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C'est la forme d'instruction que l'on suivoit dans le Temple de Jérusalem, lorsque l'enfant Jésus s'y trouva. L'Evangile nous dit qu'il étoit assis au milieu des Docteurs, les écoutant et les interrogeant; en sorte que tout le monde étoit étonné de la sagesse de ses réponses, et que ses parens en furent saisis d'admiration. (Luc 11.) Voilà la méthode de nos Catéchismes. L'enfant Jésus

est votre modèle ; imitez-le par la sagesse de vos réponses. Il n'avoit pas besoin d'instruction, il savoit tout; pour vous, mes enfans il faut étudier les réponses que vous devez nous faire. Mais il faut aussi lire attentivement la demande, cela est nécessaire pour y répondre avec intelligence. Il en est même qui l'apprennent par cœur, et cela n'est que

mieux.

3o Cette instruction familière est sur les vérités et sur les devoirs de la Religion, c'est-à-dire sur les dogmes et sur les commandemens; sur ce que nous devons croire et pratiquer dans cette Religion divine; sur les vérités qui sont dans le Credo et sur les devoirs qui sont renfermés dans les préceptes; sur la foi et sur la loi, comme vous le verrez dans la suite. Voilà en deux mots tont ce que nous avons à vous dire; mais cela dit tout, c'est toute la science du salut, c'est là tout l'homme, hoc est enim omnis homo.

D. Est-il nécessaire d'apprendre le Catéchisme?

R. Oui, il est nécessaire d'apprendre

le Catéchisme pour être instruit de ce qu'il faut croire et faire pour se sauver.

Il faut absolument savoir, croire et pratiquer votre religion pour être sauvé; c'est le chemin qui conduit à la vie. C'est donc pour vous une nécessité indispensable d'apprendre votre Catéchisme. Que deviendrez-vous, quelle vie mènerez-vous dans la suite, si vous ne profitez pas de votre jeunesse pour vous instruire? Hélas! mes enfans, vous passerez vos jours dans une stupide ignorance, sans foi, sans loi, sans mœurs, sans probité, etc. Vous vivrez comme ces animaux sans raison que vous conduisez par les champs. Quelle honte pour vous! Ils s'engraissent sous la houlette du berger, et votre ame, sans nourriture, languiroit dans le vice et la grossièreté; cette ame immortelle destinée à être heureuse avec Dieu pendant toute l'éternité. Mais à la mort, au jugement de Dieu, que lui répondrez-vous lorsqu'il vous demanderacompte desinstructions qu'il vous avoit préparées et que nous allons vous faire? Direz-vous: Je ne savois pas? Mais il falloit apprendre votre Catéchisme et l'entendre expliquer. Où cela? C'est ce que vous dit la demande suivante.

D. Où est-ce qu'on doit principalement assister au Catéchisme?

R. On doit principalement assister au Catéchisme dans sa paroisse.

L'Eglise de la paroisse, voilà votre école ordinaire et principale. C'est votre maison,

c'est là que le Père céleste rassemble ses enfans pour leur distribuer le pain de la divine parole. C'est donc ici que vous devez venir avec une sainte avidité pour en nourrir votre ame; on doit vous y préparer d'abord chez vous et à l'école, vous y faire apprendre et réciter le texte du Catéchisme; car il faut le savoir parfaitement quand vous viendrez à l'église. Ce n'est pas à nous de vous l'apprendre; notre fonction est de vous l'expliquer, de vous développer ces vérités saintes, de former vos cœurs à les aimer et à les pratiquer. Il ne faut pas vous imaginer qu'il suffise de savoir par mémoire et de réciter machinalement votre Catéchisme; non, mes enfans, vous ne seriez pas instruits; il faut comprendre ce que vous dites, autant qu'il sera possible. C'est à quoi il faut vous appliquer; c'est aussi à quoi nous allons travailler avec la grâce de celui à qui seul il appartient d'éclairer les maîtres et les disciples.

Oui, chers enfans, vous serez les objets particuliers de nos soins pendant cette saison des instructions. Tendre jeunesse, l'espoir de la Religion et de la patrie, nous vous regardons comme la portion de nos troupeaux la plus digne de nos soins. Les âges avancés ont pris leur consistance; ils sont instruits, ou ils doivent l'être; mais vous, jeunes prosélytes, vous êtes précisément à l'age d'être formés; vos cœurs flexibles comme une cire molle, sont susceptibles de toutes les impressions. Heureux s'ils ne reçoivent pas d'abord celles du vice! C'est à nous d'y graver celles des vertus chrétiennes.

Nous profitons de ces jours intéressans. Hélas! pauvres enfans, si nous perdons, vous et moi, un temps si avantageux, bientôt il sera trop tard; si vous n'êtes pas instruits à présent, le mal est irréparable. Vos cœurs s'endurciront avec les années; les mauvais penchans augmenteront; les vices germeront; les habitudes criminelles se formeront. Le temps du travail et des affaires viendra, les soins temporels vous absorberont; vous vivrez et vous mourrez dans l'ignorance des choses de Dieu, sans bonnes œuvres, sans vertus, sans mérites acquis pour l'éternité.

Je vous le demande à vous personnes âgées qui m'entendez; combien peut-être parmi vous qui ont manqué le temps des instructions et qui n'y sont pas revenus! A la campagne sur-tout, on assiste un hiver au Catéchisme; on l'apprend par routine et à la hâte pour parvenir à la première communion, et puis c'est tout. Passé ce temps-là, plus d'assistance à nos instructions; on oublie bientôt ce qu'on avoit appris trop légèrement dans l'enfance; on dédaigne de s'instruire parce qu'on en croit assez savoir; et à soixante ou quatre-vingts ans, on ne sait plus sa religion.

Prévenez ce malheur, chers enfans, voici le temps de semer; la jeunesse est le temps d'apprendre. Ecoutez ce proverbe connu dans le monde : Si jeunesse savoit, si vieillesse pouvoit. Demandez aux vieillards de bonne foi qui reconnoissent avoir perdu un temps si précieux, quel est maintenant le regret qui les déchire. C'est d'avoir laissé

couler inutilement ces beaux jours qui commencent à luire pour vous. Si vieillesse pouvoit! Ah! si elle pouvoit rappeler ces belles années qui ne sont plus, quel usage n'en feroit-elle pas pour s'instruire dans la science des Saints!

Anciens du peuple, il ne tient qu'à vous ; il est encore temps, malgré la dureté de votre mémoire, malgré les plis mauvais que vous avez peut-être formés; il est encore temps de vous instruire, un peu du moins, et des choses les plus nécessaires.

Réparez donc autant qu'il est en vous un temps dont vous déplorez si justement la perte. Venez à nos instructions; votre assiduité, votre attention, vos efforts, toucheront le cœur de Dieu. Il vous pardonnera vos anciennes négligences; il vous accordera la grâce de voir encore la lumière et de vous instruire des vérités les plus essentielles. Ne rougissez pas de vous mêler avec les enfans pour apprendre ce que vous devriez plutôt rougir d'ignorer, puisque vous êtes enfans vous-mêmes dans cette science céleste. Venez vous confondre salutairement d'en savoir moins que ces jeunes catéchumènes.

Pères, mères, maîtres, maîtresses, venez apprendre la vérité par la bouche des enfans. Ecoutez-les vous dire ce que vous leur devez, ce qu'ils vous doivent, ce que vous devez à votre prochain et à vous-mêmes. Erudimini, instruisez-vous. L'instruction sera pour tous les âges. Si vous savez déjà, instruisez-vous encore plus, on n'en peut trop savoir; dans cette science divine, on

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