité, ils doivent s'abftenir des joies, des plaifirs & des divertiffements du fiecle. Ils doivent fans ceffe foupirer après la Sainte Sion leur patrie; ils doivent toujours y penfer & s'en occuper; elle doit être toute leur joie, & ils doivent defirer avec ardeur d'y retourner; parce que ce fera là qu'ils pourront plaire au Seigneur leur Dieu; le bénir à jamais, & lui offrir de véritables facrifices de louanges.

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En attendant un tel bonheur, ils doivent favoir qu'ils feront attaqués de plufieurs côtés différents. Les enfans de Babylone les perfécuteront fans ceffe. Leurs propres paffions s'éléveront contre eux; le monde voudra les arrêter par fes charmes & fes voluptés, & le démon leur fufcitera mille tentations fâcheufes, pour les détourner de leur patrie, & pour leur en fermer l'entrée. Mais ils doivent reconnoître J. C. & recourir à lui. C'est lui qui eft leur force, leur foutien & leur espérance. C'est lui qui, après les avoir exercés dans ce lieu d'exil & de banniffement, les comblera un jour à venir de joie, de gloire, & de bénédictions dans la bienheureuse patrie. Ainsi soit - il.

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HISTORIA

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CONCORDIA

EVANGELIC A.

Quidquid in aliis hactenùs editis ad digerendos Evangelistas aptius videbatur, ita complectens; ut quàmplurimis in locis recèns contexta & inftaurata, articulis & verficulis diftincta, novis annotationibus, & octo locupletiffimis indicibus instructa, nunc in lucem prodeat.

OPERA ET STUDIO THEOLOGI PARISIENSIS.

1

JUXTA SECUNDAM EDITIONEM, TYPIS MANDATAM

PARISIIS,

A PUD CAROLUM SAVREUX.

M. DC. L X.

CUM APPROBATIONE ET PRIVILEGIO.

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I.

AUCTORITATE, NUMERO, SCRIPTIS CLAS.

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CONCORDIA EVANGELISTARU M.

Excerpta ex quatuor Auguftini libris de eorumdem Evangeliftarum con fenfu. Quibus adjunctus eft locus unus Hieronymi, & alter Chryfoftomi.

EVAN

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VANGELICE Hiftoria feriem contexturi, Auguftini qui quatuor eodem de argumento libros fcripfit, mentem & fenfum tacitum pratermittere fas non duximus. Verum enim Theologum, hoc eft, verum Dei & divine Traditionis difcipulum minimè decet, in re quâque quid fancti Patres, nedum quid fanctorum maximus ac fublimiffimus fenferit, vel ignorare, vel omittere. Itaque in hac hif toria digerenda, atque Evangeliftis in locis obfcurioribus inter fe conciliandis, non folùm ejus opera feliciter ufi fumus, fed etiam ipfius fententias, atque interdum verba ipfa in annotationibus appofuimus. Verùm cùm ille vel de Evangelio, vel de Evangeliftis multa generatim, ac præcipuè quatuor illorum librorum initio ac fine, nonnulla etiam paffim, complexus effet, nihil confultius eft vifum, quam ut hac eadem hinc atque inde collecta, hic quafi in unum corpus redacta reprefentaremus, que pius Lector nullo negotio, uno obtutu oblata perfpiciat. Ideò quamvis multa hic interdum non interrupta Auguftini capita retulerimus, hac tamen, ut verè funt, Excerpta nominamus. Locum etiam unum egregium Chryfoftomi, ex prima ejus in Matthæum homilia; & alterum Hieronymi, ex ipfius in eum dem Matthæum præfatione addidimus: quòd hæc cum Auguflino optimè coba rerent,& nonnulla fancti illi Doctores pleniùs perfecuti fint, quæ Auguftinus breviter & quafi ftrictim attigerat. Habes igitur hic, prater duorum illorum Patrum locos, veluti fummam quamdam & compendium quatuor illorum Auguftini de Evangeliftarum confenfu librorum munus, fi capita numeres, exiguum : si senfa ponderes, magni habendum. Vale, Chriftiane Lector, & Auguftini mentem, Auguftini, hoc eft, pio & humili fpiritu, cape.

N. IL

ARTICULUS I

Auctoritas Evangeliorum. Cur duo ex Evangeliftis Difcipuli tantùm, non Apoftoli.

INter

Nter omnes divinas auctoritates quæ fanctis litteris continentur, Evangelium meritò excellit. Quod enim lex & prophetæ futurum effe prænuntiave

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