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X I. JOUR.

Sur la douceur et l'humilité.

Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Matth. 11, v. 19.

I. O Jesus, c'est vous qui me donnez cette leçon de douceur et d'humilité. Tout autre qui voudrait me l'apprendre me révolterait. Je trouverais par-tout de l'imperfection, et mon orgueil ne manquerait pas de s'en prévaloir. Il faut donc que ce soit vous-même qui m'instruisiez. Mais que vois-je, ô mon cher maître vous daignez m'instruire par votre exemple. Qu'elle autorité! je n'ai qu'à me taire, qu'à adorer, qu'à me confondre, qu'à imiter. Quoi ! le Fils de Dieu descend du ciel sur la terre, prend un corps de boue, expire sur une croix pour me faire rougir de mon orgueil! Celui qui est tout, s'anéantit; et moi qui ne suis rien, je veux être, ou du moins je veux qu'on me croie tout ce que je ne suis pas ! O mensonge! ô folie! ô impudente vanité! ô diabolique présomption! Seigneur, vous ne me dites point, Soyez doux et humble; mais vous dites que yous êtes doux et humble. C'est assez de savoir que vous l'êtes, pour conclure sur un tel

s'en dispenser après vous? Sera-ce le pécheur qui a mérité tant de fois par son ingratitude d'être foudroyé par votre justice ?

II. Mon Dieu, vous êtes ensemble doux et humble, parce que l'humilité est la source de la véritable douceur. L'orgeuil est toujours hautain, impatient, prêt à s'aigrir. Celui qui se m'éprise de bonne foi veut bien être méprisé. Celui qui croit que rien ne lui est dû ne se croit jamais maltraité. Il n'y a point de douceur véritable par tempérament ce n'est que mollesse, indolence ou artifice. Pour être doux aux autres, il faut renonce. à soi-même. Vous ajoutez, ô mon Sauveur, doux et humble de coeur. Ce n'est pas un abaissement qui ne soit que dans l'esprit par réflexion; c'est un goût de cœur ; c'est un abaissement auquel la volonté consent, et qu'elle aime pour glorifier Dieu; c'est une vue paisible de sa misère pour s'anéantir devant Dieu; c'est une destruction de toute confiance en son courage naturel, afin de ne devoir sa guérison qu'à Dieu seul. Voir sa misère et en être au désespoir, ce n'est pas être humble; c'est au contraire un dépit d'orgueil, qui est pire que l'orgueil même.

XII, JOUR,

Sur les défauts d'autrui.

Portez les fardeaux les uns des autres ; c'est ainsi que vous accomplirez la loi de Jesus-Christ. Gal. 6,

2. 22.

I. La charité ne va pas jusqu'à demander de nous que nous ne voyions jamais les défauts d'autrui; il faudrait nous crever les yeux: mais elle demande que nous évitions d'y étre attentifs volontairement sans nécessité, et que nous ne soyons pas aveugles sur le bon, pendant que nous sommes si éclairés sur le mauvais. Il faut toujours nous soutenir de ce que Dieu peut faire, de moment à autre, de la plus vile et de la plus indigne créature; rappeler les sujets que nous avons de nous mépriser nous-mêmes; et enfin considérer que la charité embrasse même ce qu'il y a de plus bas. Elle voit, par la vue de Dieu, que le mépris qu'on a pour les autres a quelque chose de dur et de hautain qui éteint l'esprit de Jesus-Christ. La grace ne s'aveugle pas sur ce qui est méprisable; mais elle le supporte, pour entrer dans les secrets desseins de Dieu. Elle ne se laisse aller, ni aux dégoûts dédaigneux, ni aux

l'étonne; nulle impuissance ne la rebute, parce qu'elle ne voit par-tout, hors de lui, que néant et que péché.

II. De ce que les autres sont faibles, estce une bonne raison pour garder moins de mesures avec eux ? Vous qui vous plaignez qu'on vous fait souffrir, croyez-vous ne faire souffrir personne ? Vous qui êtes si choqué des défauts du prochain, vous imaginez-vous être parfait ? Que vous seriez étonné, si tous ceux à qui vous pesez venaient tout-à-coup s'apesantir sur vous ! Mais quand vous trouveriez votre justification sur la terre, Dieu qui sait tout et qui a tant de choses à vous reprocher, ne peut-il pas d'un seul mot vous confondre et ne vous vient-il jamais dans l'esprit de craindre qu'il ne vous demande pourquoi vous n'exercez pas envers votre frère un peu de miséricorde, que lui, qui est votre maître, exerce si abondamment envers vous ?

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XIII. JOUR,

Sur l'unique nécessaire.

Vous vous empressez, et vous vous troublez de beaucoup de choses; une seule est nécessaire. Luc 10, 2. 41, 42.

I. Nous croyons avoir mille affaires, et nous n'en avons qu'une. Si celle-là se fait, toutes les autres se trouveront faites ; si elle manque, toutes les autres, quelque succès qu'elles semblent avoir, tomberont en ruine. Pourquoi donc tant partager son cœur et ses soins? O unique affaire que j'aie sur la terre, vous aurez désormais mon unique attention! Au rayon de la lumière de Dieu, je ferai à chaque moment sans inquiétude, selon les forces qu'il me donnera, ce que sa providence me présentera à faire. J'abandonnerai le reste, parce que le reste n'est pas mon œuvre.

II. Père (1), j'ai achevé l'ouvrage que vous m'aviez donné à faire. Chacun de nous doit se mettre en état d'en dire autant, au jour où il faudra rendre compte. Je dois regarder ce qui se présente à faire chaque jour selon l'ordre de Dieu, comme l'ou

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