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D. QU'EST-CE que l'Enfer ?

R. L'Enfer est un lieu de supplice où les méchans sont punis avec les démons.

L'Enfer est un lieu de supplice, c'est-àdire un endroit où l'on souffre, où les méchans, les libertins, ceux qui ont mal vécu, sont punis; car c'est en punition de leurs crimes qu'ils souffrent ; et cela avec les mauvais anges ou les démons qui y furent précipités aussitôt après leur révolte contre Dieu.

Il y a un Enfer : c'est un article de foi comme tous les autres points de votre Credo que nous vous avons expliqués. C'est la même Vérité suprême qui nous l'a révélé ; c'est Jésus-Christ qui nous l'apprend dans son Evangile, car il dit que les méchans seront précipités dans un lieu de supplice éternel (Matth. xxv, 46), où il n'y aura que pleurs et grincemens de dents. (Ibid. 30.) II parle d'une fournaise de feu (Matth. xIH, 42), de ténèbres extérieures (Matth. xxv, 30); et voici la terrible sentence qu'il nous annonce qu'il prononcera lui-même contre les hommes d'iniquités qui auront mal vécu sur la terre: Allez, maudits, au feu éternel qui a été préparé au Démon et à ses Anges. (Matth. xxv, 41.) Il y a donc un Enfer. Il faut le croire ou renoncer à Jésus-Christ et à son Evangile, Ainsi, mes enfans, quicon

que oseroit vous dire le contraire, regardezle comme un incrédule qui refuse de croire les vérités que Jésus-Christ nous a enseignées. Hélas! il n'y en a que trop d'incrédules, jusque dans nos campagnes, qui vous disent avec une audacieuse impiété : « On << nous fait peur du Diable et de l'Enfer, << comme on fait peur du loup aux enfans.» Ah! chère jeunesse, n'écoutez pas ce langage impie et grossier. Croyez avec docilité cette vérité terrible, si capable de nous contenir dans le devoir. Il vaut mieux, comme l'on dit, le croire que d'y aller voir. Ceux qui doutent s'il y a un Enfer, et qui dans leur doute suivent leurs penchans déréglés, font une gageure de fou; ils risquent une éternité de supplice pour un plaisir d'un moment! Faisons toujours bien; quand même il n'y auroit point d'Enfer, que risquons-nous? De nous gêner un peu pour être sages. Mais s'il y en a un, tout est perdu pour nous. Or, il y en a un, nous venons de le prouver; non, vous n'êtes plus Chrétiens si vous ne le croyez pas. Cette vérité est au rang des autres ; vous ne croyez rien si vous ne la croyez pas, puisque vous avez la même raison de la croire, la même autorité. Pécher en ce point de foi, c'est pécher dans tous les autres. Quicumque......... offendat in uno factus est omnium reus. (Jacob. II 10.) Tremblons, chers enfans, en pensant à cette épouvantable vérité; prenons garde d'être du nombre de ceux qui l'éprouveront et qui seront forcés de la croire, mais trop tard, par leur funeste expérience. Qui sont-ils?

C'est ce que vont nous apprendre les demandes suivantes.

D. Qui sont ceux qui vont en enfer? R. Ce sont ceux qui meurent en péché mortel.

D. Un seul péché mortel suffit-il pour être damné ?

R. Oui, si on meurt sans en avoir fait pénitence.

Le péché mortel, et un seul péché mortel conduit en enfer, si on ne s'en confesse pas avec sincérité et douleur avant la mort. Ainsi, par exemple, si vous jurez de gros juremens, si vous désobéissez considérablement à vos pères et mères, si vous pensez, désirez ou faites quelques péchés déshonnêtes, si vous volez, si vous faites un tort considérable avec votre bétail ou autrement, et si vous venez à mourir avec un tel crime sur votre conscience, vous êtes perdus pour toujours; l'Enfer est votre partage. Ah! mes enfans, qu'il faut être insensé pour oser courir de si grands risques pour une parole de fureur ou d'insolence, pour un vil intérêt, pour un plaisir honteux! Y pensezvous, mes enfans, quand vous faites tout cela? Y pensez-vous dans l'occasion, dans la tentation?... « Si je commets tel péché; « si je viens à mourir après sans confession, << je suis perdu pour jamais..... » Si on faisoit ces réflexions salutaires, qui est-ce qui oseroit pécher? Faites-les donc souvent, et Vous ne pécherez pas, et vous éviterez l'En

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fer. Memorare novissima tua, et in æternum non peccabis. Et pour vous frapper davantage de cette frayeur salutaire, voyons ce que c'est les que peines de l'Enfer.

D. Quelles sont les peines de l'enfer? R. Les peines de l'enfer sont la privation de la vue de Dieu, un feu dévorant, la compagnie des démons et des damnés, les remords et le désespoir.

Voilà quatre sortes de supplices qu'on endure en Enfer. Examinons-les chacun en particulier, et frémissons.

1er Supplice. La privation de la vue de Dieu. Aussitôt qu'un malheureux pécheur est condamné, le voilà séparé pour jamais de son Dieu, de toute la distance du Ciel à l'Enfer. Un chaos immense est entre lui et la beauté suprême qui devoit faire son bonheur. Il ne le verra plus, ou s'il éprouve sa présence, ce ne sera que pour sentir mieux le poids de sa colère. Dieu est essentiellement notre souverain bien; si nous sommes malheureux ici-bas, c'est que nous ne savons pas chercher en lui notre félicité: nous n'étions faits que pour la trouver dans sa jouissance en cette vie et dans l'éternité. Mais parce que le pécheur s'est écarté de cette fin bienheureuse, parce qu'il a méconnu sou vrai bien, parce qu'il a outragé celui qui devoit le lui procurer, il sera privé de sa présence avec le sentiment le plus vif de sa privation. Au moment où il devoit en jouir, dès l'entrée de son éternité, il voudra

s'élancer au centre de son bonheur ; il se sentira repoussé avec indignation par la main de celui qui devoit en être l'objet fortuné et cette séparation sera sans retour, sans espoir de s'en rapprocher! pour toujours!

Concevez, mes enfans, quelle est l'amertume, le déchirement d'une telle séparation! Hélas! nous ne le sentons pas à présent, parce que nous ne savons pas assez ce que c'est que Dieu, et quelle perte nous faisons! Mais lorsque nous serons dégagés de ce corps grossier; lorsque notre ame éclairée verra son souverain bien dans toute son évidence; quand tout sera passé pour nous; quand nous n'aurons plus que Dieu, et qu'il faudra le perdre pour toujours : quelle cruelle séparation! Mon Dieu, mon bien, mon tout! je n'ai que vous, et je vous perds pour jamais! Des murs affreux! des cachots ténébreux! Me voilà séparé de vous de toute la distance du Ciel à l'enfer! Jamais je ne vous reverrai! O abandon!ô éloignement! ô perte irréparable!

Vous ne le concevez pas, chers enfans. Une comparaison vous en donnera quelque idée. Vous aimez bien vos chers pères et mères, n'est-il pas vrai? Eh bien! je suppose qu'on vous arrache d'entre leurs bras, ou que vous en êtes repoussés avec indignation à cause de vos révoltes contre l'autorité paternelle, qu'on vous traîne loin d'eux dans un pays sauvage et éloigné, qu'on vous jette en une obscure prison, qu'on ferme entre eux et vous, des portes de fer avec d'horribles verroux et qu'on vous dise : « C'en est

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